Séville-Dnipro n’est pas l’affiche du siècle, mais il y a au moins 8 bonnes raisons de la regarder

Kévin Gameiro peut remporter un nouveau titre européen. Un fait qui plaira à tous les supporters de l’ancien Lorientais. Mais il n’est pas le seul. Si Gameiro pourrait commencer la rencontre sur le banc, Timothée Kolodziejczak pourrait lui débuter en défense centrale, alors que Benoit Trémoulinas commencerait au poste de latéral gauche. Stéphane MBia, l’ancien Marseillais, devrait aussi être titulaire au milieu de terrain. Une finale qui pourrait être spéciale pour l’ancien milieu de terrain de Reims et international polonais, Grzegorz Krychowiak, puisqu’elle se joue à Varsovie. Par contre, on a cherché : aucune trace de joueur de Ligue 1 ou de Français dans l’équipe du Dnipro.

Des clasicos, le Barça en finale un an sur deux quand ce n’est pas le Bayern, toujours le même carré ou presque, aucun vainqueur surprise depuis Porto en 2004. Ca ne devient pas lassant pour vous ? La Ligue Europa vous offre une finale avec deux styles différents, une équipe favorite et tenante du titre, contre une qui n’a rien gagné depuis 1989 !

Le FC Séville va tenter de reproduire l’exploit déjà réussi en 2006,2007 de remporter deux C3 de suite. Le club espagnol l’a déjà fait (à l’époque, il s’agissait de la Coupe UEFA et non de la Ligue Europa ). Autre challenge pour les hommes d’Unai Emery, devenir l’équipe qui pourra remporter le plus de C3 de l’histoire. Liverpool, l’Inter Milan et la Juventus sont bloqués à trois. Séville pourrait prendre seul la tête en gagnant une quatrième fois le trophée.

C’est la première fois dans l’histoire des Coupes d’Europe que la Pologne accueille une finale européenne. Le Stade National de Varsovie, construit pour l’Euro 2012, et ses 58000 spectateurs verront la rencontre entre les deux équipes. La jeune arène a déjà connu son heure de gloire : l’été dernier, elle s’est transformée en arena pour l’organisation du championnat du monde de volley. Le pays hôte s’est imposé dans une ambiance indescriptible tout au long de la compétition, notamment lors du match d’ouverture contre la Serbie, qui a vu 62000 supporters soutenir l’équipe nationale.

Séville n’est plus à présenter, avec son équipe qui a terminé cinquième de Liga et qui a des joueurs talentueux qui termineront sans doute dans des clubs encore plus huppés dans les prochains mois. Mais le Dnipro n’est pas à prendre à la légère. Yevhen Konoplyanka est toujours en Ukraine alors que l’Europe et ses gros (Liverpool, Roma, Tottenham) aimeraient le récupérer. Il est l’un des artisans du formidable parcours en Europe du Dnipro, tout comme Ruslan Rotan. A noter l’absence de Roman Zozulya, buteur rugueux et forfait pour le match de mercredi, qui Ligue Europa. Il avait été jusqu’en quart de finale en 2012 avec le Metalist Kharkov, véritable exploit vu l’effectif limité de l’outsider ukrainien, battu par le Sporting Portugal à l’époque.  

Dur dur d’être un outsider dans son pays. Depuis la fin de l’URSS, le FC Dnipro n’a remporté aucun titre, bloqué par les deux titans que sont le Shakhtar et le Dynamo Kiev ! Il faut remonter à 1989 et une Coupe d’URSS pour voir un titre pour le club bleu et blanc. Le club ukrainien a l’occasion de remporter un titre majeur alors que son armoire à trophées fait pour l’instant grise mine. Mais ce ne serait pas la première pour l’Ukraine. En 2009, le Shakhtar Donetsk avait remporté à Istanbul la toute dernière Coupe de l’UEFA.

La campagne européenne du Dnipro a débuté par un tour préliminaire en août contre l’Hadjuk Split. L’outsider s’est sorti d’une poule piège, où Saint-Etienne avait largement les moyens de l’éliminer, et où l’Inter Milan était loin d’être digne de son rang. Le Dnipro, malgré trois défaites, parvient à se qualifier pour la suite de la compétition. Mais le parcours en 2015 est indiscutable. Qualification contre l’Olympiakos, l’Ajax d’Amsterdam et le Napoli, des clubs passés par la case Ligue des champions ou par le tour préliminaire. Séville après une poule abordable, est tombé sur l’épouvantail Monchenglabach, avant d’enchaîner contre Villarreal, le Zenit St Petersbourg, et la Fiorentina, sans perdre une seule de ses rencontres européennes en 2015. Impressionant.   

La nouveauté est là, et elle rend particulièrement intéressante cette finale d’Europa League. Et on se dit que, paradoxalement, le FC Séville n’aurait pas été là si la règle existait plus tôt en tant que vainqueur de l’édition précédente. Désormais, le vainqueur de l’Europa League est directement qualifié pour la phase de poules de Ligue des champions de l’année suivante. En cas de victoire, l’Espagne pourrait avoir jusqu’à cinq clubs en ligue des champions l’année prochaine, puisque Séville n’a pu terminer que cinquième de la Liga. Le Dnipro aussi est intéressé, lui qui est pour l’instant à deux points de la 2e place qualificative (pour le troisième tour préliminaire) occupée actuellement par le Shakhtar Donetsk, à une journée de la fin. Deux clubs dans la même situation donc : remporter un titre, mais aussi s’imposer pour disputer la plus prestigieuse des coupes européennes.