France-Albanie, France-Suède : Costil, Perrin, Yanga-Mbiwa, Jallet, Kurzawa... vont devoir batailler

Ils ont profité de blessures pour débarquer en équipe de France pour les deux derniers matches de l’année face à l’Albanie (14 novembre) et la Suède (18 novembre). Pour certains c’est un retour. Mais pour que l’aventure se poursuive sur du long terme, ces joueurs ont du pain sur la planche. Avant toute chose, ils devront se montrer convaincants lorsque Didier Deschamps fera appel à eux sous le maillot bleu. Il leur faudra être régulier en club et miser sur une baisse de forme des habitués du groupe France. C’est encore loin d’être gagné.

Difficile d’imaginer Benoit Costil venir bousculer la hiérarchie actuellement en place chez les gardiens de but de l’équipe de France : 1. Hugo Lloris, 2. Steve Mandanda, 3. Stéphane Ruffier. Les portiers représentent une frange du groupe dont on ne touche jamais ou presque. Le dernier changement notable avait eu lieu sous Raymond Domenech, qui avait choisi d’emmener au dernier moment Steve Mandanda à l’Euro 2008, en lieu et place de Mickaël Landreau. Quatorze mois plus tard, ce même Domenech avait délogé Mandanda de sa position de numéro 1 pour y installer Hugo Lloris définitivement. Depuis, les mouvements ont été moins violents. Les trois étaient généralement connus et tacitement désignés au début d’une campagne. Et ont concerné la position de numéro 3. En six ans, Cedric Carrasso, sous Domenech et Blanc, puis Landreau et Ruffier, sous Deschamps, se sont partagés le rôle.  Il faudrait  une saison exceptionnelle du portier du Stade Rennais pour tenter de faire germer l’idée d’un nouveau bouleversement dans la tête du sélectionneur. Les Bretons qui n’ont plus perdu depuis cinq rencontres en Ligue 1 se rapprochent doucement des places européennes. Même une qualification européenne des Bretons aurait bien du mal à remettre en cause la hiérarchie chez les Bleus.  Sauf immense méforme ou blessure de l’un des membres du trio des Bleus. Aujourd’hui, Costil est clairement quatrième dans la hiérarchie.

Concurrent principal : Stephane Ruffier (AS Saint-Etienne)

Didier Deschamps a toujours eu un œil bienveillant sur Mapou Yanga Mbiwa. Le sélectionneur en avait d’ailleurs fait son titulaire en arrivant chez les Bleus aux côtés de Mamadou Sakho. Pendant trois matches, la charnière avait été indétrônable avant la suspension de l’ancien joueur de Montpellier pour le match de Madrid contre l’Espagne (1-1). Aujourd’hui, la trajectoire des deux joueurs est bien différente et Yanga Mbiwa pourrait bien jouer un mauvais tour à son ancien compère. Deuxième de Serie A, avec l’AS Rome, à trois longueurs de la Juventus, celui qui a remplacé Benatia dans l’axe de la défense romaine doit aider l’équipe de Rudi Garcia à se rapprocher de la Juve. Le duel se jouera en défense. Pour Yanga Mbiwa qui  forme avec Manolas la charnière des Giallorossi, il faudra battre celle de la Juventus qui a pour le moment encaissé deux buts de moins que les Romains. Si Yanga Mbiwa s’impose comme une référence à son poste en Serie A, Deschamps pourrait le remettre définitivement en selle. A la place de qui ? Compte tenu de ses déboires, Mamadou Sakho, héros du barrage retour France – Ukraine il y a un an, est désormais dans la ligne de mire.

Concurrents : Jérémy Mathieu (FC Barcelone), Loic Perrin (Saint-Etienne), Mamadou Sakho (Liverpool)

Christophe Jallet est un joueur discret, qui fait rarement parler de lui mais dont les prestations solides avec Lyon méritent d’attirer l’attention de Deschamps. Le latéral droit de l’OL avoue qu’il ne croit pas vraiment à l’Euro, en raison de son âge notamment (31 ans). Il a pourtant une vraie carte à jouer avec l’équipe de France. Debuchy est absent jusqu’en 2015 et, depuis son transfert à Manchester City, Bacary Sagna n’a disputé que quatre petits matches avec son équipe. Lorsqu’on a fait appel à lui, l’ancien joueur d’Arsenal est apparu très fébrile à son poste. A Jallet de garder son niveau actuel avec des Gones qui devront obligatoirement rester en haut du classement de Ligue 1 pour donner plus de chances à ses joueurs auprès du sélectionneur.

