France - Brésil (1-3) : Sans Pogba ni Cabaye, les Bleus n’ont jamais joué dans le bon sens

Sur la pelouse du Stade de France, la plupart des internationaux français ont été quelconques, jeudi. Cela ne les consolera guère et ne les fera pas gagner l’Euro mais, face aux micros et devant les caméras, ils ont été bien meilleurs. Invaincus depuis le quart de finale du Mondial perdu face à l’Allemagne (1-0), ils auraient préféré faire parler leurs pieds. Mais on ne fait pas toujours ce que l’on veut - surtout face au Brésil - et, au moins, les Tricolores, très lucides, n’ont pas tardé à mettre le doigt sur ce qui n’avait pas fonctionné.

Jeudi, l’entrejeu tricolore est passé à côté. Ou, plus précisément, a étalé toutes ses limites. En l’absence de Paul Pogba et de Yohan Cabaye, tous deux blessés et privés de ce premier rassemblement de l’année 2015, Didier Deschamps avait décidé de faire confiance à la triplette Sissoko – Schneiderlin – Matuidi, avec le joueur de Southampton en sentinelle. Les trois hommes n’avaient jamais été alignés dans cette configuration-là au coup d’envoi. Pas certain que DD soit tenté de recommencer dans un avenir proche.

Les trois milieux ont essayé de remplir leur tâche défensive au mieux. On ne peut pas dire ou écrire le contraire. En revanche, ils ont été loin du compte offensivement. Jamais, Schneiderlin, Sissoko et Matuidi n’ont mis le pied sur le ballon et su orienter le jeu dans le bon sens. N’a pas la qualité de passe de Cabaye qui veut. N’a pas l’aisance technique de Pogba qui veut, non plus. Sevré de munitions, Mathieu Valbuena en a été l’une des premières victimes. "On n’a pas joué comme d’habitude, a regretté le joueur du Dynamo Moscou. On a manqué de liant et de verticalité."

Verticalité, le maître mot. Moussa Sissoko a bien tenté d’en donner. Mais sa technique n’a pas la finesse escomptée et, face au Brésil, ça ne pardonne pas. Blaise Matuidi, lui, n’avait pas les jambes et Morgan Schneiderlin a confondu verticalité avec horizontalité. A l’arrivée… pas grand chose. Et les principaux intéressés assument volontiers.

Devant les lacunes affichées par l’équipe de France dans le cœur du jeu, expression chère à Laurent Blanc, ancien sélectionneur des Bleus, le Brésil, dont la finesse a juré avec les approximations tricolores, s’est baladé. Et, quand il s’est mis à presser, a posé des problèmes presque insurmontables à ces Bleus incapables de transpercer les lignes brésiliennes et, par conséquent, d’offrir au trio offensif des ballons exploitables et des opportunités d’aller titiller Thiago Silva et la garde rapprochée de Jefferson.

"C’est pour être dans la difficulté et être obligé de faire les gestes plus vite et plus justes qu’on joue ces matches-là. Ce sont des rencontres de haut niveau. On doit faire mieux dans les passes vers l’avant", a analysé Didier Deschamps après le match. Dimanche face au Danemark, l’équipe de France aura l’occasion de réapprendre à faire des passes vers l’avant. Sous peine de faire un grand bond en arrière.