L’Espagne a tendu l’autre joue, les Pays-Bas en ont profité

L’Espagne n’y arrive décidément pas face aux Pays-Bas. Neuf mois après l’humiliation au premier tour du Mondial (1-5), la Roja s’est de nouveau inclinée devant les Oranje ce mercredi en match amical à Amsterdam (2-0). Les Néerlandais ont bouclé l’affaire en l’espace d’un gros quart d’heure, grâce à Stefan de Vrij (13e) et Davy Klaassen (16e). Après leur nul poussif contre la Turquie dans les éliminatoires de l’Euro 2016 ce week-end (1-1), qui les place dans une situation très inconfortable dans le groupe A, ils se rassurent avec une prestation pleine contre le double champion d’Europe en titre. L’Espagne en est, elle, à trois défaites en trois rencontres face à des adversaires de très haut niveau depuis le Mondial 2014 : contre la France (1-0), l’Allemagne (0-1) et donc les Pays-Bas.

Il faut dire que les Espagnols ont donné le bâton pour se faire battre. Avec neuf changements au coup d’envoi par rapport à l’équipe qui avait vaincue l’Ukraine samedi (1-0), ils ont fait preuve d’une apathie coupable en début de rencontre. Le temps pour Sneijder de servir De Vrij pour l’ouverture du score (1-0, 13e), un remake du Mondial 2014. Quasiment dans la foulée, Memphis Depay s’est promené dans la défense espagnole avant de trouver Jetro Willems. Ce dernier a offert à Klaassen son premier but en sélection, converti en deux temps (2-0, 16e).

Très séduisants en première période, les Pays-Bas ont développé un jeu rapide qui a donné le tournis à une Espagne longtemps empruntée. Depay, Wesley Sniejder, Daley Blind : tous ont réalisé une première heure de grande qualité, confirmant la tendance néerlandaise de se mettre toujours à la hauteur de l’adversité, dans le bon comme dans le mauvais. Ballottée de toutes parts, la Roja a fini par réagir, mais Gerard Piqué (29e) et Pedro (31e) ont buté sur Kenneth Vermeer.

Elle a davantage posé le pied sur le ballon après le repos, tout en expérimentant des soucis qu’elle connait bien depuis un moment : une possession stérile, souvent très bas sur le terrain, et une incapacité à déstabiliser le bloc adverse. Vitolo a raté l’immanquable (68e) et David Silva (70e) s’est vu refuser logiquement un but pour une position de hors-jeu. En dehors de ces deux alertes, les Pays-Bas ont plutôt maîtrisé leur sujet. Ils auraient même pu alourdir l’addition par l’intermédiaire de Bruno Martins Indi (54e) ou Georginio Wijnaldum (82e). Les Néerlandais s’en contenteront sans faire la fine bouche. Dans la course à l’Euro, ce succès ne vaut rien. Mais pour la confiance, il était essentiel.