Equipe de France - Sur l’affaire Benzema et le cas Valbuena, Deschamps a fermé les vannes

Dans l’histoire récente de l’équipe de France, il y a sans doute eu plus de conférences de presse surréalistes que de grands matches disputés par les Bleus. Depuis son arrivée à la tête de la sélection, Didier Deschamps avait été globalement épargné, parce qu’il s’était attelé à remettre de l’ordre dans la maison. Et puis l’affaire Benzema” lui est tombée sur le coin de la tête.

Mercredi, Karim Benzema était entendu par la police de Versailles. Jeudi à la mi-journée, l’international français (81 sélections) était mis en examen et interdit de rencontrer Mathieu Valbuena. Moins de deux heures plus tard, DD a ouvert un contre-feu en appelant Ben Arfa, Gignac et Coman pour défier l’Allemagne et l’Angleterre, le 13 et le 17 novembre prochains. Mais il n’a pas évité les questions sur l’affaire.

Le sélectionneur national, qu’Eurosport.fr avait rencontré la semaine dernière, a préféré devancer l’appel et donner son sentiment sur les derniers événements. Sous la forme d’un préambule qu’il a déclamé mais qui ne nous a pas dit grand chose de son sentiment sur une affaire qui concerne 66% de son trio d’attaque. Après avoir confié que le forfait de Benzema avait été acté en raison de sa blessure (ischio-jambiers) et "après avoir discuté avec lui lundi", il a ouvert et vite refermé le chapitre judiciaire de l’histoire.

Après avoir expliqué qu’il ne voulait pas se lancer dans les supputations et s’être à peine plus étendu sur les raisons de l’absence de Mathieu Valbuena, qu’il a laissé "souffler", le sélectionneur a conclu le sujet et l’affaire par un "je me doute que vous avez beaucoup de questions extra-football : je n’y répondrai pas".

Cela n’a pas empêché la presse de le questionner sur les conséquences sportives de cette affaire. Cinq questions lancées d’entrée. Une même "réponse". DD, sourire pincé, se tourne constamment vers sa droite, les yeux dirigés vers Philippe Tournon, chef de presse des Bleus. D’une régularité de métronome, ce dernier met fin à toute tentative de rébellion/discussion sur le sujet. "Je pense que je ne vais pas beaucoup parler", lance alors le patron des Bleus.

Un gros quart d’heure plus tard, entre deux questions sur Ben Arfa et la hiérarchie en défense, un journaliste trouve l’ouverture. Sur Mathieu Valbuena. Le sélectionneur baisse sa garde et assure alors que la décision de laisser le Lyonnais à disposition de son club est sienne. “C’est ma décision car c’est ma fonction de choisir. Après, j’explique ou pas, j’argumente ou pas.” Ce fut bref. Son mode de fonctionnement changera-t-il lors du prochain rassemblement ? Va-t-il plus parler à ses joueurs en raison des nuages qui se sont violemment amoncelés sur la tête des Bleus ? “Je parle beaucoup avec les joueurs. Je le ferai ni plus, ni moins. Je ne vais pas changer mon mode de fonctionnement”, répond-il avant de rappeler, quelques secondes plus tard, que “le critère le plus important est le sportif, ça l’est et ça le restera.” Dans un monde idéal, oui. Depuis quelques heures, l’équipe de France s’en est éloigné.