Ligue des champions - Rien n'a (vraiment) changé pour Naples
Mis à jour 02/11/2017 à 01:00 GMT+1
LIGUE DES CHAMPIONS - Depuis deux ans, Naples séduit le monde du football. Pour autant, en Ligue des champions, les Italiens peinent à avoir les résultats que leur qualité de jeu mérite, à l'image de leur rencontre face à Manchester City, perdue (2-4) ce mercredi. Un peu comme face au Real l'an dernier, en huitièmes de finale.
Il peut paraître dur de dresser un tel bilan à l'issue d'une aussi belle rencontre. Rarement deux équipes nous ont offert un tel spectacle en phase de poules de la Ligue des champions. Et, si Callejon avait trompé Ederson (69e) à 2-2, le discours aurait sans doute été différent tant City a souffert en première période. "On a battu une équipe fantastique, s'est d'ailleurs exprimé Guardiola à la fin du match. Pendant 20 minutes, ils nous ont massacrés, ils nous ont complètement détruits. C'est l'équipe la plus forte du monde en ce moment dans les petits espaces. Les 20 premières minutes, je souffrais mais en même temps je me disais: "Wow, qu'est-ce qu'ils sont bons, qu'est-ce que c'est bien pour le foot"... "
Mais c'est bien le problème avec le Napoli. On est souvent charmé par leur qualité de jeu et par leur sens du spectacle. Mais les résultats européens peinent à suivre. Oui, c'était Manchester City en face ce mercredi. Oui, c'est sans doute ce qui se fait de mieux en Europe actuellement. Mais, comme face au Real Madrid (1-3) en huitièmes de finale retour l'an dernier, on a senti Naples capable de s'imposer. Sans que cela n'arrive. Pour les mêmes raisons.
Trop dépendant de son quatuor
Naples est une grande équipe mais les Partenopei n'ont pas la grandeur d'effectif de formations comme le Real, Manchester City ou encore le Bayern. Sans véritable plan "B", tactiquement comme numériquement parlant, Maurizio Sarri en est réduit à compter sur son quatuor magique pour faire la différence. Et, avec Hamsik-Callejon-Mertens-Insigne, l'entraîneur italien a quatre joueurs qui s'entendent parfaitement, aux profils globalement identiques et transposables.
Malheureusement, au niveau européen, aucun des quatre joueurs ne peut s'en sortir sans les autres. On l'a encore vu ce mercredi. Malgré un Insigne exceptionnel et un Mertens combatif, le Napoli a peiné à se créer des occasions. La faute à des Callejon et Hamsik très en-dessous de leurs niveaux habituels. Dans l'incapacité de les sortir pour ne pas perdre en talent, les Partenopei ont souffert en fin de rencontre. Pendant que City faisait rentrer David et Bernardo Silva ou Gabriel Jesus…
Une arrière-garde pas assez décisive
Porté vers l'offensive par le jeu ultra séduisant prôné par Sarri, le Napoli aime avoir le ballon. Et, lorsqu'il ne l'a pas, les Italiens imposent un pressing très haut, une tactique forcément à risque. Car, lorsque le pressing ne suffit pas récupérer le ballon, les Partenopei se retrouvent souvent en situation délicate sur le plan défensif.
Avec des latéraux (Hysaj et Ghoulam) qui aiment attaquer et qui n'hésitent pas à se positionner très haut, le Napoli laisse beaucoup d'espaces sur les côtés, amenant les adversaires à arriver avec beaucoup de vitesse face à Raul Albiol et Koulibaly. Or, la vitesse n'est pas forcément la qualité majeure des deux joueurs, plus réputés pour leurs qualités dans les duels. Du coup, les deux hommes peinent à endiguer les vagues adverses, comme cela a trop souvent été le cas face à City. Et ce n'est pas Pepe Reina qui a su se montrer décisif ce mercredi (4 buts en 5 tirs cadrés) …
Bien joué, oui. Être efficace, moins
Être décisif, c'est le problème de la défense. L'efficacité, c'est celui de l'attaque. Cela peut paraître étonnant alors que le Napoli a marqué lors de 11 de ces 12 derniers matchs de Ligue des champions. Mais, lorsque l'on s'intéresse de plus près aux statistiques, on s'aperçoit quand même du manque de réalisme des Napolitains. Du moins par rapport aux grandes équipes. Ce mercredi en est le plus bel exemple. Alors que City a marqué sur ses trois premiers tirs cadrés de la partie, Naples n'avait marqué qu'une seule fois sur ses cinq premières tentatives cadrées.
C'est justement ce manque d'efficacité qui avait déjà privé le Napoli d'éventuellement réussir à renverser le Real l'an dernier en huitièmes de finale. Comme face à City, Naples avait dominé. Comme face à City, les Partenopei avaient régalé. Comme face à City, ils avaient ouvert le score, sans réussir à faire le break. Et, au final, ils se sont fait punir à chaque fois. Guardiola le disait, Naples développe l'un des plus beaux footballs d'Europe actuellement. Mais les voilà au bord du précipice en Ligue des champions. C'est sans doute injuste, pour lui et pour le spectacle, mais la méthode Sarri touche, peut-être, ses limites européennes.
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