La marge du PSG

C'était le test du jeu pour le PSG. Avant de débuter la saison face à Lorient la semaine prochaine, la formation de Carlo Ancelotti a fait une ultime répétition grandeur nature face au FC Barcelone. Une opposition redoutable, face à l'une des équipes les plus performantes au monde sur le plan collectif, qui a permis de mettre en lumière la marge de progression du 4-3-3 mis en place par le technicien italien cette saison.

C'est la principale évolution tactique du PSG version 2012-2013 par rapport au 4-3-3 parfois utilisé par Ancelotti la saison passée. Positionné en piston sur le côté gauche du milieu de terrain, Javier Pastore doit apporter sa vision du jeu et sa qualité de passe de plus loin pour bonifier les mouvements offensifs parisiens. Un nouveau positionnement qui implique également un travail plus important pour l'Argentin dans le replacement et les duels à la récupération. Face au Barça, Pastore a été mis en difficulté. La qualité du club catalan dans la circulation du ballon a contraint l'ancien joueur de Palerme à beaucoup courir derrière le ballon, la plupart du temps en vain. Il a été aussi souvent gêné par la faculté des Barcelonais à se regrouper très rapidement pour presser l'adversaire à la perte du ballon. Pastore n'a pas été aussi performant que  lors de précédents matches de préparation. Le PSG non plus, ce qui indique aussi l'influence que l'Argentin va avoir sur le jeu de son équipe cette saison.

Dans le 4-3-3 mis en place par Ancelotti, les décalages sur les ailes ne sont généralement possibles que quand les latéraux parisiens viennent chercher des dédoublements. Ce paramètre s'est vérifié lors des trois dernières sorties du PSG, où Jallet avait notamment prouvé sa faculté à apporter ce surnombre et créé beaucoup d'occasions sur le côté droit. Face à Barcelone, la donne n'était pas la même. Principalement parce que Barcelone n'a pas son pareil pour dominer un match à la possession de balle. Sans le cuir, le bloc parisien a évolué très bas la plupart du temps, surtout en première période. Dans ce contexte, Jallet et Maxwell n'ont quasiment pas eu l'opportunité de monter. Et le PSG n'a jamais pu exploiter la largeur du terrain et étirer les lignes barcelonaises. Ce qui explique en grande partie pourquoi le PSG n'a jamais été vraiment en mesure de faire le jeu, et l'a subit la plupart du temps.

La saison passée, Carlo Ancelotti comme, Antoine Kombouaré avant lui, n'était pas parvenu à trouver la bonne formule en défense centrale. Avec pas moins de six joueurs capables d'évoluer à ce poste (Alex, Sakho, Camara, Lugano, Armand, Bisevac), l'Italien avait tenté à peu près toutes les combinaisons, en vain. C'est pour améliorer cette charnière que Paris a recruté le Milanais Thiago Silva, considéré comme beaucoup comme le meilleur défenseur central au monde. Sans le Brésilien, actuellement aux Jeux Olympiques, Ancelotti avait choisi d'aligner Mamadou Sakho aux côtés d'Alex face au Barça de Lionel Messi, titulaire à la pointe de l'attaque barcelonaise. Ce duo n'a pas forcément convaincu, à l'image d'une hésitation d'Alex qui a abouti au premier but catalan. Avec le retour de Thiago Silva, la défense centrale parisienne va encore changer, et il lui faudra logiquement un certain temps avant de trouver tous ses repères. Pour jouer à côté du Brésilien, la concurrence s'annonce féroce. Sakho a profité du match contre le Barça pour confirmer qu'il avait retrouvé pas mal de sensations lors de cette préparation estivale. Ancelotti devra trancher. Et il devra le faire vite, car la fiabilité de la charnière parisienne déterminera beaucoup des ambitions du club cette saison.