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Metz, PSG, OL : Le meilleur et le pire des clubs français contre le Barça

Laurent Vergne

Mis à jour 14/02/2017 à 07:44 GMT+1

Le FC Barcelone n'est pas vraiment un inconnu pour les clubs français. Ceux-ci ont obtenu des résultats très contrastés contre le géant catalan. Retour, en huit séquences, sur les meilleurs et les pires souvenirs des représentants tricolores face aux Blaugrana. Reste à savoir dans quelle catégorie le prochain PSG-Barça entrera…

Le meilleur et le pire des Français face au Barça

Crédit: Eurosport

LES QUATRE PLUS GRANDES PERFS

1. Metz, une nuit hors du temps au Camp Nou
Incomparable. Inégalable. Indépassable. Cet exploit du FC Metz au Camp Nou, hors du temps, en dépit de toute logique, appartient à une catégorie à part. C'est la performance la plus surprenante jamais accomplie par un club français contre un grand d'Europe. Même au-delà des considérations franco-françaises, on peut la voir comme un des plus grands retournements de situation de l'histoire des Coupes européennes. Une dizaine d'équipes à peine ont réussi à se qualifier depuis 1956 en s'inclinant par deux buts d'écart à domicile au match aller. Toutes ont perdu 2-0 ou 3-1. Une seule a abordé le retour après une défaite 4-2 à l'aller : Metz face à Barça, lors du premier tour de la Coupe des coupes 1984/85.
A Saint-Symphorien, la différence entre les deux équipes était telle que personne ne pouvait imaginer le scénario de la seconde manche. Steve Archibald, l'Ecossais de Barcelone, s'était même permis de chambrer outrageusement, traitant les Messins de "charlots" et confiant qu'il s'était "bien amusé" en Lorraine et qu'il espérait rigoler davantage encore au retour. Pour rire, on allait rire. Le Barça mène pourtant 1-0 après l'ouverture de Paco Carrasco à la 33e minute, avant que la rencontre ne bascule dans une forme de folie, douce pour les Grenats, amère pour les Blaugrana. En une minute (38e, 39e), Metz marque deux fois, grâce à Tony Kurbos et un but contre son camp de Sanchez. L'invraisemblable devient soudain crédible. Il se matérialise pour de bon en seconde période lorsque Kurbos, héros pour l'éternité, ajoute deux buts, dont celui de la qualification, à cinq minutes de la fin. Il n'y a pas d'explication à une telle histoire. C'est peut-être ce qui la rend si forte.
2. Quand le PSG n'avait pas peur du Barça
Il y a 20 ans, lorsque le PSG avait hérité du FC Barcelone en quarts de finale, la crainte se mêlait à l'espoir. Mais le rapport de force entre les deux équipes semblait beaucoup plus équilibré qu'il ne l'est aujourd'hui. Le Barça avait certes remporté sa première C1 trois ans plus tôt, mais en ce printemps 1996, l'équipe dirigée par Johan Cruyff n'est pas au mieux. Elle finira d'ailleurs à la quatrième place en Liga. Le PSG, lui, a ses certitudes. Le nul obtenu à l'aller en Catalogne (1-1) justifie d'ailleurs la confiance des hommes de Luis Fernandez.
Après le Real, tombé ces deux dernières années contre Paris, le tour du Barça est venu. Mais au retour, l'affaire se complique quand Bakero ouvre le score en début de seconde période. Le coup est rude pour le PSG, qui ne mérite pas vraiment ça après avoir touché trois fois les montants. David Ginola est encore contrarié par la transversale (67e) et l'on se dit que Paris est maudit. Puis la frustration s'efface en dix minutes. D'abord sur une tête de Rai (73e) puis sur une frappe plus placée que puissante de Vincent Guérin, qui s'offre là l'image de sa carrière (83e). Au-dessus de son adversaire sur l'ensemble des deux manches, le PSG n'a pas volé sa qualification.
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Rai face au Barça en 1996.

