Patrice Evra veut enfin gagner avec les Bleus

Voir Patrice Evra débarquer en conférence de presse reste un moment particulier. Parce que regarder le latéral gauche de Manchester United prendre place devant les micros ravive de drôles de souvenirs. Le principal intéressé assure les avoir laissés derrière lui, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Mardi, pour la première fois depuis longtemps, Evra s'est présenté devant les journalistes dans une situation plutôt enviable. Comme ses partenaires, le défenseur sort d'une prestation accomplie en Espagne (1-1), le mois dernier. Cela a sans doute aidé à le débrider, lui qui espère avoir pris un nouveau départ. Et, surtout, que ce soit le bon...

Relancé par Didier Deschamps après un Championnat d'Europe dont il n'avait disputé que le premier match, face à l'Angleterre (1-1), Patrice Evra rêve désormais d'une vie linéaire avec les Bleus et, tant qu’à faire, d’un épilogue heureux. Ses quarante-six premières sélections n'ont pas été que des moments agréables. L’Euro non plus. "Il m'a fait beaucoup de mal. On avait bien débuté contre l'Angleterre et après je me suis retrouvé sur le banc. Je pensais jouer contre l'Espagne. Il faut être pro jusqu'au bout, ce n'est pas facile. J'ai essayé d'en parler à l'intéressé (ndlr, Laurent Blanc) mais je n'ai pas réussi à avoir d'explication", regrette le Mancunien.

Cette mise de côté n'a pas découragé Patrice Evra. Pas le genre du bonhomme, qui n'aime pas baisser la tête. Même lorsqu'il devrait. Au contraire, le gaucher a remis le bleu de chauffe et relativisé. Peut-être que son karma de footballeur voulait ça... "Cela m'a donné envie de prouver encore plus. A l'arrivée je me suis dit que je devais peut-être passer par ces moments pour débuter une nouvelle carrière en bleu. J'ai toujours dit que j'avais envie de gagner quelque chose avec mon pays. Cela n'a pas été le cas jusque-là mais cela reste ma motivation. Finir ma carrière sans gagner quelque chose, ce serait un échec pour moi".

S'il veut remporter un titre avec les Tricolores, lui qui a été sorti deux fois au premier tour (2008, 2010) des compétitions internationales qu’il a disputées, Patrice Evra va devoir aller vite. A 31 ans, le temps commence à presser. Et pour espérer faire partie des prétendants au titre mondial, dans deux ans au Brésil, il faudra que la France progresse à vitesse grand V. Cela passe par des performances comme celle d'octobre en Espagne et, pourquoi pas une victoire en Italie mercredi. En tout cas, Evra  n'imagine pas les Bleus faire un pas en arrière à Parme. Ce serait dommage. "On ne peut pas faire une prestation comme celle-là et retomber dans nos travers. Maintenant les gens attendent que l'on garde ce visage". Cela aidera peut-être à oublier l’ancien.