OL - Séville (0-0) - L'antisèche : L'OL est tout simplement à sa place

L'Olympique Lyonnais a eu tous les ingrédients pour croire au rêve : des occasions franches, une défense adverse repliée sur son but sans être imperméable et de véritables intentions offensives. Dès les premières minutes et un Valbuena remuant sur son côté gauche, Lyon a montré qu'il croyait en sa qualification. Mais un manque de justesse dans le dernier geste et surtout la malchance a gâché ce qui aurait pu être une première mi-temps de rêve.

Car l'OL aura sans doute du mal à oublier les deux barres transversales de Tolisso (23e) et Valbuena (37e). Sans compter que l'arbitre de la rencontre aurait pu faire preuve d'un peu de zèle sur Valbuena accroché à la 20e minute dans la surface (mais aussi deux minutes plus tard, dans l'autre surface et la faute de Lopes sur Vitolo…) Une fois l'orage passé, la défense sévillane s'est recroquevillée sur son but, attendant les vaguelettes des Gones s'écraser sur leurs 18 mètres. Les changements de Genesio ont fait du bien mais ce fut trop peu, trop tard. Le résultat nul et vierge est finalement logique. Il n'en est pas moins frustrant.

Dans un match où votre équipe doit marquer au moins deux buts de plus que l'adversaire, les joueurs offensifs sont forcément plus exposés. A ce jeu, Mathieu Valbuena a brillé. Toujours dans les bons coups, l'international français a tout tenté : frappe enroulée sur la barre, accélérations bien senties et même sauvetage décisif à l'heure de jeu. De l'autre côté de l'attaque, Ghezzal puis Fékir n'ont rien apporté du tout. Dommage car Rafael derrière eux avait des fourmis dans les jambes. La charnière centrale Diakhaby – Mapou a bien tenu le choc, tout comme Maxime Gonalons capitaine exemplaire.

L'équipe sévillane, construite uniquement pour défendre, a fait le boulot sans qu'une individualité ne se mette vraiment en avant. Le gardien Sergio Rico a été très solide.

Certains diront maladresse. D'autres malchance. Dans tous les cas, Lyon ne gardera pas un bon souvenir de ses confrontations contre l'équipe de Sampaoli cette saison. Le bilan d'attaque est terrible : aucun but, quatre barres transversales, deux à l'aller, deux au retour. Fékir, Tolisso et Valbuena pourront s'en mordre les doigts.

Soit le nombre de tirs de l'Olympique Lyonnais et du FC Séville. On vous laisse deviner quel chiffre correspond à quelle équipe. Les Andalous ont verrouillé et se sont chargés de défendre à dix, frappant pour la dernière fois à la… 19e minute du match. En mode coffre-fort.

La question est volontairement polémique car Lyon aurait mérité de l'emporter. Mais on peut se demander si ce Lyon-là avait réellement ce qu'il fallait pour faire partie du Top 16 européen. Les jeunes Lyonnais n'ont pas démérité, jouant les yeux dans les yeux avec la Juventus, championne d'Italie et finaliste de la C1 il y a deux ans, et le FC Séville, triple vainqueur de la Ligue Europa. Mais il a manqué plusieurs choses aux Gones pour renverser la situation et permettre au football français de faire un 3/3 en huitièmes de finale.

Le manque de vécu du groupe de Bruno Genesio lui a parfois été rédhibitoire et à force d'expérience et d'infortune de ce genre, ce défaut sera vite gommé. Face au bloc verrouillé de Séville, les Lyonnais n'ont pas su trouver la solution pour se procurer plus d'occasions après une première mi-temps incisive. La qualification aurait certes été une belle exposition mais à quel prix sportivement ? Lyon semblait tout simplement trop juste pour s'extirper d'un groupe au niveau attendu. La Ligue Europa conviendra sûrement mieux à cet OL, qui pourra viser un parcours a minima honorable. C'est probablement là que les Lyonnais pourront le mieux s'exprimer.