Fenerbahçe - OM : Marseille est toujours un chantier à ciel ouvert

L'OM a encore du travail. Battu par le Fenerbahçe (3-1), mercredi soir à Afyon, l'Olympique de Marseille a affiché un visage mi-figue mi-raisin en Turquie pour son deuxième match de préparation d'avant-saison. Face à une équipe beaucoup plus en rythme, les hommes de Marcelo Bielsa ont mis une mi-temps avant de pleinement entrer dans leur rencontre. C'est Florian Thauvin qui a sauvé l'honneur pour les Olympiens après l'heure de jeu (68e). Avant cela, Diego, qui a ouvert le score grâce à un splendide coup franc (15e), Moussa Sow (35e) et Fernandao (58e) ont porté le Fener vers le succès.

C'était la grande question de la deuxième sortie de l'OM dans cette avant-saison 2015/2016 : comment allait se comporter sa défense ? Avec l'apport de Karim Rekik, recruté cet été en provenance de Manchester City, la défense olympienne a mis du temps à mettre la machine en route. Il a fallu que le Fenerbahçe mène (2-0) après 35 minutes pour qu'elle trouve enfin un semblant de stabilité. C'est dans la connexion avec les deux milieux défensifs que les défenseurs marseillais ont pêché mercredi soir. La relation Rekik-Nkoulou a eu ses hauts et ses bas. C'est d'ailleurs le placement des deux hommes qui a posé problème à l'arrière-garde de l'OM. Au niveau de la relance, l'axe défensif a été constamment gêné par le pressing intense de Fernandao, l'attaquant du Fener, et de Diego, positionné en électron libre. Dans les airs, Rekik et Nkoulou ont montré de meilleures dispositions.

L'OM s'est adpaté au rythme du vice-champion de Turquie sur la pelouse d'Afyon. Une équipe programmée pour jouer le 3e tour préliminaire de la Ligue des champions, la semaine prochaine, face au Shakthar Donetsk. Les hommes de Vitor Pereira n'ont pas forcé plus que ça après avoir inscrit le deuxième but (Moussa Sow, 35e), se contentant de séquences placées et de jeu en contres. Cette position plus attentiste a permis à l'OM de retrouver ses bases de jeu : en premier lieu, tenir le ballon et passer par les ailes avec ses latéraux. Cela a bien marché en seconde période, avec le repositionnement de Mario Lemina, et la très bonne partition de Benjamin Mendy, très offensif dans son couloir gauche.

Face à la formation stambouliote, l'OM l'a joué caméléon. Composée en 4-2-3-1, la formation de Marcelo Bielsa a ensuite  jonglé avec le 3-3-3-1 et le 4-1-4-1, surtout utilisé après la pause avec les entrées combinées de Michy Batshuayi, Florian Thauvin et Alayxis Romao. Au petit jeu du meilleur système, le 4-1-4-1 a marqué des points. L'OM a moins subi avec ce dispositif, tenu le ballon, et trouvé plus d'équilibre. Le travail sera long mais la base est là.

Ce nouvel OM se cherche encore. La deuxième sortie officielle après le succès obtenu face à l'Etoile du Sahel, samedi dernier (5-1), a donné son lot de bonnes et mauvaises impressions. Après ce duel face au Fener, deux noms sont sortis du lot: ceux de Stéphane Sparagna et Florian Thauvin. Repositionné en milieu défensif, en troisième central, Sparagna s'est montré increvable au niveau de la récupération. C'est surtout dans les intentions que le jeune Marseillais a gagné des points. De son côté, Florian Thauvin a également montré de bonnes choses. Entré à la mi-temps, l'ailier de l'OM a combiné les yeux fermés avec Benjamin Mendy, très offensif. Le latéral gauche a d'ailleurs été l'auteur de la passe décisive vers l'ancien Bastiais, au terme d'une action collective digne du jeu pratiqué la saison dernière.

Au niveau des déceptions: les prestations d'Abdel Barrada et Lucas Ocampos. Absent pendant les trois-quarts de la saison dernière, Barrada n'a pas existé à la création du jeu. Quel que soit le système, ses coéquipiers n'ont pas été capables de trouver l'ancien joueur de Getafe . Forcément la comparaison avec Dimitri Payet, parti à West Ham en juin, ne le met pas en valeur. Et elle ne va pas aider l'international marocain. L'autre déception a été le poste d'attaquant où se sont succédés Lucas Ocampos et Michy Batshuayi. La prestation de l'Argentin, lancé dès le coup d'envoi par Bielsa, a été proche du néant. Jamais disponible au bon moment, souvent hors-jeu, l'ancien joueur de l'ASM n'est clairement pas une solution de repli efficace à ce poste. Entré à la mi-temps, Batshuayi a eu le même insuccès en pointe. Mais il a eu le mérite d'essayer. Beaucoup plus que son prédécesseur en tous cas.