France-Serbie (2-1), l’antisèche : Les essais, c'est bien… la continuité, c'est encore mieux

Vous avez regardé Portugal - France ? Vous n'avez donc pas dû reconnaître l'équipe de France, lundi soir. Face à la Serbie, le retour au 4-3-3 a fait le plus grand bien au jeu bleu. Paul Pogba a été discret mais, au moins, il n'était plus perdu sur le terrain et, comme ses partenaires, a montré à Didier Deschamps qu'elle était la voie tactique à suivre. Notamment lors d'une première période emballante pendant laquelle le collectif tricolore a montré plus de choses qu'en 90 minutes au Portugal. Les Bleus se sont montrés plus précis, plus justes et plus rapides dans leurs transmissions. La seconde période, qui a vu DD procéder à cinq changements, a été logiquement moins accomplie.

Une tête, une volée sous la barre : Blaise Matuidi a encore repoussé les limites de son talent. Si la France se cherche encore des leaders, elle devra se tourner vers le Parisien. Paul Pogba, celui qui incarne son avenir, fut encore une fois trop brouillon, malgré quelques éclairs. Antoine Griezmann a, lui, semble-t-il entendu le message de Deschamps. Intenable dès le coup d'envoi, il a dynamité une animation offensive qui a retrouvé de la consistance grâce à lui. Dommage qu'Olivier Giroud, d'une maladresse confondante et en manque évident de confiance, n'ait pas suivi le même chemin. Sifflé par les Bordelais, le Gunner a vécu un calvaire.

Cela n'aurait peut-être pas changé la soirée des Bleus. Mais ça aurait, à coup sûr, donné du lustre à celle d'Olivier Giroud, à défaut de débloquer son compteur. Vingtième minute de jeu. Service cinq étoiles d'Antoine Griezmann. Une touche de balle et la Serbie est au tapis… Olivier Giroud, sur son pied gauche, arme. Et tire à côté. S'il avait levé les yeux, il aurait vu que Griezmann avait poursuivi sa course. Une remise du Gunner aurait fait le bonheur des deux hommes.

Comme le nombre de doublés réussis par Blaise Matuidi en équipe de France. C'est évidemment remarquable pour un milieu relayeur. Son premier doublé, le Parisien l'avait réussi face à la modeste Jamaïque, juste avant le Mondial 2014 (8-0). Cette fois, sur la lancée d'un exceptionnel début de saison, l'international aux 37 sélections a frappé de la tête et d'une volée du gauche. A savourer sans modération.

C'était parti d'une bonne intention et, à vrai dire, la tentation était trop forte pour laisser filer l'occasion. En raison de la forme de Nabil Fekir, Didier Deschamps avait tout chamboulé vendredi pour le talent du Lyonnais. La suite a été malheureuse pour Fekir. Et peu emballante pour les Bleus. Ce 4-1-3-2, avec un Pogba censé jouer 10, a été un échec. Pas la peine de se voiler la face. Si DD a prévenu qu'il réessaierait ce système d'ici l'Euro, force est de constater que le retour au 4-3-3 a été le bienvenu, lundi à Bordeaux. On n'a pas mis un quart d'heure à voir la différence.

Les choses sont assez claires. Et ce n'est pas que la victoire face à la Serbie qui le dit : l'avenir des Tricolores passe par le 4-3-3. La France a les joueurs pour. Notamment dans l'animation, où Valbuena est indispensable et où ce Griezmann-là pourrait vite le (re)devenir. Deschamps le sait depuis belle lurette. A neuf mois de l'Euro, autant travailler sur ce qui fonctionne. "C'est probable qu'il y ait le même fil conducteur lors des prochains rassemblements", a-t-il d’ailleurs confié après le match. Les automatismes et la confiance, ça n'a jamais desservi personne.