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Bleus, équipe de France, de novembre 2013 à novembre 2014 : les dix dates clés d'une renaissance

Martin Mosnier

Mis à jour 17/11/2014 à 12:26 GMT+1

Il y a un an, les Bleus, battus en Ukraine (2-0), pataugeaient dans leur doute et faisaient face à un défi immense : renverser une situation désespérée pour voir le Brésil. En douze mois, les voilà assis sur quelques certitudes. Retour en dix dates sur une année qui a reconstruit une image et des ambitions.

La joie de Paul Pogba lors de France - Portugal

Crédit: AFP

17 novembre 2013. Mamadou Sakho se présente devant la presse investi d'une mission : qualifier la France pour la Coupe du monde malgré un barrage aller catastrophique en Ukraine (2-0) deux jours plus tôt. 48 heures après ce discours volontariste et mobilisateur, les Bleus allient les actes à la parole en signant un authentique exploit au Stade de France (3-0) pour s'inviter au Mondial brésilien. Retour, en dix dates, sur douze mois qui ont permis de retrouver confiance, crédit et popularité. Chronique d'un retour d'enfer, dans le cercle des meilleures nations du monde.

31 décembre 2013 : Griezmann est disponible

A 23h59, la suspension d'Antoine Griezmann pour sa virée nocturne la veille d'un match des Espoirs est levée. A l’heure de vider sa coupe de champagne, le joueur de la Real Sociedad ne s’imagine pas encore ce que 2014 lui réserve. Il va vite, très vite, s'imposer comme le nouvel homme fort du couloir gauche de l'équipe de France et symboliser cette nouvelle vague bleue. Audacieuse et joueuse. Séduisante et efficace. Il ne ratera qu'un seul des treize premiers matches (en Serbie) de l'équipe de France en 2014. Griezmann, 23 ans, aucune sélection l'an passé à la même époque et indispensable douze mois plus tard.
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Antoine Griezmann avec la France lors de la Coupe du monde 2014

Crédit: Panoramic

5 mars 2014, France - Pays-Bas (2-0) : Toujours plus de certitudes

La confirmation que l'esprit du 19 novembre souffle encore à la sortie de l'hiver. Deschamps reconduit le onze de l’Ukraine avec Griezmann en lieu et place de Ribéry, ménagé, et Mangala à la place de Sakho, blessé. C’est une démonstration d’audace offensive et de rigueur défensive face à des Néerlandais il est vrai diminués (2-0). Ce n’est plus le groupe mais l'équipe type qui se dessine en vue du Mondial. Benzema, sur la lancée de sa saison réussie à Madrid, s’affirme comme ce qu’il aurait dû être depuis plusieurs années déjà : le leader offensif de l’équipe de France. Le public est derrière ses Bleus, l'opinion publique est définitivement retournée. Au milieu, Pogba, Matuidi et Cabaye s'imposent. Varane joue sur du velours et le Stade de France enchaîne les olas. 20 des 23 hommes appelés par Deschamps pour cette affiche de prestige traverseront l'Atlantique trois mois plus tard. Le groupe, cette notion que Deschamps a érigé en valeur cardinale, voit ses contours se dessiner avec netteté et précision. 

13 mai 2014, liste des 23 : Deschamps fait le ménage

C’est le verdict. Pas de Nasri. Deschamps veut un groupe sain et sans état d’âme. Abidal est exclu aussi mais pour des raisons strictement sportives. Le sélectionneur fait confiance à ceux qui ont corrigé l’Ukraine, et à Digne et Griezmann pour préparer 2016. Six réservistes sont intégrés au groupe en cas de pépin. L’aventure Coupe du monde prend forme et DD ne fait pas de sentiment. Une intransigeance qui fera beaucoup pour la popularité de cette équipe de France. Deschamps veut une équipe de France irréprochable et enterrer définitivement les fantômes qui lui ont pourri la vie ces dernières années.

6 juin 2014, France – Jamaïque (8-0) : Une préparation (presque) parfaite

C'est l'apothéose, le bouquet final d'une préparation réussie. Après avoir balayé la Norvège (4-0), dévoré le Paraguay malgré le verdict contrasté du tableau d'affichage (1-1), la France concasse la Jamaïque (8-0) et s'offre la deuxième victoire la plus large de son histoire. Un an plus tôt, les Bleus enchainaient cinq matches sans marquer le moindre but (Espagne 0-1, Uruguay 1-0, Brésil 3-0, Belgique 0-0 et Géorgie 0-0). Mais cette équipe n'est plus la même. La France a le béguin pour ces Bleus qui s'envolent pour le Brésil les valises remplies de certitudes et d'ambitions.

