Après Arménie-France (0-3) : Même quand Deschamps change tout, ça ne change rien

Deschamps avait décidé de changer de système et de passer en 4-2-3-1. Passer de trois à deux récupérateurs a exposé la défense et les Bleus ont mal débuté le match. Ils ont souffert en première période malgré l'ouverture du score. Le manque de discipline défensive du quatuor offensif a mis en difficulté le collectif pressé par des Arméniens morts de faim.

Mais la baisse d'intensité logique en seconde période a profité aux Bleus. Grâce à l'entrée de Pogba et à la baisse de régime de ses hôtes, la France a mis le pied sur le match grâce à sa supériorité technique. Le jeu tricolore s'est tranquillement mis en place et a asphyxié au fil de la partie des Arméniens à bout de souffle. Ce mardi à Erevan, il suffisait que les Bleus soient patients.

Avec un but chacun et deux passes décisives pour le second, Rémy et Gignac, hyperactifs sur le front tricolore, ont dévoré à eux seuls l'Arménie. L'entrée de Paul Pogba a changé pas mal de choses et apporté de la fluidité au jeu des Bleus. Varane fut égal à lui-même aux côtés d'un Mathieu qui a connu une première demi-heure délicate.

18e minute : La France vient d'ouvrir le score contre le cours du jeu mais l'Arménie est mieux rentrée dans la rencontre et mériterait de revenir à la marque. Pizelli profite de l'attentisme de la défense des Bleus pour se frayer un chemin entre Mathieu et Digne. Le slalom est efficace et, en bout de course, l'Arménien décoche une frappe vicieuse qui va se loger au ras du poteau de Mandanda. Oui mais voilà, le portier des Bleus est revenu à son meilleur niveau et sort au prix d'une horizontale vertigineuse le ballon. L'Arménie n'aura plus la moindre occasion à se mettre sous la dent. Elle a laissé passer sa chance.

Comme le nombre de buts inscrits par l'équipe de France en 2014. Le record est de 40 unités en 2004. Mais il reste encore l'Albanie et la Suède. Alors, qui sait ?

Rien. L'équipe de France est devenue une machine. Peu importe les joueurs, peu importe le système : elle broie ses adversaires. Samedi au Portugal, les Bleus jouent en 4-3-3 et dominent le Portugal (2-1). Trois jours, sept changements de joueurs et un nouveau système plus tard, ils concassent l'Arménie chez elle (0-3). Voilà ce qui fait la force de cette équipe de France depuis presque un an désormais : la dynamique de victoires, ce cercle vertueux qui fait baigner cette sélection dans une sérénité à toute épreuve.

La France est blindée de certitudes. Elle peut faire jouer ses doublures un peu partout sur le terrain, aligner ses numéros 3 au poste d'avant-centre ou de latéral droit : le résultat est le même. Bien sûr, l'Arménie n'a pas grand-chose d'effrayant mais les Bleus connaissent bien ces matches dans des stades improbables, ces traquenards sur des terrains boueux. Il n'y a pas si longtemps, un tel contexte les aurait crispés. Mais aujourd'hui, rien ne semble leur résister. Les doublures savent qu’elles doivent être irréprochables pour avoir le droit à une seconde chance. Les habituels titulaires sont souvent irréprochables et tirent tout un groupe vers le haut. Tout le travail de Deschamps sera désormais de conserver la dynamique, l'état d'esprit et le niveau de performance de cette équipe de France jusqu'à l'Euro.