Uruguay - France (Amical) : La Celeste focalisée sur le Venezuela avant d'affronter les Bleus

Le Centenario sonnera sans doute creux ce mercredi soir. L'affiche du match amical qui y est programmé ne manque pourtant pas de sel, entre une équipe de France de nouveau séduisante depuis onze mois et une sélection uruguayenne quatrième du Mondial 2010 puis lauréate de la dernière Copa America. Mais les Uruguayens ont d'autres chats à fouetter. D'abord parce que, ce mardi, la finale du championnat national entre Penarol, l'un des deux clubs les plus populaires du pays, et Defensor au Centenario a vampirisé toute l'attention des supporters et des médias.

24 heures avant le match de sa sélection nationale, la presse du pays ne s'attardait guère sur les enjeux de cette rencontre amical, ne lui consacrant que de maigres encadrés. Pas plus de succès à la billetterie. Ce mardi, seuls 15 000 billets avaient trouvé preneur et seulement 30 000 personnes, pour une capacité maximale de 75 000 places, sont attendues dans un pays qui, pourtant, selon les témoignages de tous les Bleus présents sur place, "respire le foot". L'horaire (16h, heure locale) et le prix élevé des places n'encouragent guère à la liesse populaire.

Lugano : "On pense à 100% au Vénézuela"

Les médias uruguayens ont bien du mal à donner un sens à cette rencontre. La Celeste est engagée dans des éliminatoires coupe-gorges. Sixième de la zone AmSud, à deux points du cinquième et barragiste, le Venezuela, l'Uruguay se préoccupe davantage de son avenir sur la scène internationale que de la rencontre, aussi prestigieuse soit-elle, face à la France. Lors du point presse d'Oscar Tabarez, sélectionneur de la Celeste, les questions tournaient davantage autour du rendez-vous crucial contre le Venezuela mardi et de la Coupe des Confédérations qui approche à grands pas que des options tactiques à envisager pour vaincre les Bleus.

"En soi, c'est un match de haut niveau international. Mais on pense à 100% au Venezuela, c'est inévitable parce que c'est un match décisif", a même avoué Diego Lugano qui a fini par dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas. "Mercredi, ce sera une préparation pour la rencontre face au Venezuela. Malheureusement, ce sera notre état d'esprit". Autant dire que les Bleus évoluent depuis dimanche dans un relatif anonymat. Seuls les élèves du lycée français de Montevideo lundi et la poignée de supporters qui a fait le déplacement mardi ont donné un peu d'âme aux entrainements des Bleus. "Pour les Urugayens, le match le plus important, c'est contre le Vénézuela", reconnait Didier Deschamps. "La passion, on n'est pas obligé de la ressentir toutes les minutes pour la sentir dans ce pays. De temps en temps, c'est agréable d'être tranquille." De ce point de vue-là, le sélectionneur est servi. Car depuis trois jours, les Bleus sont en Uruguay quasi incognito.