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France-Allemagne : Seize mois après le Mondial 2014, la France et l'Allemagne ont changé... ou pas

Vincent Bregevin

Mis à jour 13/11/2015 à 16:29 GMT+1

MATCHES AMICAUX – La France et l'Allemagne se retrouvent au Stade de France vendredi (21h00), seize mois après le quart de finale de Coupe du monde remporté par la Nationalmannschaft (1-0). Les deux équipes ont évolué depuis leur dernière confrontation. Etat des lieux.

Thomas Müller entre Patrice Evre et Antoine Griezmann lors de France-Allemagne, au Mondial 2014

Crédit: Panoramic

Ce qui a changé chez les Bleus

  • Diarra redessine le milieu
La Coupe du monde avait fini d'installer le trio Cabaye-Pogba-Matuidi au milieu. Ces trois hommes, alignés pour la première fois dans cette configuration lors du barrage retour face à l'Ukraine (3-0), et titulaires pour le quart de finale perdu face à l'Allemagne, ont longtemps semblé inamovibles. Jusqu'au retour chez les Bleus de Lassana Diarra le mois dernier. Le Marseillais a montré les bienfaits de posséder une sentinelle de métier dans le système mis en place par Didier Deschamps. Son impact a été évident face à l'Arménie (4-0), et il est bien parti pour devenir le premier choix du sélectionneur à ce poste.
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Lassana Diarra contre l'Arménie

Crédit: AFP

Il est cependant trop tôt pour affirmer que Yohan Cabaye a perdu son statut de titulaire chez les Bleus. Mais la perspective d'un trio Diarra-Pogba-Matuidi donnerait certainement une autre dimension à l'entrejeu tricolore, sans négliger les qualités de Cabaye. Qui ne sortirait pas totalement perdant avec cette nouvelle donne. Positionné plus haut, dans un rôle de relayeur, Cabaye a été très performant face à l'Arménie. Il est naturellement plus à l'aise à ce poste que devant la défense. Et, même sans être titulaire, il peut apporter beaucoup au collectif tricolore dans ce registre.
  • Sakho n'a pas pu s'imposer, Debuchy a disparu
Du quatuor défensif qui avait démarré le match face à l'Allemagne, et qui avait été le plus utilisé durant le Mondial, seuls deux éléments ont confirmé leur statut de titulaire depuis : Raphaël Varane et Patrice Evra. Mamadou Sakho, victime de blessures à répétition, n'a disputé que 4 des 14 matches des Bleus depuis la Coupe du monde 2014. C'est autant qu'Eliaquim Mangala, et plus que Laurent Koscielny (3) Jérémy Mathieu (2) et Mapou Yanga-Mbiwa (1). Mais c'est trop peu pour celui que Didier Deschamps semble considérer comme le meilleur complément de Varane en charnière.
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Raphaël Varane et Mamadou Sakho sous le maillot de l'équipe de France, lors du match amical face à l'Espagne.

Crédit: Panoramic

Le sélectionneur n'a pas vraiment pu s'appuyer sur son duo privilégié en défense centrale. Il a aussi dû revoir ses plans pour le poste de latéral droit. Gravement blessé la saison passée, Mathieu Debuchy a perdu sa place de titulaire à Arsenal et en équipe de France. Il n'a disputé que deux matches depuis la défaite face à l'Allemagne, contre l'Espagne (1-0) en septembre 2014, et contre la Serbie (2-1) en septembre dernier. Le vivier reste limité à ce poste. Bacary Sagna, doublure de Debuchy au Mondial, a plus hérité du statut de titulaire par défaut qu'autre chose.

Ce qui n'a pas changé chez les Bleus

  • Le trio Valbuena-Benzema-Griezmann reste le premier choix en attaque, mais…
C'est fatalement remis en question par "l'affaire Benzema", et ses conséquences éventuelles. Mais le trio d'attaque aligné par Didier Deschamps face à l'Allemagne au Mondial est aussi celui qu'il a le plus utilisé lors des 16 mois qui ont suivi. A 5 reprises sur 14 possibles. Mais 4 fois sur les 7 premiers matches qui ont suivi la Coupe du monde, et seulement 1 fois sur les 7 dernières rencontres des Bleus. Les absences de Benzema pour les deux matches du mois de juin, face à la Belgique (3-4) et l'Albanie (1-0), ainsi que pour la dernière sortie au Danemark, expliquent en partie ce phénomène.
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Antoine Griezmann et Karim Benzema contre l'Arménie (4-0)

