City sans conviction

Après une journée sous le soleil de Lisbonne, Manchester City s'est endormi sur ses lauriers. Récemment repartie victorieuse de son voyage à Porto au précédent tour de la Ligue Europa (1-2), l'équipe de Roberto Mancini croyait connaître la même réussite sans trop forcer dans la capitale portugaise. Pas assez concernée, elle a subi la volonté des joueurs du Sporting et n'a pu éviter une défaite logique en huitième de finale aller (1-0). Les Sky Blues ont vite perdu leur capitaine Kompany sur blessure mais ils n'ont pas effectué les efforts nécessaires pour inscrire le fameux but à l'extérieur. "Nous n'avons pas bien joué, nous avons eu quelques occasions mais ne les avons pas concrétisées. Chaque match est différent et difficile", regrettait Roberto Mancini après la rencontre.

Alignés en 4-4-2 avec David Silva en chef d'orchestre et la paire Dzeko-Aguero devant, les leaders de Premier League avaient pourtant vite pris le contrôle du jeu face à des Lisboètes repliés en défense. Evoluant sur un tout petit rythme, ils ne se sont montrés dangereux qu'à deux reprises en première période et à chaque fois sur corner par Touré (12e) et Barry (24e). Entre un duo d'attaquants invisible, un Silva intermittent et un Clichy, arrière droit d'un soir n'osant pas centrer de son mauvais pied, les leaders de Premier League ont quasiment eu tout faux en première période sur le plan offensif. "Nous avons joué de cette manière car tous les joueurs du Sporting étaient en défense. Ils voulaient nous surprendre en contres. Nous ne méritons la défaite ", a tenté d'expliquer l'entraîneur des Sky Blues.

Devant ce manque d'inspiration et de cohésion, les joueurs du Sporting, bien préparés par leur nouvel entraîneur, ont pu progressivement prendre confiance et réellement sortir de leur camp. Avant même la pause, les hommes de Sa Pinto ont décoché quelques flèches. Ils ont poursuivi sur leur lancée à la reprise et ouvert le score par Xandao qui a profité de la passivité de l'arrière-garde mancunienne sur un coup franc de Fernandez repoussé par Hart pour marquer d'une talonnade aux six mètres (51e).

Malgré le pâle visage de son équipe, Mancini qui avait remanié sa formation par rapport au dernier match de championnat a tardé à remplacer l'inutile Dzeko et a préféré lancer Nasri à la place de Barry (59e). Le Français n'a pas plus pesé sur l'animation offensive et la réaction des Sky Blues n'est intervenue qu'après l'entrée de Balotelli (71e). "Nous avons tenté de développer du bon jeu, parfois c'est possible, d'autrefois non. Le football est étrange", reconnaissait Mancini qui a vu la série de six victoires consécutives de ses troupes prendre fin au stade José Alvalade. Sous l'impulsion du fantasque italien et de Silva, les Mancuniens ont poussé dans les dernières minutes mais la réussite avait déjà choisi son camp depuis un bon moment. La concentration et la détermination également. L'entraîneur italien, lui, espère que son équipe se montrera plus réaliste au match retour. "Ce sera un autre match et nous aurons plus de chances de l'emporter. Je pense que nous nous qualifierons".