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Avant ASSE-Inter : En un an, Thohir n'a pas fait progresser l'Inter, bien au contraire...

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 06/11/2014 à 18:54 GMT+1

Un an après sa prise de fonction, le bilan n'est pas glorieux pour Erick Thohir, le nouveau propriétaire de l'Inter Milan. Etat des lieux.

Tohir, le propriétaire de l'Inter Milan

Crédit: Panoramic

Auguri ! Le 14 novembre prochain, Erick Thohir soufflera sa première bougie en tant que président de l’Inter. L’heure est donc au premier bilan pour le magnat indonésien, que ce soit d’un point de vue sportif ou financier. Un anniversaire qui correspond en plus au départ définitif de son prédécesseur Massimo Moratti, démissionnaire du conseil d’administration et de se son poste de président d’honneur. Une page s'est donc définitivement tournée chez les Nerazzurri, celle du romantisme oligarchique, s'ouvre celle pragmatisme asiatique. Qu’en est-il donc de cette nouvelle Inter made in Indonesia ?

La démorattisation de l’Inter

Ce n’est pas sur le terrain qu’ont été opérés les plus gros changements durant cette année, mais bien dans les coulisses ou plus précisément dans l’organigramme. Thohir a remercié plusieurs hommes de confiance de Massimo Moratti, historique président nerazzurro de 1995 à 2013, et qui fonctionnait essentiellement à l’affectif. C’est surtout Marco Branca qui a fait les frais de ce ménage intempestif, le M. mercato de l’Inter, logique bouc-émissaire des périodes de transferts déficitaires depuis plusieurs saisons et qui a été prié de faire ses bagages l’hiver dernier, laissant place au seul Ausilio alors son bras droit. Out également Franco Combi, l’historique médecin du club. Enfin, plus surprenant, quelques anciens joueurs comme Ivan Cordoba (team manager), Francesco Toldo et Luis Figo ont également pris la porte. Pour compenser, Javier Zanetti occupe depuis cet été le poste de vice-président, mais dans un rôle surtout représentatif et peu décisionnaire.
Après avoir fluidifié l’organigramme, le magnat indonésien l’a renforcé avec des managers d’envergure internationale. Les bruits de couloir parlaient d’un Thohir choqué par la maîtrise tout à fait relative de l’anglais dans les hautes sphères du club. Il a ainsi misé sur quelques anglophones aux CV bien garnis. Michael Williamson pour les finances et débauché du DC United, club appartenant également à l’Asiatique. Claire Lewis, ancienne d’Apple pour le marketing et surtout Michael Bollingbroke au poste de CEO et chipé à Manchester United où il a occupé plusieurs postes importants. Le directeur général Marco Fassone a été conservé pour le relationnel avec les institutions italiennes. C’est qu’en un an en Italie, Thohir et son équipe peinent à aligner deux mots d'italien, comme quoi, les exigences linguistiques...
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Massimo Moratti

Crédit: AFP

L’ère de l’autofinancement

Contrairement à d’autres investisseurs étrangers, Thohir n’est pas venu pour dilapider une partie de sa fortune, mais bien pour relever un défi financier. Habitués aux dépenses compulsives de Moratti, les supporters nerazzurri vont devoir prendre leur mal en patience. L’Indonésien est clair, l’Inter doit être capable de s’autofinancer. Et avant de penser à s’autofinancer, il va falloir aussi s’occuper des dettes – nombreuses - laissées par le père Moratti. Thohir a fait le tour des banques italiennes pour obtenir un prêt d’une valeur totale de 200 millions. Parallèlement, une belle spending review a été effectuée pour réduire les coûts de gestion. L’héritage économique de la précédente propriété pèse lourd et la nouvelle direction ne s’est jamais cachée de le rappeler. Des critiques qui sont d’ailleurs à l’origine du départ subit de Moratti le mois dernier, lequel conserve tout de même 30 % des parts du club.
Quoi qu’il en soit, ce n’est pas ce dernier mais bien Thohir qui va devoir se présenter à Nyon vendredi devant l’organe des finances de l’UEFA chargé de faire respecter le fameux fair-play financier. Le dernier bilan de l’Inter – le premier donc de l’ère indonésienne – présente un gouffre de 103 millions d’euros, des sanctions sont pratiquement certaines. Brillant homme d’affaire, l’Asiatique ne peut pas faire de miracle et doit concentrer ses forces sur l’augmentation des revenus, c’est-à-dire l'éventuelle modernisation de San Siro, l'exportation de la marque en Asie où il pourra compter sur ses nombreuses connaissances, les nouveaux sponsors (la fidèle Pirelli pourrait passer la main) mais surtout la qualification pour la prochaine Ligue des champions.
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Yann Mvila (Inter Milan) face à Saint-Etienne

Crédit: AFP

Et le sportif dans tout ça ?

Les aspect sportif et financier sont donc intimement liés et c’est là tout le problème. L’Inter de Mazzarri ne décolle pas et a un taux de popularité très bas. Incapable d’enchainer une bonne série pour lancer ce nouveau cycle. Un chiffre caractérise bien la situation : par neuf fois, cette Inter a eu l’occasion de faire la passe de trois victoires consécutives, elle a toujours échoué. Le retour en Ligue Europa était le minimum syndical mais pour retrouver la grande Europe, cela s’annonce délicat. D’autres chiffres ne trompent pas, 44 % de victoires toutes compétitions confondues, une proportion qui descend à 39 si on ne prend en compte que le championnat, le fruit de 19 succès, 18 nuls et 11 défaites. Bref, du surplace et même une régression d’une saison sur l’autre après dix journées.
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L'Inter Milan face à Saint-Etienne

Crédit: Eurosport

Pourtant Thohir a eu deux sessions de mercato à disposition pour retoucher l’effectif mais il n’a cassé sa tirelire (20 Millions d’euros) que pour s’offrir les services d’un Hernanes inconstant depuis son arrivée. Le reste a été fait avec les moyens du bord, des fins de contrat, des prêts, bref des paris. Mais pas vraiment le choix. Engoncés dans le 3-5-2 immuable de leur entraineur, des joueurs intéressants comme Ranocchia, Kovacic voire Icardi peinent à trouver leur rythme de croisière. Palacio, qui a porté l’équipe sur ses épaules ces deux dernières saisons, connait un coup de moins bien et les répercussions sont immédiates. La lutte pour la 3ème place qualificative à la Ligue des champions est cependant très ouverte cette année, donc rien n’est perdu, mais Mazzarri doit se réveiller. Il peut d’ailleurs s’estimer heureux du départ de Moratti qui n’aurait certainement pas eu la patience de son successeur.
C'est seulement sur la durée que l'on pourra juger le bien-fondé de ce projet, mais après un an, le bilan penche vers le négatif. L’enthousiasme et la curiosité sont vite retombés au sein d'un peuple nerazzurro de plus en plus désabusé et presque résigné à revoir l'Inter en haut de l'affiche. Toutefois, il y a une chose que l’on ne peut pas enlever à l'Indonésien, il travaille d’arrache-pied pour mettre en place un projet viable, à long terme et en adéquation avec les règles du FPF. L'objectif étant que la Beneamata réintègre et se stabilise dans le Top 10 mondial. Le défi est de taille, alors de nouveau, auguri Mr Thohir !
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2014-15 Serie A, Inter, Walter Mazzarri (AFP)

Crédit: AFP

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