Après deux années en dents de scie, Kurzawa ressurgit au bon moment

Il est incontestablement le grand gagnant du premier rendez-vous post-Euro des Bleus. Avec un but et une passe décisive face à l'Italie (1-3), Layvin Kurzawa a attiré les projecteurs sur lui à Bari. Dans la lignée de son début de saison tonitruant (3 buts et 1 passe décisive en 4 matches toutes compétitions confondues avec le PSG). Même si tout n'a pas été parfait, notamment sur le plan défensif en première période, le latéral gauche affiche de belles promesses pour l'avenir. De quoi réjouir Didier Deschamps - en quête d'un successeur à Patrice Evra - qui connait parfaitement sa trajectoire sportive chaotique depuis deux ans.

Quatorze mois après des débuts prometteurs en L1 avec Monaco, Layvin Kurzawa a connu un premier accroc. En octobre 2014, lors du barrage retour de l'Euro Espoirs 2015 face à la Suède, le joueur, alors âgé de 22 ans, s'est signalé par un geste déplacé. Pensant marquer le but de la qualification à la 87e minute, il a chambré ses adversaires d'un geste de la main portée à son front. Une attitude hautaine vite punie par un dernier but scandinave dans la foulée (défaite 4-1, après une victoire 2-0 à l'aller).

Didier Deschamps n'a pas apprécié cet épisode, plutôt honteux et irrespectueux, et l'a ensuite fait savoir à l'annonce de sa liste suivante, en novembre. "Je n'ai pas eu envie de promouvoir des gens de cette génération par rapport à l'élimination de l'Euro 2015." Une décision forte qu'il a été contraint de réviser après les forfaits d'Evra et Trémoulinas. Kurzawa a finalement reçu une première convocation en A, méritée sportivement. Avec à la clé ses deux premières sélections face à l'Albanie et la Suède. On l'imaginait alors intégrer totalement le groupe France et poursuivre sa belle ascension.

Il n'en fut rien. La suite de sa deuxième saison en L1 a été bien moins aboutie, avec des performances en-dessous de son potentiel. Malgré tout, le PSG a misé gros sur lui à l'été 2015 (25 millions d'euros) pour en faire le concurrent de Maxwell. Le challenge est séduisant mais il n'a eu qu'un rôle de doublure de luxe la saison passée. L'Euro 2016 lui est passé sous le nez, Didier Deschamps lui préférant Lucas Digne qui sortait d'une saison pleine avec la Roma.

La déception digérée, Kurzawa s'est remis au travail à la reprise de l'entrainement avec le PSG début juillet. Et il a convaincu Unaï Emery d'en faire désormais son titulaire à la place du Brésilien. Avec la réussite qu'on connait, au moment même où Digne a fait le choix audacieux de rejoindre le FC Barcelone et de se frotter à la concurrence de Jordi Alba. A lui, désormais, de faire preuve de maturité pour poursuivre sa progression. Et de lancer enfin la belle carrière en Bleu que beaucoup lui prédisent.