L'équipe du Brésil n’est qu’à moitié rassuré après son nul en amical contre l'Italie (2-2)

Quand on est le Brésil, c’est une série qui ne passe évidemment pas inaperçue. Quatre matches sans victoire. Cela ne lui arrive pas si souvent, mais courir après le succès aussi longtemps est un jeu que les Auriverde laissent volontiers aux autres. Cela ne leur était plus arrivé depuis près de dix ans, et plus exactement entre le 16 novembre 2003 et le 31 mars 2004 (1). Jeudi soir à Genève, les Sud-américains ont été tenus en échec par l’Italie (2-2), un peu plus d’un mois après leur défaite en Angleterre (1-2, le 6 février), qui avait marqué le retour de Scolari aux commandes. Les deux derniers matches de 2012 -défaite 1-2 en Argentine le 21 novembre, juste après un nul contre la Colombie (1-1) une semaine plus tôt à New-York – avaient scellé le sort de Mano Menezes, jugé trop léger par la CBF pour mener à son terme l’opération Coupe du monde 2014. Les deux premiers de 2013 n’ont pas bousculé les évidences. A un peu moins quinze mois du match d’ouverture du 12 juin 2014, le Brésil n’est pas encore prêt.

Ce n’est pas la première fois qu’un pays organisateur inquiète son opinion publique à l’approche d’une grosse compétition. Mais Scolari, champion du monde en 2002, a préféré, jeudi soir, assurer le service après-vente de la première mi-temps relativement bien maîtrisée par son équipe face à aux Italiens, plutôt que de s’étendre sur la suite, et notamment une seconde période qui soulève pas mal d’interrogations. "Je suis satisfait de ce que l’équipe a pu montrer, a-t-il affirmé. Elle a marqué deux buts (Fred et Oscar), et tactiquement, elle s’est bien comportée. Nous évoluons désormais dans un nouveau système de jeu (4-3-3), et nous allons continuer avec". Détendu, rigolard, Scolari s’est également attardé sur la prestation de son gardien Julio Cesar, qui a sans doute évité une défaite à son équipe, et sur celle de Neymar, passeur décisif sur le but d’Oscar, mais moins concerné en seconde période. "Il a fait un très bon match, en accomplissant un gros travail défensif. Neymar a fait ce qu’il fallait dans son rôle de deuxième attaquant. "

Mais face aux questions pressantes des journalistes brésiliens, interpellés par une seconde période qui a vu les Auriverde être rejoints en trois minutes – De Rossi (53e) et Balotelli (56e), après un ballon perdu par Hernanes à cinquante mètres de ses buts – Scolari a bien été obligé d’avancer quelques arguments. Et notamment celui "de l’inexpérience de certains de joueurs" qu’il avait choisis de titulariser, comme Filipe Luis (Atletico Madrid, 2 sélections), Dante (Bayern Munich, 1 sélection) ou encore Fernando (Gremio Porto Alegre, 1 sélection). Le sélectionneur brésilien n’a pas évoqué les absences de Lucas Moura et de Ramires, mais il a précisé que le Parisien Thiago Silva, resté sur le banc jeudi soir, pourrait être titularisé mardi à Londres face à la Russie. Tout comme Kaka, qui a joué la dernière demi-heure face à l’Italie. "Il y aura peut-être trois ou quatre changements. Je tiendrai compte de l’état de forme de chacun…" Et peut-être aussi de ce qu’il a vu en seconde mi-temps…