France-Brésil - Tactique, joueurs, stats, l'antisèche : Les Bleus n'avaient pas envie de grand-chose

Le Brésil avait décidé de jouer très haut et a, sans cesse, gêné la relance des Bleus. Très maladroite techniquement, très timide dans les duels, la France n'a jamais sorti la tête de l'eau malgré une ouverture du score heureuse (21e). Seuls les merveilleux coups francs de Mathieu Valbuena ont fait peser une réelle menace sur le but de Jefferson. Pour le reste, ce ne fut qu'un festival d'imprécisions. Le Brésil ne fut pas génial non plus. Mais les hommes de Dunga ont mordu dans le match. Hormis dix bonnes minutes aux alentours de l'heure de jeu, les Bleus se sont fait marcher dessus.

Sagna a vécu un cauchemar face à Neymar et complètement plombé les Bleus. De l'autre côté, Evra n'a pas été plus rassurant. Sakho a joué les pompiers et, à ses côtés, Varane a été aussi inspiré offensivement que fébrile derrière. Griezmann, comme souvent lorsqu'il débute en Bleu, n'a jamais existé. Pour la première fois capitaine, Benzema a manqué d'efficacité mais il n'a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent.

Côté auriverde, Neymar a mis la pagaille sur chaque prise de balle. Firmino, n’est peut-être ni Ronaldo ni Romario mais il a pesé sur la défense française et offert le premier but à Oscar. En seconde période, Willian a donné le tournis à Evra. Derrière, Thiago Silva a fait le job avec sobriété.

60e minute: le Stade de France s'endort tranquillement la bouche ouverte alors que le Brésil a le match en main (1-2). Mais Valbuena, dans un trou de souris, délivre un centre parfait pour Benzema, absolument seul au second poteau. Transparent dans les 16 derniers mètres jusque-là, l'avant-centre des Bleus va ramener les siens dans le match contre le cours du jeu. Mais sa volée s'envole loin, très loin du but de Jefferson. Dommage…

C'est seulement la deuxième fois dans leur histoire que les Bleus encaissent trois buts au Stade de France après la défaite face à la Russie le 5 juin 1999.

Non. Ce n'est pas une défaite contre le Brésil, aussi laborieuse soit-elle, qui doit effacer un an de succès. Il ne s'agit pas de brûler aujourd'hui ce que l'on a adoré hier. Mais le match s'est joué sur l'envie. Pour le Brésil, c'était une vraie affiche, un test grandeur nature huit mois après l'humiliation en Coupe du monde.

Pour la France, ce n'était qu'un match amical joué sur un rythme de sénateurs. Sans intention, sans audace, sans frisson. Avec un manque d'implication et d'intensité patent. Quelque chose nous dit que Didier Deschamps, en immense perfectionniste qu'il est, n'a pas dû apprécier. Le Brésil avait envie de revanche, la France n'avait pas envie de grand-chose et l'a joué trop facile. Dans un Stade de France à l'ambiance feutrée, peut-être que la bande à Benzema a été rattrapée par la routine des matches amicaux que lui impose la qualification directe pour l'Euro 2016. Ce jeudi, elle a signé sans aucun doute sa plus mauvaise prestation depuis le barrage en Ukraine (2-0, novembre 2013).

Peut-être la hiérarchie est-elle également trop claire dans cette équipe de France depuis un an, peut-être faut-il davantage bousculer les certitudes. Car finalement, hormis Sagna, cas désespéré, les seuls à avoir tiré leur épingle du jeu sont ceux qui ne sont pas considérés comme des indiscutables (Schneiderlin en première période, Sissoko, Mandanda). Ce n'est sans doute pas un hasard.