Casillas gardien du temple

Iker Casillas est entré encore un peu plus dans l'histoire de la sélection espagnole. Si, si c'est possible. Samedi lors du match amical Angleterre-Espagne, le portier du Real Madrid, qui n'a joué que la première période, a certes vu son équipe s'incliner (1-0). Mais, il a surtout égalé le record du nombre de sélections en équipe d'Espagne. Avec 126 capes, il rejoint Andoni Zubizarreta, son illustre prédécesseur dans la cage espagnole et ne devrait pas tarder à le dépasser. Invité à se pencher sur son passé avec la Roja depuis ses débuts à 19 ans et 14 jours face à la Suède le 3 juin 2000  (1-1), Casillas avait été sobre mais efficace avant la rencontre. Comme à son habitude. "Quand vous débutez, vous ne pensez pas à ces chiffres. La seule chose que je peux dire, c'est que cela a été un réel plaisir d'être en sélection depuis 11 ans. J'espère qu'il y en aura d'autres à venir", s'est-il contenté de commenter pour As.

Avec la Selección, Iker Casillas a pourtant tout connu. Des années de déception. Mais surtout des succès à foison. Dans les sélections jeunes déjà où il a été champion d'Europe en moins de 15 ans et moins de 17 ans puis du monde en moins de 20 ans. Et avec les grands ensuite. Champion d'Europe en 2008 et du monde en 2010, il a été un auteur majeur des plus belles pages de la sélection ibérique. Ses chiffres résument son impact : il a encaissé 74 buts et affiche 92 victoires, 21 nuls et seulement 13 défaites avec la Roja. Dès la Coupe du monde 2002, il s'est illustré après avoir profité du forfait de Santiago Canizares. Sa performance contre l'Irlande en huitièmes de finale (1-1) lui a valu ainsi le surnom de "San Iker". 

Depuis, Casillas a régulièrement justifié ce statut d'ange gardien de la sélection espagnole dont il est le capitaine. En Espagne, on le remercie encore pour ses parades lors de la séance de tirs au but contre l'Italie en quarts de finale de l'Euro 2008. Son  arrêt décisif face au Paraguay (0-1) en quart de finale du Mondial 2010, qu'il avait commencé très modestement, et ses deux un contre un remportés face à Arjen Robben lors de la finale sont aussi entrés dans la légende de la Selección. Apprécié du public pour ses performances, Iker Casillas s'impose toutefois autant par sa qualité sur le terrain que par son charisme dans le vestiaire.

Au Real Madrid avec qui il a décroché deux Ligues des Champions, il est ainsi l'un des gardiens de l'âme de la Maison Blanche. En Espagne, son influence lui permet aussi d'être indéboulonnable. Car il y a du monde à pousser derrière en sélection. "Je préfère Victor Valdés. C’est un vrai gardien de but. Iker Casillas est un portier qui ne sort jamais de ses buts", regrette ainsi René Higuita, l'ancien portier de la Colombie. Les sorties et le jeu au pied du Madrilène sont en effet souvent fustigés. Mais San Iker "est exceptionnel en un contre un. Il va très vite dans toutes les situations", plaide Canizares.  Il est surtout un leader hors pair. Et à 30 ans, il a encore de beaux jours devant lui pour battre d'autres records et entrer encore un peu plus dans l'histoire de la sélection espagnole et du football lors de l’Euro 2012 avec un triplé historique en vue.