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Ligue des champions : Et si Nice faisait face au futur champion d’Italie ?

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 15/08/2017 à 18:45 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - L'OGC Nice se déplace à Naples mercredi soir (20h45) dans le cadre des barrages pour accéder à la phase de poules de la compétition. Un adversaire très discret durant le mercato estival mais qui parait toutefois définitivement arrivé à maturité.

Mertens, Hamsik et Insigne (Naples).

Crédit: Getty Images

Onze noms avec l’initiale en majuscule et le reste en minuscules. Frappant puisque le Napoli est le seul dans ce cas sur les classiques résumés du mercato de la presse papier où l’on dispose graphiquement les 20 équipes-types actuelles de Serie A sur autant de terrains de foot.
Les 19 autres affichent de un à dix patronymes en majuscules selon la teneur du mercato, pas les azzurri qui ont choisi de miser sur la continuité et la stabilité pour la troisième saison avec Maurizio Sarri sur le banc de touche. C’est celle du "ora o mai più" (maintenant ou jamais) pour aller décrocher un scudetto qui manque au palmarès depuis 30 ans. De quoi rappeler aux Aiglons qu’ils ont bien hérité du pire tirage possible.

Dimaro, province de Naples

Le rendez-vous avait été donné à Dimaro comme depuis maintenant sept ans pour un long stage de préparation. Vingt jours à la fraiche dans les Dolomites, tout au Nord de la Botte. Au mois de juillet, ce petit village de 1200 âmes se transforme en un quartier de Naples, puisque pris d’assaut par des milliers de fidèles supporters combinant vacances et foot. Pour y avoir séjourné il y a deux étés, il s’agit d’un cadre idéal afin de resserrer les liens entre l’équipe et ses tifosi mais aussi répéter ses gammes et parfaire une condition physique grâce au staff médical le plus efficient de la Serie A (infirmerie quasi vide toute l’année !).
Sur le terrain, le topo reste le même, circulation de balle fluide, superpositions entre les "trois" hommes de couloir de chaque côté, mouvements continus pour sortir des lignes. Un manège footballistique qui a fait de cette équipe une référence européenne du point de vue de l’identité et de la qualité du jeu. Les critiques sont positivement unanimes et c’est absolument mérité.
106 et 107 buts, c’est le butin de ces deux dernières saisons pour autant de records de points en championnat (82 et 86). De solides certitudes auxquelles doivent se joindre quelques retouches concernant une phase défensive perfectible. Le Napoli doit encore progresser lorsque le ballon est dans les pieds adverses. Savoir rester en apnée, resserrer les lignes, ne pas paniquer. Il s’agit d’apprendre à souffrir.

On ne change presque pas une équipe qui gagne

"Il serait idiot de changer puisqu’on a été la formation la plus prolifique du dernier championnat, mais on travaille pour avoir une alternative en cours de match", confiait Maurizio Sarri lors de la traditionnelle rencontre avec les supporters. Sous-entendu, la possibilité – comme déjà essayé la saison dernière - d’abandonner l’intouchable 433 pour le 4231 en cours de match lorsque l’équipe doit débloquer ou revenir au score.
Stop. Les nouveautés s’arrêtent là. En effet, les interprètes seront identiques, 8 éléments ont disputé plus de 100 rencontres parmi l’élite avec la tunique bleue ciel, une stabilité égalée seulement par le Chievo en Serie A. Le 11 de départ est plus que rodé et présente une moyenne d’âge encore loin de la trentaine, surtout, aucun de ses composants n’a eu d’envies d’ailleurs alors que certains ont pourtant été courtisés (Mertens, Ghoulam, Insigne,…).
Les contrats des cadres ont été prolongés et revus à la hausse et un pacte pas si tacite que cela a été noué entre le groupe, le staff et la direction. "Par superstition, on a toujours dit ne jamais vouloir prononcer le mot scudetto, mais l’enthousiasme est difficile à contenir. L’équipe s’est renforcée grâce à la progression des nouveaux de l’an passé (Rog, Zielinski, Diawara, ndlr). Je perçois beaucoup de tranquillité chez mon entraineur, c’est un autre homme, très sûr de lui, qui ne s’inquiète pas des adversaires qui se renforcent", analysait le président De Laurentiis récemment. Sarri a accueilli seulement deux nouvelles têtes, l’arrière gauche Mario Rui qu’il a lancé à l’Empoli et l’ancien Bordelais Ounas, recruté pour faire souffler Callejon sur le flanc droit de l’attaque et qui fait déjà bonne impression.
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Maurizio Sarri, entraîneur de Naples (2017).

Crédit: Getty Images

L’Italie plutôt que l’Europe

Que les supporters niçois ne s’y méprennent pas, ce barrage est évidemment primordial pour le Napoli, ne serait-ce que pour la manne d’argent qui découlerait de la qualification en phase de poules. Le club ne fera pas l’impasse dans l’immédiat, néanmoins, il s’agira peut-être de faire un choix, ou plutôt un sacrifice d’ici quelques mois voire semaines. Les paillettes de la Ligue des champions sont hypnotiques mais elles risquent de faire dévier les joueurs de l’objectif le plus abordable.
Alors qu’il y a facilement dix équipes armées jusqu’aux dents pour faire mieux que les azzurri sur la scène européenne, au sein de la Botte, seule la Juve est supérieure. Et encore, la Vieille Dame n’a jamais semblé aussi prenable que maintenant entre mercato délicat, désillusions sportives récentes et une certaine satiété qui la frappera à un moment donné (on en est à 6 scudetti de rang).
Les partenopei ne doivent pas se laisser amadouer par ce cliché qui veut qu’une telle qualité de jeu a plus de chances d’aboutir sur un titre européen que national. Foutaises. On ne retiendra pas le récent Real (celui d’Ancelotti et Zidane) pour ses mécanismes offensifs. A prescrire, au contraire, une injection de pragmatisme, juste ce qu’il faut pour ne pas se dénaturer, et le Napoli sera prêt à faire tomber la Juve…et Nice.
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