Mathieu Valbuena (Dynamo Moscou) s’est éloigné de la France, pas de l’équipe de France

L’été de Mathieu Valbuena a été propice à la réflexion. Le milieu de terrain a changé d’environnement et d’atmosphère, troqué le charme de la Méditerranée pour la froideur de Moscou. L’international français s’est engagé avec le Dynamo pour les trois prochaines saisons. L’ancien Marseillais a vite pris ses marques avec sa nouvelle équipe : il a déjà inscrit un but et délivré cinq passes décisives lors de ses sept premiers matches toutes compétitions confondues.

Ces chiffres sont flatteurs, mais ils ne doivent pas prêter à confusion. Il est trop tôt pour parler d’une totale intégration de Valbuena dans le collectif du Dynamo. Néanmoins, son apport lors des récentes rencontres est indéniable et l’entente avec Igor Denisov, Aleksandr Kokorin ou encore Kevin Kuranyi, l’ancien buteur de Schalke 04, prend forme. "Les gens ne pensaient pas qu’il allait aussi bien jouer avec le Dynamo, admet Maks Akmantsev, journaliste à Eurosport en Russie. Mais après quelques matches, les critiques entourant son transfert se sont dissipées." Il faut dire que le club moscovite a versé une indemnité de transfert de 7,5 millions d’euros à l’OM et pris le parti d’offrir au Français un salaire de 10 millions d’euros sur les trois ans à venir. Un investissement jugé trop risqué par certains pour un joueur de 29 ans.

Le meneur de jeu de l’équipe de France le concède : le choix de s’exiler à l’est de l’Europe a été fait en concertation avec Didier Deschamps : "C’était important de l’appeler afin qu’il me prodigue ses conseils, son avis et me transmette son expérience. Il m’a rassuré." Concernant, en autres, sa future présence en équipe de France. "Cela a pu surprendre (de partir en Russie, ndlr) mais il faut regarder la réalité en face. J’avais des opportunités avec le FC Séville ou d’autres clubs. Mais à mon âge, il faut faire un choix qui allie les aspects sportif et financier."

De toute manière, cela serait injuste de se passer des services du numéro 8, lequel fait figure de joueur majeur après deux Coupes du monde (2010, 2014), un Euro (2012) et 38 sélections, qui en font l’un des Bleus les plus capés de la liste pour affronter l’Espagne puis la Serbie. Et puis, en décidant de changer de championnat, Valbuena a changé de statut. Il se sent considéré comme un "top player" et a "été très bien accueilli par les supporters" de l’aveu même du principal intéressé. Même ses coéquipiers se réjouissent de cette arrivée. "Il a l’habitude de dire que la seule chose qui a de l’importance est que son équipe gagne, ajoute Maks Akmantsev. Et ses coéquipiers répètent qu’il est un acteur de premier plan dans les bons résultats du Dynamo."

Peut-être Mathieu Valbuena a-t-il puisé cette force mentale dans les critiques qui ont émaillé sa dernière saison olympienne, en-deçà de ses performances habituelles, malgré ses huit passes décisives. Mais loin de la Ligue 1, le Français, qui n’a pas prévu d’apprendre la langue de son nouveau pays, s’affirme. Charge à lui de continuer à en faire de même sous la direction de Didier Deschamps. Le sélectionneur a d'ailleurs prévenu : à partir d'octobre, il ne fera aucun cadeau à ses Mondialistes.