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Le Benfica lutte contre le Blues

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 15/05/2013 à 22:23 GMT+2

Quelques jours après avoir laissé filer le classico, le Benfica qui espérait se faire le "Maio" espère sauver ses coupes pour ne pas finir à poil. Prochain rendez-vous mercredi pour la finale de Ligue Europa contre Chelsea.

FOOTBALL - 2012/2013 - Benfica - Gaitan

Crédit: AFP

Le triplé est encore raté ?
"Donnez-moi une équipe en Europe qui a été aussi longtemps invaincue dans son championnat, qui est qualifiée pour la finale de la coupe de son pays et qui dispute une finale européenne. A part le Bayern Munich, je ne vois pas. Mon destin ne dépend pas que de ce match." Jorge Jesus tend la joue en même temps qu'il essaie de garder la face. Mais son avenir n'a jamais fait autant débat que depuis samedi, soir de sa défaite à Porto (1-2). Il y a encore moins de deux semaines, son président Luis Filipe Vieira annonçait fièrement qu'il allait prolonger son entraîneur. Avec le sourire. Et il pouvait. Son Benfica qui avait déjà assuré sa place en finale de la Coupe du Portugal venait de se qualifier pour la finale de la Ligue Europa et comptait alors quatre points d'avance en Liga sur le FC Porto.
Mais comme il y a un an, JJ s'est encore fait retourner par son rival. A une journée de la fin, les Aigles tombent de haut et voient le possibilité d'un inédit triplé s'envoler. Étonnant mais le plus suivi (200 000 socios) des clubs portugais n'a jamais cumulé le Championnat, la Coupe du Portugal et une coupe d'Europe sur lequel il louche en ce mois de mai. Pas même au cours des glorieuses années "eusébiennes" lorsqu'il a remporté ses deux Coupes des clubs champions en 1960 et 1961. Il y a tout juste trente ans, le Benfica entraîné par Sven-Goran Eriksson s'offrait le championnat juste devant le FC Porto, la Coupe du Portugal - face à ces mêmes Dragons - et caressait la Coupe de l'UEFA. Mais le SLB de Humberto Coelho, Chalana et João Alves allait plier en finale contre Anderlecht (0-1).
Mettre fin à la malédiction
"Sans moi, le Benfica ne gagnera plus de Ligue des Champions." Voilà la terrible prophétie que Jesus s'efforce d'exorciser. En 1961, Bela Guttmann menait le Benfica vers une deuxième Coupe des Clubs Champions eux deux ans. Les joueurs du SLB ont droits aux honneurs de l'Etat. Bela se fait la belle. Le coach hongrois a la bougeotte et sait que ses méthodes strictes et usantes ne peuvent durer qu'un temps. Mais les "maux-mots" du coach hongrois continuent de faire écho à la Luz. Car, depuis, le Benfica se plante constamment sur la scène continentale. Et pas qu'en Ligue des Champions. Outre les finales de C1 perdues en 1963 (AC Milan), 1965 (contre l'Inter Milan), 1968 (Manchester United), 1988 (PSV Eindhoven) et 1990 (AC Milan), les Aigles ont survolé la Coupe de l'UEFA 1983 avant de s'écraser contre les Belges d'Anderlecht. Guttmann a longtemps été la grande fierté du SLB. Quand Guttmann a atterri chez les Aigles, il venait d'être sacré champion avec le FCP. Il abandonne la cité invicta prétextant des problèmes de dos dû au mauvais temps du nord du pays. Aujourd'hui, c'est Pinto da Costa qui tente de débaucher Jesus.
La jouer comme Porto
Les Benfiquistes doivent maintenant vite zapper pour passer du azul (bleu) au Blues. Durant ses longues années d'attente, le plus contrariant pour le Benfica a aussi été de suivre voire de subir les récurrents succès de son rival. Pendant que les Aigles traînent la malédiction de Guttmann, le FC Porto amoncelle les titres : deux C1 (1987 et 2004) et autant de C3 (2003 et 2011). Pinto da Costa a fait de son FC Porto une réussite. Sportive et économique. José Mourinho pourrait l'incarner presque à lui seul. Le FCP a fait du Mou un homme "Especial" et riche. Le Benfica avait fait de lui un chômeur, en le virant en 2000. Et forcément les Benfiquistes y repensent à l'heure d'affronter Chelsea. Mourinho y a passé quelques années marquantes (2004-2007) dont il reste encore quelques vestiges (Paulo Ferreira et Hilario). Ça marchera beaucoup moins bien pour son ancien adjoint, André Villas-Boas qui n'a tenu que quelques mois à Stamford Bridge la saison dernière. L'évocation de son nom rouvre une cicatrice de plus de Jesus. En 2011, il conquérait la Liga sur les terres du Benfica. Quelques jours plus tard, il remettra ça en demi-finale retour de la Coupe du Portugal avec au bout cet autre trophée et la Ligue Europa. Un affront que le SLB n'a pas encore digéré et qu'il imaginait laver samedi dernier en se sacrant au Dragon.
Gagner plus pour... gagner plus
En cas de victoire contre Chelsea, le Benfica empochera 2,5 millions d'euros. L'équivalent du budget de Paços de Ferreira (troisième de la Liga). Un pécule qu'il additionnera aux plus de 16 millions d'euros accumulés au cours de sa campagne continentale. Mais soulever la C3 peut rapporter bien plus. Matic, Garay, Gaitan, Melgarejo sont scrutés par de riches voisins et en tapant Chelsea leur cote enflerait un peu plus encore. Et comme tous les clubs portugais, le Benfica vit surtout de la vente de ses joueurs. Draguer le Vieux Contient, sans toujours parvenir à conclure, caresser la coupe, pour trouver un client bien monté. Du style... Chelsea. Daviz Luiz et Ramires ont rapporté quelque 50 millions d'euros au SLB. Le Benfica est vendeur, "bankable" et excite même les marchés. Sa cote a augmenté de plus 14% sur la bourse après sa qualification en finale de C3. Sa valeur a gonflé de 150% depuis le début de l'année. Un impact économique qui va bien au-delà. Juste avant le classico de samedi dernier, le président d'EDP (l'EDF portugaise) estimait qu'un succès du Glorioso aiderait le PIB. Un Portugais sur deux (soit environ 6 millions) est sympathisant du Benfica.
A poil ?
Les Aigles ne sont toutefois pas à l'abri de se faire déplumer. Les bookmakers ont fait de Chelsea leur favori pour ce mercredi. Pas vraiment étonnant. Rafa Benitez aura moins de mal à retrouver du boulot avec une ligne de plus sur son CV. En Liga, les Benfiquistes se cherchent des raisons d'y croire, mais la possibilité d'un nouveau renversement au cours de l'ultime journée reste mince. Le FC Porto qui ne compte qu'un point d'avance se rendra à Paços de Ferreira tout aussi euphorique que son voisin portiste. Paços vient d'assurer une inédite et inattendue troisième place - qualificative pour la Ligue des champions - et il ne peut plus être rattrapé par Braga. Le Benfica craint que les Castors qui sont une filiale officielle (numéro 35) du FC Porto ne fassent pas barrage. Les Lisboètes, eux, recevront le Moreirense dont le maintien est loin d'être assuré. Et puis il y a cette Coupe du Portugal derrière courent le SLB depuis 2004. Le Vitoria de Guimarães n'a pas plus de raison d'espérer, mais une motivation décuplée. En cinq finales disputées, il n'est jamais parvenu à s'imposer. Une chose est sûre, le SLB ne remportera pas la Coupe de la Ligue cette année. C'était la compét' fétiche de JJ.
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