Concurrents : Mathieu Debuchy (Arsenal), Bacary Sagna (Manchester City)

Layvin Kurzawa pourra peut-être remercier Benoit Trémoulinas dans quelques mois. Le Monégasque, qui a profité du forfait du Sévillan pour arriver en équipe de France, sait ce qu’il lui reste à faire. Dans un premier temps, il va devoir se faire le plus petit possible dans le groupe et le plus grand sur le terrain pour tenter de vite faire oublier son épisode malheureux avec les Espoirs. Sur le plan technique, il doit encore s’améliorer défensivement pour se mettre au niveau de ses concurrents. Mais c’est une faiblesse qu’il est en train de gommer, comme l’attestent ses derniers matches avec Monaco où ses actions offensives se sont faites plus rares. A lui de trouver le bon équilibre pour s’exporter durablement avec les Bleus. Seul problème, Patrice Evra et Lucas Digne ont énormément d’avance sur le Monégasque. Même si le premier finira peut-être par accuser le poids des ans et le second ne joue guère avec Paris.

Concurrents : Benoît Trémoulinas (FC Séville), Lucas Digne (PSG)

Si les joueurs étaient appelés en équipe de France sur la base de leurs statistiques, Loic Perrin serait le premier nom que Didier Deschamps aurait à inscrire sur ses feuilles de matches.

Ce qui manque réellement à Loic Perrin pour ne pas faire tâche dans un tel classement, c’est l’expérience des grands rendez-vous. Le défenseur n’a pas joué le moindre match de Ligue des champions à 29 ans. Un manque presque fatal sur le CV. Même une grande épopée en Ligue Europa cette saison aurait bien du mal à gommer son retard. Pour s’inscrire comme un incontournable des Bleus, Perrin a sans doute intérêt à changer d’écurie pour être plus visible. Il lui faut voir plus grand pour devenir incontestable.

Concurrents : Mapou Yanga Mbiwa (AS Rome), Jérémy Mathieu (FC Barcelone)

Réserviste avant la Coupe du monde, Maxime Gonalons est aujourd’hui très loin dans la hiérarchie des milieux de terrain. Didier Deschamps l’a déjà dit et le répétera encore, il fait confiance à ceux qui ont redonné des couleurs à l’équipe de France. Un joueur comme Yohan Cabaye reste indéboulonnable malgré des prestations bien en deçà de son niveau. Le milieu à trois, Pogba-Cabaye-Matuidi,  est le poumon de cette équipe. Le sélectionneur n’y touchera pas si tôt. Et derrière ce trio, Morgan Schneiderlin incarne l’avenir. Maxime Gonalons paye surtout ses mauvaises prestations passées avec les Bleus. Pourtant sur le terrain, le joueur est indiscutable avec un OL qui tourne à plein régime. On voit mal ce qu’il pourrait faire de plus pour se rapprocher du groupe définitivement. Bien sûr, si Gonalons évoluait dans un club qui disputait la Ligue des champions, cela plaiderait en sa faveur.  Seul de gros matches en sélection pourront lui permettre de retrouver un peu de grâce. A condition que Deschamps lui laisse une nouvelle chance.

Concurrents : Morgan Schneiderlin (Southampton), Josuha Guilavogui (Wolfsburg)

C’est la plus grosse surprise de Didier Deschamps.  Au mois de mars, déjà, le sélectionneur des Bleus avait décidé de faire confiance à l’ancien joueur de Saint-Etienne qui avait alors disputé moins de dix rencontres dans la saison avec les Verts. Cette fois-ci, Josuha Guivalogui enchaine les grosses prestations avec Wolfsburg. Deuxièmes de Bundesliga, les Loups sont les seuls à tenir tête au rouleau compresseur munichois en ce début de saison. Ils pointent à quatre points des Bavarois. Pour le Français, il s’agira alors de tenter de se montrer le plus souvent possible dans un club très peu médiatisé dans l’Hexagone. La Ligue Europa peut l’aider dans ce sens. Heureusement pour lui, il sait que Didier Deschamps garde toujours un œil sur lui.

Concurrents : Morgan Schneiderlin (Southampton), Maxime Gonalons (Lyon)

Alexandre Lacazette en équipe de France, c’est d’une logique implacable en ce moment. Cela n’a pourtant pas toujours été le cas. L’attaquant n’a - pour le moment - pas encore réalisé une seule grosse prestation avec le maillot frappé du Coq. On se souvient encore de la tournée en Amérique du Sud en 2013 où le Lyonnais avait sombré avec le reste de l’équipe contre l’Uruguay et le Jallet

Brésil.  Il faudra que cela change à commencer par les deux matches amicaux qui arrivent où il devrait avoir du temps de jeu. Son plus farouche concurrent joue, comme lui, en Ligue 1 et réalise, lui aussi, un début de saison en fanfare : André-Pierre Gignac. Il lui faudra faire mieux que lui sur l’ensemble de la saison. Mais, à coup sûr, si le joueur formé à l’OL fait également mieux qu’Ibrahimovic, Cavani, Berbatov and co., il ne sera déjà pas très loin d’assurer sa place chez les Bleus surtout si Loïc Rémy stagne à Chelsea.

Concurrents : Olivier Giroud (Arsenal), Andre-Pierre Gignac (Marseille), Loïc Rémy (Chelsea).