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Ligue Europa : Rijeka, son magnat du pétrole, son ex-boucher monégasque et ses fans embarrassants

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 24/10/2013 à 08:15 GMT+2

Adversaire de Lyon ce soir à Gerland, le NHK Rijeka ne viendra pas en victime expiatoire. Spécialiste des Balkans, Loïc Tregoures nous présente le club croate.

Rijeka-Stuttgart Ligue Europa 2013/2014

Crédit: DR

Ah, ce but de Mujanovic à la dernière seconde... Rien que l’explosion de joie des commentateurs croates vaut le détour. Avec ce but, le NHK Rijeka a signé l’exploit des barrages de Ligue Europa en éliminant le club allemand de Stuttgart. Rijeka, ou Fiume pour les Italiens, une ville qui sent bon l’irrédentisme d’un Gabriele D’Annunzio, dans une région autrefois disputée, l’Istrie, où l’on parle encore couramment l’italien en plus du croate.
D’ailleurs, le bienfaiteur du club est un richissime italien, Gabriele Volpi, qui a fait fortune au Nigéria dans le service pétrolier, grâce à ses amitiés bien placés au cœur du pouvoir nigérian. Propriétaire également du club de La Spezia Calcio, en Série B italienne, le Roman Abramovich italien, comme le surnomme la presse économique transalpine, a pris le contrôle du club au début de l’année 2012. Il y injecté un peu plus de cinq millions d’euros pour éponger les dettes et payer les joueurs. Il faut se souvenir que le club a été sauvé de la relégation en 2011/2012 de peu et de façon un peu douteuse.

Rijeka, une équipe aux deux visages

La saison dernière fut plus aboutie, notamment grâce à Leon Benko, grand amateur de chicorée et meilleur buteur du championnat avec dix-huit buts, bien aidé par le meilleur passeur du championnat, Josip Brezovec. Ce dernier joue moins cette saison en raison de l’arrivée de nombreux joueurs. Ces recrues, parlons-en. Pas moins de six joueurs ont débarqué du Dinamo Zagreb, gracieusement. Pourquoi un tel traitement de faveur ? Les liens entre le président Miskovic et le clan Mamic au Dinamo peut-être ? La volonté des Zagrébois de se créer un nouveau concurrent docile et d’enfoncer le Hajduk Split, qui peine à se remettre d’une grave crise financière ?
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Vargic Rijeka 2013/2014

Crédit: DR

Quoi qu’il en soit, Pokrivac, ancien boucher monégasque, est arrivé, avec Mate Males, avec qui il fait la paire au milieu. Mais aussi les défenseurs Ivan Boras et Ivan Tomecak, qui se partagent le couloir droit, et enfin les attaquants Krstanovic et surtout Kramaric, 22 ans, autrefois grand espoir du Dinamo, qui a débarqué le dernier jour du mercato. Il vient de se signaler par un octuplé il y a quelques jours en Coupe de Croatie.
Reste à savoir si l’équipe qui défiera Lyon sera celle qui a éclaté en seconde mi-temps à Guimaraes, ou bien celle qui a joué en bloc et plutôt bien résisté au Betis, avec une formation de départ en 4-2-3-1. Physiquement, le duel Maric-Gomis pourrait être intéressant. De même, sur les côtés, les latéraux lyonnais, pas à la fête depuis le début de la saison, devront se méfier d’Anes Sharbini, de retour d’un exil oriental, et du néo-international bosnien Zoran Kvrzic. Le problème n’est pas de survendre une équipe croate qui viendra à Gerland pour tenir le score le plus longtemps possible, mais c’est surtout qu’on ne sait vraiment pas à quel niveau se situent les Lyonnais.

Des supporters persécutés par l’UEFA

Les Croates pourraient être accompagnés en nombre dans la cité des Gones par l’Armada, le groupe ultra du club. L’UEFA a ordonné mardi la fermeture de leur tribune pour le match retour contre Lyon à cause de fumigènes et de la présence d’une croix celtique sur un drapeau. La défense des supporters, qui consiste à dire que ce symbole est un symbole ultra qui n’a rien à voir avec le fascisme ou le racisme, même si elle était sincère, serait un peu faible. Quand un symbole est détourné de sa signification originale pour en prendre une autre, plus personne ne peut se référer au sens original.
La question est de savoir si l’UEFA, qui aime décidément se payer des tribunes croates pourtant pas les plus virulentes d’Europe, osera un jour faire preuve du même zèle avec toutes les tribunes d’Europe. Pourtant, elles affichent au moins autant de symboles ou chants d’extrême droite, à commencer par les tribunes de grands clubs espagnols, italiens ou russes, autrement plus influents dans les coulisses du pouvoir que le petit NHK Rijeka. A quand la fermeture de la tribune des Ultra Sur du Real Madrid ?
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Supporters Rijeka

Crédit: DR

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