Ligue Europa (Wolfsburg-Naples) - Josuha Guilavogui a retrouvé le plaisir avec le VfL

Voilà un retour au premier plan que certains n'attendaient plus. Perdu de vue après son transfert à l'Atletico Madrid, Josuha Guilavogui est devenu en huit mois un titulaire indiscutable de Wolfsburg, rang qu'il tient à confirmer dès jeudi devant son public face à Naples, en quarts aller de Ligue Europa (21h05).

Les fans de Bundesliga ont pu voir le large sourire du Français pour célébrer son premier but en Bundesliga samedi dernier lors de la victoire (2-0) à Hambourg, permettant aux "Loups" de rester confortable premier dauphin du Bayern en championnat. "C'était une grande satisfaction et un grand soulagement car je n'avais pas marqué en championnat depuis janvier 2013 (avec Saint-Etienne)", avouait le longiligne milieu défensif dans une interview téléphonique mercredi avec l'AFP.

Ce but était le couronnement du travail acharné produit depuis sa blessure en avril 2014 avec l'ASSE, puis son arrivée dans le nord de l'Allemagne pour ne pas décevoir un club qui le "voulait vraiment". Le club de Volkswagen a investi quelque 5 millions d'euros pour un prêt de l'Atlético jusqu'à l'été 2016, avec option d'achat.

Peut-on parler de renaissance pour ce joueur de 24 ans, comparé très jeune au champion du monde 1998 Patrick Vieira ? "Oui parce que j'avais un temps de jeu réduit (à Madrid), que je sortais d'une grosse blessure et que j'étais juste un joueur de Ligue 1, a-t-il expliqué. Et non, car c'est pour moi une suite logique de ma progression. Il fallait juste remettre de l'ordre dans ma carrière".

Et surtout, "Josh", son surnom dans le vestiaire, estime avoir eu "la chance de tomber dans un bon groupe". Où "on pratique un beau jeu" et où il est "en constante relation avec le coach Dieter Hecking", là où les échanges étaient réduits avec Diego Simeone à Madrid. Le joueur à la nonchalance trompeuse s'est parfaitement intégré au système de jeu de Wolfsburg, constituant un super duo de ratisseurs avec Luiz Gustavo derrière une attaque fringante menée par Kevin de Bruyne.

"Tout le monde connaît les qualités de Luiz qui est un international avec le Brésil. J'apprends beaucoup à ses côtés. On est assez complémentaire", souligne-t-il, concédant qu'il échange en espagnol avec Gustavo car il "ne maîtrise pas encore bien" la langue de Goethe.

Sa réussite en club lui a permis d'atteindre l'objectif fixé en arrivant en Allemagne : le retour en équipe de France à laquelle il avait goûté en mai 2013 à l'occasion d'une tournée sud-américaine. S'il n'est pas encore un indiscutable du groupe de Didier Deschamps, Guilavogui (7 sélections) a profité récemment de la blessure de Gonalons pour avoir le plaisir de défendre les couleurs nationales dans le Chaudron forézien fin mars contre le Danemark (2-0). "Un moment mémorable", dans la ville où il était revenu en héros de Paris avec ses coéquipiers après la victoire stéphanoise en Coupe de la Ligue contre le Stade Rennais en 2013 (1-0).

Mais la tête est déjà à Naples. Car l'aventure en Ligue Europa est pour lui un autre moyen de sensibiliser Didier Deschamps, le sélectionneur français. D'autant que c'est en C3 que Guilavogui s'est offert son premier but sous les couleurs allemandes en novembre dernier. Et comme il le dit lui-même: "l'appétit vient en mangeant"...