Giroud, ça marque

Question pour des champions : quel est le point commun entre Eric Cantona, Jean-Pierre Papin, Laurent Blanc, Zinédine Zidane, Thierry Henry, David Trezeguet et Olivier Giroud ? Ces sept joueurs ont tous réussi à marquer contre l'Allemagne durant ces vingt-cinq dernières années. Il ne vous aura pas échappé que la liste comporte plusieurs champions du monde, des Ballons d'Or et le meilleur joueur de l'histoire de Manchester United. Plus Olivier Giroud. Le Montpelliérain est évidemment à des années-lumière de ses glorieux ainés. Mais il a commencé à écrire son histoire, mercredi au Weser-stadion de Brême.

Titularisé pour la première fois de sa carrière en équipe de France, après deux apparitions en fin d'année dernière face aux Etats-Unis (1-0) et à la Belgique (0-0), Olivier Giroud a réussi son examen de passage en Allemagne. Pas de Karim Benzema, blessé ? Pas de souci. Au bout de vingt-et-une minutes, le meilleur buteur actuel du Championnat de France (16 réalisations) avait rentabilisé sa première titularisation chez les Bleus de Blanc. Un but du plat du pied sur un centre millimétré de Mathieu Debuchy. Ça, Giroud n'oubliera jamais. Et s'il n'en a pas rajouté après avoir marqué, ce n'était pas faute d'en avoir envie. "J'avais envie d'exploser de joie et faire le tour du terrain, reconnait-il. Mais je suis resté mesuré en voyant les copains plutôt sobres." Giroud s'est mis au diapason de ses partenaires. Dans l'attitude. Comme sur le terrain.

C'est d'ailleurs cela qu'attendait Laurent Blanc du Montpelliérain. Qu'il prouve que ses performances domestiques étaient transposables dans la cour des grands. Mercredi, il a été rassuré et convaincu. Qu'a-t-il dit au principal intéressé à sa sortie du terrain ? Pas grand chose, finalement. "Il m'a félicité", a juste révélé Giroud. C'est peu mais c'est déjà beaucoup. Avant le match, le sélectionneur national, qui fait partie des trois autres joueurs de Montpellier ayant marqué sous le maillot bleu (avec Divert et Cantona), avait été plus prolixe. Il avait notamment demandé à l'attaquant de faire attention à ses mouvements et de penser au mieux le moindre de ses déplacements.

Des mouvements et des déplacements, Olivier Giroud n'en a pas été avare face aux Allemands. Généreux, il s'est parfois lancé dans des chevauchées perdues d'avance. Mais l'envie était là. Et pas seulement devant le but de Tim Wiese. En plus de travailler au pressing, le Montpelliérain a filé quelques coups de main derrière avec sa grande carcasse. Après une prestation de ce niveau, Olivier Giroud a marqué de gros points. Il en est conscient même s'il ne l'admet qu'à demi-mots et une fois placé devant l'évidence : "Forcément. Le métier d'un attaquant est de marquer... Après, de l'eau va couler sous les ponts. Il faut se donner les moyens de ses ambitions. Il est vrai que je réussis pas mal de choses avec Montpellier. Mais ça n'est pas fini." Non, ça ne fait que commencer. Désormais considéré comme un recours plus que crédible en cas de besoin, Olivier Giroud a également tapé dans l'œil de l'Allemagne et du Bayern, qui aimerait faire du bourreau de Brême un héros à Munich.