Crédit: AFP

Mais pas seulement. Depuis le dernier France-Allemagne, beaucoup de jeunes éléments offensifs tricolores se sont révélés et Deschamps n'hésite pas à leur donner leur chance chez les Bleus. Le sélectionneur a été jusqu'à modifier son animation offensive face au Portugal pour intégrer Nabil Fekir, avant la malheureuse blessure du Lyonnais. Il semble aussi apprécier le profil d'Anthony Martial, en plus de sa capacité à s'imposer dans un club comme Manchester United. Sa montée en puissance pourrait modifier la donne en attaque dans l'esprit de Deschamps.
  • L'absence d'un leader, le manque d'impact des individualités fortes
L'équipe de France n'a toujours pas son Deschamps, ce leader vocal qu'était l'actuel sélectionneur quand il portait le brassard des Bleus. Ce brassard est autour du bras d'Hugo Lloris aujourd'hui. Le gardien de Tottenham, indiscutable à son poste en sélection, est un cadre mais son leadership ne va pas beaucoup plus loin que ça. La France manque toujours d'un joueur qui arrive à fédérer tout le groupe derrière lui, et cela lui avait fait défaut face à l'Allemagne au Brésil. Le retour de Lassana Diarra, capable d'assumer ce rôle, peut cependant changer la donne.
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Hugo Lloris salue le public de Bordeaux après France-Serbie

Crédit: Panoramic

Etre un leader vocal, ce n'est pas ce qui est attendu de la part de Karim Benzema et Paul Pogba. Ils doivent en revanche être les leaders techniques de l'équipe de France. Et des joueurs décisifs, ce qui n'avait pas été le cas contre les Allemands au Mondial. La tendance n'est pas à la progression. Benzema est loin d'avoir des statistiques exceptionnelles depuis la Coupe du monde (3 buts et 2 passes décisives en 10 matches). Le bilan de Pogba n'est pas meilleur avec 2 buts et 1 passe décisive en 9 matches. La France aura besoin d'un meilleur rendement de ses deux individualités fortes pour briller à l'Euro.

Et du côté de l'Allemagne…

  • Lahm n'a pas été remplacé
La Nationalmannschaft a aussi évolué depuis le dernier France-Allemagne. La retraite de Philipp Lahm a notamment provoqué "un manque sur les côtés", comme le souligne Sven Busch, notre confrère d'Eurosport.de. Matthias Ginter, plutôt défenseur axial de formation mais utilisé à droite avec son club du Borussia Dortmund, n'a pas vraiment compensé le départ du latéral du Bayern, qui avait fait tant de misères à la France lors du dernier Mondial. Mais Ginter (21 ans) a encore une marge de progression. Et son début de saison au BVB est assez prometteur (2 buts, 7 passes décisives).
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Matthias Ginter et Joachim Löw (Allemagne)

Crédit: Imago

  • Un déficit d'expérience
C'est un autre effet de la retraite de Lahm. Ajoutée à celle de Mertesacker, elle a aussi entraîné "une perte d'expérience" au sein du groupe de Joachim Löw selon Sven Busch. Löw continue de s'appuyer sur celle de Bastian Schweinsteiger. Mais les pépins physiques récurrents du milieu de Manchester United et la montée en puissance d'Ilkay Gündogan remettent en question la présence de "Schweini" dans le onze de départ. "Il reste le favori de Löw", assure Sven Busch. Mais ce ne sera pas forcément encore le cas au coup d'envoi d'un Championnat d'Europe. Et les champions du monde ne pourraient alors pas s'appuyer sur des éléments expérimentés comme ils ont pu le faire au Brésil.
  • Un manque de profondeur de banc en pointe
La retraite internationale de Miroslav Klose après la Coupe du monde a laissé un vide pour le poste d'avant-centre. Mario Gomez, tout juste de retour en sélection, est le seul attaquant de pointe confirmé au niveau international avec les polyvalents Thomas Müller et Lukas Podolski. "On a un problème à ce poste", estime Sven Busch. La Nationalmannschaft garde quand même avoir une artillerie offensive suffisamment importante pour assumer son statut de favorite à l'Euro 2016. Mais elle n'a pas autant de marge que lors du dernier Mondial dans ce secteur.
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Thomas Müller, Lukas Podolski et Max Kruse face à Gibraltar

Crédit: AFP

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