Avant France - Pays-Bas : En 2012 aussi, rien ne résistait à Karim Benzema…

La meilleure période de sa carrière ? Karim Benzema n’a pas su quoi répondre ce lundi à Clairefontaine. Plutôt que d’être ferme et définitif, il a tracé un parallèle avec son exercice 2011-12 : "Je ne sais pas si c'est ma meilleure période. En 2011-12, j'avais connu un peu la même période. Tout se passe très bien sur le terrain, je n'ai pas de problème et tout se passe bien." Alors 2011-12 et 2013-14 même combat pour Benzema ?

En comparant les deux saisons avec le Real Madrid, les chiffres sont très proches. Début mars 2012, Benzema totalisait 21 buts toutes compétitions confondues soit 1 but toutes les 106 minutes. Cette saison, la chanson est la même ou presque (21 buts et 1 but toutes les 132 minutes). En 2011-12, sous les ordres de Mourinho, il s'était imposé comme le titulaire en pointe du onze merengue devant Gonzalo Higuain à l’efficacité pourtant redoutable (22 buts en 18 titularisations cette saison-là pour l’Argentin). Cette saison, même topo, même si l’absence de concurrence à son poste lui a ouvert un boulevard. Benzema se sent "supérieur dans le jeu" par rapport à ce qui reste sa saison référence. Ce qui est certain, c’est qu’il joue plus (537 minutes de plus que deux ans plus tôt à la même période).

Les soucis de Benzema en Bleu ne datent pas d’hier. Ni même de 2013, année durant laquelle sa terrible série sans marquer en sélection a atteint les 1222 minutes. En 2011-12, c’était à peine mieux. Au mois de mars 2012, Benzema avait disputé quatre matches avec les Bleus pour un seul but en 379 minutes. Laurent Blanc ne lui pourtant avait jamais retiré sa confiance et l’avait même érigé comme celui qui incarnait l’avenir de l’équipe de France. Blanc voulait construire son onze autour d’une épine dorsale Lloris-Ribéry-Benzema malgré les soucis d’efficacité de son buteur. En février 2012, la France avait réussi son match le plus abouti de la saison en battant chez elle l’Allemagne (1-2). Blessé, Benzema n’était pas du déplacement et, pour sa première titularisation, Giroud avait réalisé un match plein couronné d’un but.

Deux ans plus tard, la problématique autour de Benzema en Bleu reste la même. Si le match retour face à l’Ukraine a éloigné pour un temps les questions autour de son statut en équipe de France, son bilan en sélection reste maigrichon. Cette saison, il totalise trois buts en six matches et 291 minutes. Il a même perdu sa place de titulaire lors de trois des quatre dernières sorties des Bleus et ne doit son retour à la pointe des Bleus qu’à la prestation catastrophique de Giroud à Kiev. Pourtant, ses dernières sorties avec le Real ont mis fin au débat. Il sera titulaire face aux Pays-Bas : "Je ne me vois pas être celui qui va le freiner dans sa forme actuelle", a prévenu Deschamps. Comme son prédécesseur, DD veut construire autour de celui qui a conquis Madrid malgré des prestations timides en Bleu.

Le parallèle entre 2011-12 et la saison actuelle de Benzema s’arrêtera-t-il au mois de mars ? Didier Deschamps doit secrètement l’espérer. S’il avait inscrit un doublé en match de préparation face à l’Estonie (4-0), Benzema était passé complètement à côté de son Euro, incapable d’inscrire le moindre but. "J'aurai les occasions pour marquer ou faire marquer mais je ne me prends pas la tête avec le titre de meilleur buteur", déclarait-il avant la compétition, gonflé à bloc par une saison réussie en Espagne. Autant dire que la bonne passe actuelle du Madrilène ne présage en rien d’un Mondial fracassant de celui qui n’a jamais inscrit le moindre but dans une grande compétition avec les Bleus.