8 juin 2014 : Forfait de Ribéry, une simple péripétie

Le dos en vrac, Franck Ribéry déclare forfait pour la Coupe du monde trois jours avant de prendre l'avion. Le Munichois, privé de Ballon d'Or en janvier, traîne son spleen depuis des mois et ne réussit plus rien de bon sur le terrain. La nouvelle est accueillie sans heurt. La France a appris à jouer sans son ailier gauche, et plutôt bien. Six mois plus tôt, Ribéry était encore le leader technique d'un équipe de France qui se cherchait des patrons. Mais tout va très vite en cette année 2014 pour les Bleus. Aussi impensable que cela puisse paraître, le forfait de Ribéry ne semble pas affaiblir outre mesure une équipe sûre de son fait. Difficile d'affirmer, quelques mois plus tard, si ce forfait a allégé l'esprit des Bleus et libéré quelques individualités (Benzema, Valbuena, Griezmann ?). Ce qui est certain, c'est qu'un Ribéry au top de sa forme n'aurait pas été de trop face à l'Allemagne.

18 juin 2014 : Evra enterre les fantômes de Knysna

Depuis 2010, quand il n’avait pas d’autres choix que de croiser les journalistes en zone d’interview, Evra filait, tête baissée, casque sur les oreilles. Une indifférence qui a nourri la rancœur entre les medias et le latéral gauche. Evra restait le dernier point de crispation entre l'opinion publique et cette nouvelle équipe de France. Ce 18 juin, à Ribeirao Preto, il est venu se présenter à la presse pour la première fois depuis novembre 2012. Bons mots, auto-dérision, formules chocs, auto-critique : en 31 minutes et 38 secondes, il s’est mis l’audience, complice de ses facéties, dans la poche. Evra, Deschamps et la FFF ont réussi leur pari : enterrer avec succès les fantômes de Knysna et avec un léger sourire en coin. Ce sera toujours ça de moins à gérer dans les deux ans qui viennent.

20 juin 2014, France – Suisse (5-2) : Le chef d'œuvre

La France vient d’enchainer des belles prestations, a signé sa première victoire lors d'un match d'ouverture de Coupe du monde depuis 1998 (Honduras, 3-0) mais n'a battu que des sans grades. Enfin un premier vrai test pour cette équipe jeune et ambitieuse. On va savoir ce qu’elle a dans le ventre face à une équipe sixième au classement FIFA, tête de série du groupe E et qui n’a perdu qu’un match en deux ans. Un test, un vrai. C’est une leçon infligée aux Suisses. En 73 minutes, la France en passe cinq à ses voisins et donne l'impression de pouvoir en inscrire le double. Et encore, Benzema a raté un penalty et il se verra refuser un but à la dernière seconde du match. Jamais les Bleus n’avaient mené 5-0 en Coupe du monde. Les Bleus voulaient un match référence, ils l'ont. Knysna est aux oubliettes, les Français rêvent tout haut. 

4 juillet 2014, France – Allemagne (0-1) : Il reste encore du chemin

La seule défaite de l'année. La France n'a pas à rougir face aux futurs champions du monde mais Hümmels s'élève plus que Varane et les Bleus redescendent sur terre. Une défaite paradoxale : ils ne sont pas loin des meilleurs mais ce revers en quart de finale témoigne aussi du chemin qu'il reste à parcourir. La France doit se trouver un leader capable de la transcender. Benzema peut-il être celui-ci ? Face à l'Allemagne, comme face au Nigéria, il n'a pas semblé avoir les épaules assez larges pour guider sa sélection. Les Bleus quittent le Brésil avec un goût d'inachevé, malgré tout. Leur parcours est plus qu'honorable mais ils n'ont pas su créer cet exploit qui aurait fait basculer leur Coupe du monde dans une autre dimension.

13 août 2014 : La retraite de Ribéry

Quelques jours après Samir Nasri, Franck Ribéry enterre, à son tour, son avenir en équipe de France dans les colonnes du magazine allemand Kicker. Un mois après la Coupe du monde, sa retraite ne suscite pas un immense séisme. Au regard de son passé en Bleu et de son statut de leader entre 2008 et 2014, la réaction de l'opinion publique est plutôt injuste. Mais, absent au Brésil, Ribéry a déjà été remplacé dans le onze par Antoine Griezmann. L'équipe de France est déjà passée à autre chose. Peut-elle, malgré tous ses progrès, se permettre de se passer d'un Ribéry intenable dans son couloir ? C'est encore loin d'être une évidence. 
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Visages fermés de Franck Ribéry et Didier Deschamps lors de la photo officielle de l'équipe de France.

Crédit: AFP

11 octobre 2014, France – Portugal (2-1) : Les Bleus gardent le cap

Depuis l'Allemagne et jusqu'au match d'ouverture de leur Euro le 10 juin 2016, les Bleus vont se farcir une kyrielle de match sans enjeu et sans frisson. Mais pas question de les prendre par-dessus la jambe. Après les champions d'Europe espagnols (1-0), c'est le Portugal qui chute au Stade de France (2-1). La France est bien décidée à entretenir la dynamique. En ce début de saison, les Bleus sont appliqués, les petits nouveaux (Gignac notamment) se mettent au diapason. Seul le nul face à l'Albanie (1-1) ressuscite quelques démons du passé mais la bande à Deschamps continue de capitaliser sur sa belle année. A moins de deux ans de son Euro, elle s'est replacée parmi la crème de la crème et fait clairement partie des potentiels favoris. Un an après être passé tout près de rater la Coupe du monde, c'est sans doute le plus remarquable de ses exploits. 
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L'équipe de France face au Portugal

Crédit: Panoramic

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