Tottenham - Monaco (1-2) - L'antisèche : Et, en plus, Monaco en a encore sous le capot

Il ne fallait pas croire que le bon début de saison de l'ASM en L1 et que son carton à Lille samedi (1-4) allaient changer l'ADN de l'ASM. Leonardo Jardim est revenu aux fondamentaux pour l'entrée en lice en Ligue des champions : bloc bas, milieu fourni à la récupération et deux flèches pour planter les contres (Silva et Lemar). Tottenham est tombé dans le piège comme Arsenal avant lui en 8e de finale en 2015. Les Monégasques ne sont jamais aussi dangereux que lorsqu'ils sont dominés dans les gros matches européens. Ils aiment ça.

Deux éclairs dans la nuit londonienne. Si Wembley ne connaissait pas Bernardo Silva ni Thomas Lemar, il n'est pas prêt de les oublier. La vitesse d'exécution des deux hommes a mis au supplice Tottenham. Chacun y est allé de son but. Mention spéciale au Portugais au terme d'un rush sensationnel. Au milieu, Fabinho continue sa saison canon. Radamel Falcao s'est montré précieux dans les remises mais encore trop juste dans ses courses.

Côté Spurs, hormis un Dele Alli disponible, les Londoniens se sont montrés trop passifs. A l'image d'un Harry Kane hors du coup. Jan Vertonghen fut très naïf sur les rares incursions de l'ASM et Hugo Lloris n'a rien pu faire faire derrière une charnière très fébrile.

L'entame de match est compliquée pour Monaco. Tottenham prend la rencontre par le bon bout et, dès la 8e minute, Kane déborde, trouve Son au second poteau. Subasic est impuissant sur la frappe du Sud-Coréen, les Spurs vont ouvrir la marque et s'ouvrir un boulevard… Sauf que Raggi surgit pour sauver sur sa ligne. Sept minutes plus tard, Bernardo Silva ouvrait la marque et la rencontre choisissait son camp…

Comme le nombre de tirs cadrés de l'AS Monaco ce mercredi à Wembley. Comme à ses plus belles heures, la formation de Jardim a fait preuve d'un insolent réalisme. C'est la force de cette ASM : elle frappe peu mais elle frappe juste.

Soyons honnêtes, ce succès à Wembley nous en a rappelé un autre, deux ans plus tôt, à l'Emirates en 2015. Bien sûr, ce n'était pas un 8e de finale ce mercredi et il ne faut pas tirer de conclusions trop hâtives après une journée, même maîtrisée. Mais cette AS Monaco ressemble furieusement à celle qui avait atteint les quarts de finale de C1 en 2015. Ce mercredi, elle a fait preuve de la même cohésion collective.

Les coups du sort ne l'ont pourtant pas épargné. Dirar s'est blessé dès la 5e minute ? Lemar l'a remplacé pour secouer le cocotier et faire trébucher Tottenham. Falcao est à la recherche de son meilleur niveau ? Germain l'a suppléé en fin de match pour rééquilibrer l'équipe et assurer la victoire. Monaco n'est pas encore parfait. Loin de là. Le match de Falcao le rappelle : le club de la Principauté n'a pas toutes ses forces vives et semble en avoir encore sous le capot.

La profondeur de son effectif est immense et laisse augurer d'une saison pleine. Jusqu'ici, Monaco a géré à merveille l'enchaînement de ses rendez-vous de milieux de semaine (tour préliminaire, barrage puis phase de poules de Ligue des champions) avec ses échéances en L1. Leaders du championnat, leaders de leur groupe après leur déplacement le plus périlleux, voilà les Monégasques lancés avec un fort vent dans le dos. Et il semble que le meilleur reste encore à venir. Ça promet.