Crédit: Panoramic

3. Soirée magique au Parc
"Celle-là, je m'en souviendrai". Les mots de Laurent Blanc après la rencontre traduisent la performance du PSG ce 1er octobre 2014. Au Parc, Paris est venu à bout du Barça au terme d'un match splendide (3-2). Pourtant ? Le champion de France balbutie son football depuis quelque temps. Mais la venue des Catalans va le sortir de ses doutes du moment. Symbole de ce réveil, David Luiz.
A la peine depuis son transfert à Paris et son traumatisme de la Coupe du monde, le défenseur auriverde livre un match colossal dans l'axe central. C'est aussi lui qui ouvre le score dès la 10e minute. Marco Verratti et un titanesque Blaise Matuidi marquent eux aussi pour faire tanguer le vaisseau barcelonais (3-1 à la 54e minute). Malgré deux buts de Messi et Neymar, le Barça doit s'incliner. Lui qui n'avait plus pris un seul but depuis 630 minutes en arrivant au Parc a subi de multiples avaries. C'est sans doute un des plus grands matches européens du PSG, qualitativement parlant. Sa limite ? Ce n'était "qu'un" match de poule…
4. L'heure de gloire du Gym
Le CV européen de l'OGC Nice n'est pas un des plus épais du football français. C'est un euphémisme. Mais le club azuréen peut se targuer d'avoir fait chuter le FC Barcelone. Son plus grand fait d'armes. Nous sommes en septembre 1973 et le Barça vient tout juste de recruter un certain Johan Cruyff. Heureusement pour les Niçois, que le tirage a placé sur la route des Catalans au premier tour de la Coupe UEFA, le génial Néerlandais n'est pas qualifié pour la compétition européenne. Au match aller, au stade du Ray, devant seulement 11.000 spectateurs, Nice prend feu et le Barça prend l'eau : 3-0.
L'exploit est immense et il sera validé au retour malgré une défaite 2-0 à Barcelone. Dominique Baratelli, grande figure des Aiglons, était revenu sur cette page historique du club dans les colonnes de Nice-Matin. "On avait fait un super match au Ray (3-0) avec deux buts de Molitor et un but de Van Dijk. Un régal ! Au retour, on n’avait pas vu le ballon. Une souffrance. Il y avait un monde fou dans ma surface... Si je me souviens bien, la chance était de notre côté. Le Barça avait gagné 2-0, mais on était passé ! En 73, nous avions une belle, une très belle équipe", se souvient l'ancien gardien de but international.

LES QUATRE ECHECS QUI FONT MAL

1. Le PSG rend sa couronne
Un an plus tôt, le Paris Saint-Germain est entré dans le cercle des vainqueurs d'une Coupe d'Europe en remportant la Coupe des coupes. Malgré une saison chaotique, les Parisiens confirment la saison suivante en atteignant à nouveau la finale de cette même Coupe des coupes. Mais au lieu du Rapid de Vienne, c’est le FC Barcelone qui se présente à Rotterdam. Héros de la finale de 1996, Bruno N'Gotty se retrouve cette fois du mauvais côté de l'histoire : c'est lui qui, à la 36e minute, provoque le penalty transformé par Ronaldo.
Le seul but de la soirée. Dommage car le PSG livre peut-être ce soir-là le meilleur match de sa saison européenne. Rai et Leonardo se démènent. Patrice Loko, lui, est tout près d'égaliser mais si sa frappe trompe Vitor Baia, elle ne vient pas à bout du poteau. Le PSG quitte les Pays-Bas des regrets plein la tête. En conservant son titre, qui plus est face à un géant comme le Barça, il aurait franchi un pas dans le gotha.
2. Paris échec et mat
Celle-ci aussi, Laurent Blanc s'en souvient sûrement... Quelques mois après avoir croisé le fer en phases de poules, le PSG et le Barça se retrouvent en quarts de finale au printemps 2015. Après sa qualification héroïque à Stamford Bridge en huitièmes de finale, Paris veut croire qu'il peut réussir là où il avait échoué deux ans plus tôt contre le Barça. Mais le match aller au Parc des Princes va sévèrement doucher cet espoir.
A côté de la plaque tactiquement, privés de Ibrahimovic, Verratti et Thiago Motta, déficitaires dans l'engagement, les Parisiens sont humiliés (1-3), notamment par un Luis Suarez en feu. L'Uruguayen signe un doublé pour enfoncer le clou après l'ouverture du score de Neymar. Le but tardif de Van der Wiel ne change rien. Au retour, au Camp Nou, le Barça gère tranquillement les affaires courantes et s'impose à nouveau 2-0. En 2013, l'élimination parisienne contre le géant de Catalogne avait soulevé regrets et admiration. Cette fois, le fossé s'est creusé entre les deux équipes…
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La claque reçue par le PSG au Parc contre le Barça en 2015.

