France - Danemark (2-0) : Ce but de Lacazette change beaucoup de choses

Qu’il vienne de marquer un triplé ou qu’il ait raté son match, Alexandre Lacazette se présente toujours avec la même attitude face aux médias. Ce dimanche n’a pas dérogé à la règle. Regard bas, petit filet de voix monocorde, visage figé : ne croyez pas que c’est parce qu’il a inscrit son premier but en équipe de France que le buteur de l’OL va sauter au plafond. Ce n’est pas le genre de la maison. Pourtant, Lacazette aurait de quoi. Après cinq sélections ratées et deux ans à se chercher un match de référence chez les Bleus, il vient de décrocher la timbale à Geoffroy-Guichard face au Danemark (2-0) grâce à son ouverture du score (14e) et un match plein.

Meilleur français sur la pelouse de Geoffroy-Guichard, malgré les copieux sifflets du public stéphanois qui ont accompagné son début de match, il a enfin brillé en sélection malgré une titularisation sur le côté droit de l’attaque qui ne mettait pas en valeur ses qualités de finisseur. "Alex a bien répondu sur le terrain, il s'est adapté à un autre système", témoigne un Didier Deschamps qui ne lui a pas toujours fait de cadeaux. Après des débuts ratés lors de la tournée sud-américaine en juin 2013, Lacazette a dû patienter, regarder la Coupe du monde dans son canapé, démontrer toute sa valeur en Ligue 1 avant de goûter à nouveau aux rassemblements à Clairefontaine.

Forcément, il a vite mesuré la potentielle portée de cette première prestation réussie. "Je suis content d’avoir inscrit mon premier but", a-t-il savouré. "Il y a beaucoup de joie et de fierté. Ce but ne va peut-être pas me décomplexer définitivement mais il va bien m’aider pour la suite." Une façon implicite d’admettre que son début d’histoire avec les Bleus n’était pas tout rose. "Ce but va lui faire du bien pour acquérir de l'expérience", a admis de son côté son sélectionneur.

Lacazette jouait gros ce dimanche car, en attaque plus qu’ailleurs, les places sont chères. Derrière Benzema et Giroud, il ne reste pas beaucoup de place pour un buteur. A Saint-Etienne, il a démontré qu’il n’avait pas forcément besoin qu’on lui confie les clés de l’axe pour briller. Sur un côté, le droit en l’occurrence, sa vivacité et son aisance technique ont créé  d’énormes différences. Sa complémentarité avec Antoine Griezmann a soudainement sauté aux yeux. "Avec Antoine, c’est spécial", a-t-il témoigné après coup avec le flegme qu’on lui connaît. "On est amis en dehors du terrain. C’est plus facile."

Non, décidément, il ne faut pas se fier au calme d’Alexandre Lacazette et, ce dimanche, on sentait bien qu’à l’intérieur, il devait bouillir : "Oui, c’est beaucoup de joie, je pense à mes parents qui étaient là", a-t-il continué. "Ma mère doit être très fière de son fils. Ce premier but en équipe de France, je ne suis pas prêt de l’oublier." Un but qui pourrait bien le mettre sur orbite avec les Bleus.