Harry Kane - Karim Benzema, duel entre survolté et "surcoté"

"C'est moi ou il est un peu surcoté ?" : une question pour des tas de réactions. En un tweet, Gary Lineker s'est approprié l'après-match d'un Real - Tottenham qui ne manquait pourtant déjà pas d'enseignements. Le joli nul décroché par les Spurs à Madrid, les difficultés du Real dévoilées au grand jour sur la scène européenne… tout cela a rapidement été éclipsé par les quelques caractères de l'ancien international anglais visant Karim Benzema. Pas décisif le 17 octobre dernier malgré plusieurs occasions de but, l'attaquant tricolore a quelque peu été tancé. Surtout en comparaison de son vis-à-vis Harry Kane, bouillant depuis le début de saison, impliqué sur le but des siens et murmuré du côté de Santiago Bernabeu.

Le rendement de Benzema au Real Madrid est un débat qui n'a de cesse d'être relancé tous les ans. Mais les discussions ont pris un peu d'avance cette saison. Blessé en septembre, l'avant-centre madrilène peine à décoller. Dans les chiffres (2 buts, 2 passes en dix matches), l'impact du Tricolore est en deçà des attentes et même de ses standards. Même si Zinedine Zidane est venu une fois de plus à la rescousse de son attaquant en conférence de presse, les interrogations autour de sa place de titulaire indiscutable ont repris de plus belle. Au point de voir fleurir les éternelles rumeurs quant à son futur remplaçant dans le 11 du champion d'Europe.

En tête du hit parade des futurs numéros 9 des Merengue ces dernières semaines figure Harry Kane. L'attaquant de l'équipe londonienne, meilleur buteur de Premier League la saison dernière, a vite fait oublier son départ diesel cette saison pour reprendre son rôle de machine à scorer à la pointe des Spurs. Depuis son zéro pointé d'août, son compteur buts s'affole : 13 en neuf rencontres. Plus fort encore, l'international anglais a pris l'habitude d'empiler les réalisations par paquets, au minimum un doublé quand il marque en 2017-2018. Le contraste avec Benzema est forcément saisissant. Et Lineker a pu s'en donner à cœur joie quelques jours après sa première saillie : "Harry Kane a encore marqué. Heureusement, Zidane pense que Benzema est le meilleur donc ils ne tenteront pas de le recruter."

Le match aller avait suffi à voir les dynamiques inversées des deux attaquants. Benzema a marqué la rencontre en offrant d'une tête à bout portant un peu trop bien placée l'arrêt de la soirée à son compatriote Hugo Lloris. "Je pense qu’il aurait dû la mettre au fond" avait même ajouté le gardien des Bleus. Kane, s'il était resté fanny ce soir-là, avait provoqué le but contre son camp de Varane par son appel et sa présence dans les 16 mètres.

Un match symptomatique de la tendance actuelle des deux hommes. Mais qui n'explique pas tout de leur influence sur leur équipe. Car Benzema est un pion essentiel du système de Zidane, autant plaque tournante que finisseur, membre de l'équation qu'à sa conclusion. S'il se doit d'être plus efficace devant le but, le Real ne vit et ne meurt pas en fonction des prestations de son attaquant de pointe.

Il en va tout autrement pour Kane. Meilleur buteur de la C1 (avec Cristiano Ronaldo) grâce à ses 5 buts, il est la principale raison de la bonne tenue de l'équipe de Mauricio Pochettino, à hauteur des doubles tenants du titre avant de le recevoir mercredi à Wembley. Le joueur de 24 ans a inscrit pas moins de la moitié des buts de Tottenham, toutes compétitions confondues cette saison. Le club anglais ne peut ainsi se passer d'un Kane au top pour rester à ce niveau.

Son absence samedi dernier à Manchester United a cruellement fait défaut : défaite et aucun but marqué pour les Spurs. Il devrait être de retour pour le choc de mercredi après sa blessure aux ischio-jambiers. "Harry sera dans le groupe" a ainsi assuré Pochettino en conférence de presse. "Il s'est entraîné avec l'équipe et a été bon, au même niveau que ses coéquipiers." Kane voudra offrir aux Spurs la première victoire de leur histoire contre le Real et reprendre les choses là où il les avait laissés. Pendant que Benzema cherchera à (enfin) les faire tourner en sa faveur.