Crédit: Panoramic

3. Lyon, la fin des illusions
C'est l'année où l'Europe entre dans l'ère Barça. Celui de Messi et de Guardiola. Fidèle au rendez-vous des huitièmes de finale depuis 2004, l'Olympique Lyonnais conserve sa bonne habitude lors de cette saison 2008-2009. Mais l'OL est aussi en train d'amorcer son déclin. Il s'apprête à céder sa couronne nationale, accroché sur sa tête depuis sept ans. Le huitième de finale face au FC Barcelone va aussi douloureusement lui prouver à quel point il est en train de s'éloigner des ténors européens qu'il rêvait de surpasser. Après un nul (1-1) à Gerland, l'OL n'est guère optimiste avant de se rendre au Camp Nou. Il va y vivre ce qui reste peut-être la pire mi-temps de son histoire en Ligue des champions.
La défense rhodanienne est submergée de toutes parts. Un doublé d'Henry, deux autres buts de Messi et Eto'o et voilà le Barça qui mène 4-0 avant la pause. Makoun puis Juninho ramènent le score à 4-2 à la 48e minute mais ce n'est qu'une illusion. L'OL s'incline finalement 5-2 et ce groupe comprend pour de bon ce soir-là qu'il ne tutoiera jamais les sommets après lesquels il courait depuis des années. Lyon atteindra bien les demi-finales l'année suivante, mais plusieurs figures importantes, dont Juninho et Benzema, voient leur histoire lyonnaise s'arrêter sur cette déroute à Barcelone. Juninho s'en va d'ailleurs sur un carton rouge dans le temps additionnel. Symbole de la fin du rêve lyonnais.
4.Monaco, si loin du compte
Drôle de Ligue des champions que cette édition 1993-94. La formule est bancale et peu convaincante : les huit derniers rescapés sont répartis sur deux poules, avant des demi-finales… sur un match. Pour la France, c'est aussi une campagne curieuse. L'Olympique de Marseille, champion d'Europe en titre, a été banni après l'affaire VA-OM. Le PSG, pour des raisons diplomatiques, a refusé de prendre une place qui aurait dû lui revenir puisqu'il était le dauphin du club marseillais en championnat.
C'est donc l'AS Monaco, troisième de Ligue 1, qui se voit propulsé en Ligue des champions. L'ASM arrive dans le Top 8 et se retrouve, notamment, face au Barça. Avec Scifo, Klinsmann, Ikpeba, Petit ou Djorkaeff, l'équipe de la Principauté ne manque pas de talents. Mais sa double confrontation contre Barcelone tourne à la calamité. Monaco s'incline d'abord 2-0 au Camp Nou, sur un doublé de Beguiristain, avant de céder à nouveau à Louis-II (0-1), puni par Hristo Stoichkov. L'impuissance monégasque sur ces 180 minutes traduit ce qui sépare les deux équipes.
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