Match amical - Avant France-Brésil : Pourquoi Lacazette a du mal à faire son trou chez les Bleus

Le Brésil ne résonne pas aux oreilles d'Alexandre Lacazette avec la même douceur qu'à celles de ses équipiers. Flash-back. Juin 2013, les Bleus s'offrent une tournée en Amérique du Sud et deux matches de prestige face à l'Uruguay et au Brésil. Un fiasco ponctué de deux défaites (1-0, 3-0). Alexandre Lacazette en sera la principale victime. A l'époque, Didier Deschamps lui reproche son manque d'implication à l'entrainement et ses deux prestations sans intérêt lors des rencontres amicales ne plaident pas en sa faveur. Ces dix jours lui coûteront très chers. Lacazette, malgré une saison de feu en Ligue 1, se contente du rôle de réserviste dans la liste de Didier Deschamps pour la Coupe du monde. Il ne retournera pas au Brésil.

De nombreux mois sont passés. Lacazette a encore gagné en épaisseur en Ligue 1 dont il est, et de loin, le meilleur buteur avec 23 réalisations en 26 matches. Aucun attaquant français n'a davantage marqué que lui cette saison et Deschamps n'a pas eu d'autres choix que de le convoquer. Mais ce n'est pas parce qu'il marche sur la Ligue 1 que son statut en équipe de France a changé. Il n'y a pas grand-chose à retenir de ses cinq sélections en Bleu au cours desquelles il n'a jamais marqué. Sa dernière titularisation face à l'Albanie fut tout à fait quelconque et il a bien du mal à s'affirmer en sélection. "C'est vrai que jusqu'ici, ça n'a pas été splendide en équipe de France", témoigne Gérard Bonneau, directeur du recrutement à Lyon qui a accompagné Lacazette dans toutes la catégories de jeunes à l'OL.

Voilà pourquoi il n'est sans doute pas le premier nom que couche Didier Deschamps au moment de constituer sa liste. Lacazette a beau être le meilleur buteur français de la saison, chez les Bleus, il n'est que la troisième option derrière Giroud et Benzema. Conséquence, il ne débutera sans doute pas le match face au Brésil dans le onze type de Deschamps. "Être très bon dans son club, en L1, c’est bien", notait le sélectionneur en début de semaine. "Après, le niveau international c’est beaucoup plus d’exigence. Plus ils seront habitués à cette exigence au quotidien, plus vite ça leur permettra de franchir des paliers."

Pour Gérard Bonneau, ce n'est pas une question de niveau mais d'environnement. "Alexandre a toujours été le meilleur attaquant chez les jeunes mais, au bout de 20 matches de L1, certains personnes pensaient qu'il n'y arriverait pas chez les pros, nous éclaire-t-il. Mais quand il est arrivé, il y avait Briand, Gomis, Lisandro. C'est un peu comme chez les Bleus aujourd'hui avec Benzema et Giroud. Alexandre a besoin d'être aimé et de se sentir en confiance. S'il voit qu'il est constamment jugé, ça peut le bloquer. Il faut lui laisser du temps. C'est quand Rémi Garde lui a donné les clés de l'attaque qu'il a explosé. Aujourd'hui, il se sent bien à Lyon parce qu'il y a moins de concurrence qu'avant."

Le problème, c'est qu'aujourd'hui, Benzema et Giroud ont un statut d'indéboulonnable chez les Bleus et, par rapport à eux, Lacazette est un nain en terme d'expérience internationale. Il ne peut pas revendiquer quoi que ce soit. "Il a des faux airs nonchalants qui trompent, continue Bonneau. Plus le challenge est haut, plus il est motivé. Aujourd'hui, il est évalué en équipe de France sur des faibles temps de jeu et il a du mal avec cela. Mais, quand il prendra ses marques, il explosera en Bleu comme il l'a fait à Lyon." En attendant, il va falloir convaincre l'intransigeant Didier Deschamps. Peut-être face au Brésil, sans doute face au Danemark. A Geoffroy-Guichard. Sans doute pas l'environnement le plus accueillant pour ce pur produit de l'OL.