Ligue des champions : Pour le bien du PSG, il est temps que Di Maria montre son vrai visage

Paris a touché le fond à Toulouse. Et Angel Di Maria avec lui. Si un joueur a incarné un PSG méconnaissable au Stadium, c'est bien l'Argentin. En panne d'inspiration, il n'a eu aucun impact sur l'animation offensive parisienne, collectionnant les mauvais choix et les ballons perdus. Une contre-performance, ça peut arriver. Mais ce n'est pas la première de Di Maria en ce début de saison. Et ça commence à devenir inquiétant pour la formation d'Unai Emery.

El Fideo a plutôt été épargné par les critiques jusqu'ici. La maladresse récurrente d'Edinson Cavani et le cas Hatem Ben Arfa ont masqué son rendement insuffisant dans l'actualité du club de la capitale. Mais Di Maria est assez nettement en dessous de son niveau de la saison passée. Trois jours avant la défaite à Toulouse (2-0), il s'était déjà fait discret face à Dijon malgré la nette victoire du PSG (3-0). Et il n'avait pas non plus brillé dans les deux grands rendez-vous du début de saison parisien, le revers à Monaco en L1 (3-1) et le nul concédé au Parc face à Arsenal en Ligue des champions (1-1).

Di Maria n'a jamais vraiment brillé par sa régularité, mais sa capacité à être décisif était assez nette la saison passée. Pour sa première année à Paris, l'Argentin avait bouclé l'exercice avec 10 buts et 18 passes décisives au compteur en Ligue 1. Il n'est pas parti sur les mêmes bases cette saison. Après 9 matches toutes compétitions confondues, il n'a pas marqué et a délivré 3 passes décisives. L'an dernier, sur ses 9 premiers matches toutes compétitions confondues, il en était déjà à 3 buts et 4 passes.

La baisse de rendement est assez nette sur les statistiques. Di Maria garde cependant une forte influence sur le jeu parisien. Dans un registre un peu différent par rapport à la saison passée. S'il a basculé sur le côté gauche de l'attaque, alors qu'il évoluait à droite avec Laurent Blanc, l'Argentin permute quand même régulièrement avec Lucas et bénéficie d'une certaine liberté de mouvements. C'est plutôt le style de jeu mis en place par Unai Emery qui l'a amené à se recentrer et à évoluer un peu plus bas, pour laisser les latéraux exploiter les espaces et la profondeur sur les ailes. Même si le technicien espagnol veut le voir "plus près de la surface, pour chercher le but", comme il l'a expliqué après le match face à Dijon.

Si Di Maria est moins décisif en ce début de saison, ce n'est pas seulement parce qu'il est un peu moins proche de la surface. C'est aussi parce qu'il a perdu sa cible privilégiée en la personne de Zlatan Ibrahimovic. Leur duo était le maillon fort de l'attaque parisienne la saison passée, et cela se traduisait dans les statistiques. Sur les 18 passes décisives délivrées par Di Maria en 2015-16 en L1, il y en avait quasiment la moitié pour le Suédois (8). Le départ d'Ibra à Manchester United a certainement un impact négatif sur le rendement de l'ancien Madrilène.

Mais il n'explique pas tout. Edinson Cavani était aussi régulièrement trouvé par Di Maria la saison passée, avec 5 passes décisives de l'Argentine pour l'Uruguayen, et ce duo n'affiche pas l'efficacité escomptée cette saison. Di Maria n'a toujours pas adressé la moindre passe décisive au "Matador", et c'est l'un des problèmes majeurs de l'animation offensive parisienne. Car ces deux hommes sont attendus comme les leaders de l'attaque du PSG depuis le départ d'Ibra. Leur faculté à se trouver sera capitale pour Paris. Et pour l'instant, leur association reste stérile cette saison.

Reste que le PSG doit désormais faire sans Ibrahimovic. Et dans cette optique, il a besoin que certains joueurs prennent davantage leurs responsabilités. En particulier Di Maria. L'Argentin est un élément fondamental du groupe parisien. Son vécu avec le Real Madrid, notamment son impact sur le 10e titre européen des Madrilènes en 2014 et son expérience internationale avec l'Argentine, dont il est l'un des joueurs majeurs, suscitent des attentes importantes à son égard. C'est ce qui avait justifié les 63 millions d'euros dépensés par le PSG l'an dernier pour l'arracher à Manchester United.

Si sa première saison était plutôt aboutie, le début de la deuxième est assez décevant jusqu'ici. Pour l'ambitieux club parisien, il est impératif que Di Maria montre son vrai visage. Et affiche le leadership que son statut appelle. Dès mercredi, sur le terrain de Ludogorets. Où la formation d'Unai Emery n'aura qu'un droit très limité à l'erreur, après les deux points perdus face à Arsenal lors de la 1re journée. Et après sa prestation assez calamiteuse à Toulouse. Paris a des choses à se faire pardonner. Et Di Maria en particulier.