L'antisèche après Portugal - France (0-1) : Une soirée qui ne donne franchement pas envie de sourire

Le losange des Bleus n'en était pas vraiment un. Didier Deschamps l'a révélé après la partie. Pour être franc, on s'en était rendu compte assez rapidement. Parce que Paul Pogba, libre comme l'air, a reculé plus que de raison (notamment en première période) et laissé le soutien des attaquants à Yohan Cabaye. Pas une bonne idée parce que les Bleus ont manqué de liant et dû sauter le milieu de terrain pour se montrer tranchants. Si cela a suffi à maîtriser une triste équipe du Portugal qui n'avait pas grand-chose à offrir, ce 4-3-1-2 n'a pas l'allure du système qui bouleversera le destin de l'équipe de France.

La défense des Bleus a retrouvé de son autorité ce vendredi grâce, notamment, à un Laurent Koscielny irréprochable dans les duels. Le défenseur d'Arsenal fut le Bleu le plus en vue à Lisbonne. Paul Pogba, lui, a manqué de simplicité. Trop bas avant la pause, il n'a jamais trop su où se situer et a ralenti le jeu en multipliant les touches de balle. Antoine Griezmann, lui, a apporté de la vitesse et de la percussion.

Aux côtés d'un Karim Benzema souvent à l'envers, l'attaquant de l'Atlético a eu le mérite d'apporter un brin de créativité à une équipe qui en a manqué cruellement. Si la décision est venue d'un coup franc sublime de Mathieu Valbuena, c'est bien Antoine Griezmann qui l'a provoqué. Le Portugal n'a pas prouvé grand-chose devant son public, à l'image d'un Cristiano Ronaldo aux fulgurances trop rares.

C'était évidemment la grande curiosité de ce Portugal - France. Didier Deschamps avait bouleversé son schéma pour lui et son talent dégoulinant. Malheureusement, le Lyonnais n'a pas passé le quart d'heure, victime d'une rupture du ligament croisé du genou droit. C'est évidemment dramatique pour le joueur, l'OL et l'équipe de France. Il devrait en avoir pour six mois. L'Euro 2016 ne s'envole pas complètement. Mais le Lyonnais en est désormais très loin.

On aurait pu vous parler du premier coup franc direct réussi par l'équipe de France depuis 2007. Mais on a préféré voir les Bleus quitter le rectangle sans aucun but encaissé. Ce n'est que la 2e fois d'une année 2015 qui n'avait jusqu'ici vu les Français ne réussir qu'un clean-sheet face au Danemark (2-0). Hugo Lloris n'officiait pas ce jour-là, suppléé par Stéphane Ruffier. Le gardien de Tottenham avait toujours encaissé au moins un but depuis un an jour pour jour. Quatre matches disputés, sept buts encaissés, ça faisait désordre.

Le but de Valbuena a grandement changé la grille de lecture de ce Portugal - France, dont il est difficile de retenir beaucoup de positif, sinon au niveau défensif. Pourtant, Didier Deschamps comme ses joueurs se sont montrés plus que ravis de la victoire après le coup de sifflet final. Faut-il les suivre ? Pas sûr. Une fois n'est pas coutume, l'arrière-garde des Bleus n'a pas encaissé de but et Laurent Koscielny a été le meilleur Bleu sur le terrain. Tout sauf anodin alors que DD cherche un alter ego à Raphaël Varane.

Pour le reste, il est compliqué de se réjouir de la victoire des Bleus à Lisbonne. Offensivement, les Bleus n'ont pas avancé d'un pouce. Deschamps peut néanmoins tirer deux ou trois conclusions de cette rentrée : Valbuena reste indispensable et Griezmann est toujours aussi inspiré lorsqu'il entre en jeu, peu importe le moment. Enfin, Fekir est out pour un bon bout de temps. Sale soirée.