La leçon d'allemand

L'Allemagne a balayé les Pays-Bas (3-0), mardi à Hambourg, mettant les choses au clair sur ses ambitions et son potentiel pour l'Euro 2012 de cet été, après le nul laborieux ramené d'Ukraine (3-3), vendredi. A l'heure d'affronter les Pays-Bas, le rival de toujours, le sélectionneur allemand Joachim Löw avait décidé de mettre fin à ses expérimentations ukrainiennes quatre jours plus tôt, revenant à du classique: quatre défenseurs, et Özil jouant plus bas et plus libre. De leur côté, les Pays-Bas alignaient aussi une formation très proche de leur équipe-type, avec Huntelaar préféré à van Persie au poste d'avant-centre, malgré un masque de protection sur son nez fracturé, et Kevin Strootman remplaçant van der Vaart au milieu.

Indécise sur le papier, la rencontre ne l'a été que jusqu'à la 15e minute et un long centre de Kroos côté gauche pour Klose qui remettait du plat du pied dans l'axe pour Müller qui fusillait Stekelenburg du droit (1-0). Dix minutes plus tard, nouvelle action digne d'un tableau noir, Müller décale Özil le long de la ligne de touche droite, centre tendu sans contrôle, détente et timing impeccable de Klose, qui trompe le portier néerlandais d'une tête croisée (2-0, 26e). Klose, pour sa 113e sélection, se rapproche à 5 unités, du record absolu de buts sous le maillot allemand, détenu par Gert Müller avec 68, mais en 62 matches.

Du côté des Oranje, pas grand chose à signaler. Kuyt et Sneijder était très actifs au milieu, ce dernier se faisant toutefois plus remarquer pour ses petites fautes d'anti-jeu que pour son apport offensif, mais ils n'arrivaient pas à trouver Huntelaar, isolé en pointe. La deuxième période se calquait sur la fin de la première, avec une domination allemande constante. La Mannschaft tuait tout suspens sur une nouvelle combinaison mêlant vitesse d'exécution et facilité apparente, Klose et Özil se permettant un une-deux en pleine course dans la surface de réparation, conclu par ce dernier sur la ligne des six mètres, dans le but vide (3-0, 66).

Même privée de Schweinsteiger au milieu, de Lahm derrière, ses deux principaux leaders, l'équipe de Joachim Löw garde son jeu fait de passes à ras de terre et dans les intervalles, de mouvement, sur toute la largeur du terrain. Défensivement, le même pressing étouffe lentement l'adersaire, et lorsqu'il parvient à se mettre en position de tir, les ballons semblent comme aimantés par Manuel Neuer dans les cages, qui n'a pratiquement pas eu à s'employer pour stopper les rares frappes néerlandaises. L'Allemagne a ainsi vengé un traumatisme vieux de 23 ans, et d'un soir de 21 juin 1988, quand les Pays-Bas de Gullit, Rijkaard et van Basten avait éliminé l'Allemagne en demi-finale de son Euro, déjà à Hambourg.