Italie-Allemagne : De Bonucci à Gnabry, un match et trois duels

Des joueurs au sommet de leur art, comme les défenseurs Bonucci et Hummels, ou en devenir comme les attaquants Belotti et Gnabry : demandez le menu d'Italie-Allemagne, toujours aussi prisé par les gourmets, même en amical.

Au jeu des comparaisons, les trois duels qu'il ne faudra pas rater :

Leonardo Bonucci et Mats Hummels, parmi les meilleurs défenseurs centraux du monde, sont aussi deux rampes de lancement redoutables pour les contre-attaques.

A 29 ans, Bonucci était sans doute le plus sous-estimé des grands centraux européens mais l'Euro en France a révélé au grand public l'immense talent du joueur de la Juventus. A ses qualités défensives, il ajoute un jeu long très au-dessus de la moyenne, qui en fait une véritable arme dans le jeu offensif, comme Hummels, d'ailleurs, qui excelle dans les diagonales longues pour déstabiliser une défense.

Moins charismatique que Buffon ou Chiellini, Bonucci a longtemps affiché une certaine froideur. Mais son émotion et la justesse de ses paroles, alors que son jeune fils Matteo connaissait de graves problèmes de santé ces derniers mois, ont beaucoup touché en Italie.

Le défenseur du Bayern Munich Hummels est lui aussi, à 27 ans, une référence. Et n'aime rien tant que de venir mettre sa tête sur corner ou sur coup-franc (comme contre la France en quart de finale du Mondial 2014), ou se lancer dans de rageuses montées balle au pied pour créer un surnombre.

Le joueur du Paris Saint-Germain et celui de Dortmund ont tous les talents, mais doivent encore s'imposer en sélection.

L'histoire de Marco Verratti avec la Nazionale n'est pas linéaire mais il est peut-être enfin en train de prendre les clés de l'équipe. Son match, samedi contre le Liechtenstein, a été tout juste satisfaisant et l'Italie attend encore de voir sous le maillot azzurro le Verratti qui émerveille le Parc des Princes depuis quatre ans. Le sélectionneur Ventura continue à vouloir le laisser grandir, au point de lui donner 22 ans alors qu'il en a 24, mais l'Italie ne peut se passer d'un tel talent au milieu de terrain, surtout en l'absence de Marchisio.

Mario Götze, 24 ans également, était devenu à 20 ans un héros national pour avoir marqué le but vainqueur en finale de la Coupe du monde 2014 contre l'Argentine. Il a ensuite connu des années difficiles au Bayern, souvent blessé et plus souvent encore laissé sur le banc par Pep Guardiola.

Il est revenu cette saison à Dortmund, son club d'origine, et lutte pour retrouver la confiance perdue dans l'aventure bavaroise. Sa chance? Le sélectionneur allemand Joachim Löw n'a jamais cessé de croire en lui.

Quant à Andrea Belotti, 22 ans, et Serge Gnabry, 21 ans, ils ont l'avenir devant eux.

"La Nazionale a son avant-centre", écrivait lundi La Gazzetta dello Sport, en faisant sa Une sur l'attaquant du Torino. Avec trois buts en quatre sélections, "Il Gallo" (le Coq) Belotti fait en effet des débuts spectaculaires avec le maillot italien. En confiance avec un excellent début de saison en club (déjà huit buts), Belotti profite aussi de sa bonne entente avec le sélectionneur, qui était son entraîneur au Torino jusqu'à la saison dernière.

Malin, adroit et très habile dans ses déplacements, Belotti est un vrai avant-centre, préoccupé uniquement par le but. Face à la défense allemande, il s'apprête à passer un test, mais il n'est pas du genre à se laisser impressionner.

Gnabry n'est pas encore l'équivalent de Belotti, puisqu'il ne compte qu'une seule sélection, contre le très modeste Saint-Marin. Mais son entrée fracassante, avec un triplé pour son premier match, a évidemment braqué sur lui les projecteurs.

Cet attaquant puissant et virevoltant, qui joue à Brême, s'était mis en valeur pendant les JO de Rio, en étant le meilleur buteur (6 réalisations) d'une Mannschaft olympique battue seulement en finale par le Brésil. L'Italie sera pour lui aussi le premier test de niveau mondial.