"Chapeau Kylian", "phénomène", "déroutant" : Ils sont tous dingues de Mbappé

Kylian Mbappé va vite. Très vite. Trop vite pour les micros ce vendredi. Kylian Mbappé est déroutant. Au début de sa carrière internationale, il passait de longues minutes à décrypter ses performances, prenant le soin de satisfaire le plus grand nombre. Après la victoire face aux Gallois (2-0), il s'est montré assez clair sur ses intentions. Un "non" ferme et sans appel quand un membre de la FFF lui a proposé de répondre aux questions des journalistes. Etait-il frustré de n'avoir toujours pas marqué son deuxième but en Bleu ? Les critiques nées d'un mois d'octobre morose l'ont-elles vexé ? A-t-il reçu des consignes pour se montrer moins généreux face aux micros suite à ses déclarations maladroites avant et après OM-PSG* ? Nous n'aurons pas notre réponse.

Qu'importe. Ses coéquipiers feront le travail pour lui. Difficile de passer à côté de sa prestation du soir. Mbappé fut à l'initiative des mouvements les plus tranchants et parfois à leur conclusion. S'il n'a pas marqué, il a touché la barre et délivré une passe décisive pleine de lucidité à Olivier Giroud. "Je pense que c'est son match le plus abouti en équipe de France", a jugé son compère du couloir droit Christophe Jallet. "J'ai envie de dire : 'Chapeau Kylian'", a renchéri son capitaine Blaise Matuidi. Avant de continuer dans la même veine : "On est contents d'avoir un phénomène comme ça avec nous. Il nous surprend tous les jours, c'est extraordinaire ce qu'il fait."

Ces dernières prestations n'avaient pas fait naître le doute mais tout de même jeté un voile sur ses débuts en sélection. En particulier sa prestation médiocre en Bulgarie. Ce vendredi soir a rappelé, comme son doublé à Angers le week-end (0-5), quel formidable accélérateur de particules il pouvait être. "Mais il a le droit aussi d'avoir une période où il est moins bien", l'a défendu Didier Deschamps après la victoire. "Je ne vais pas vous dire la teneur de la discussion que j'ai eue avec lui, mais il avait déjà corrigé sur ses deux derniers matches avec le PSG. Ce soir, il a fait beaucoup de bonnes choses, il a eu un gros volume de jeu, parce qu'il a besoin de ça. Il a cette vitesse d'exécution. C'est un jeune joueur, il a eu un passage un peu difficile, mais c'est normal". Et déjà de l'histoire ancienne. "En tout cas, je préfère l'avoir devant moi, avec moi, que face à moi. Il est déroutant", a continué Christophe Jallet.

Face aux Gallois, il n'a jamais semblé aussi complémentaire de Griezmann et Giroud. Sa relation technique avec le Madrilène est la principale satisfaction de ce match amical. Parce que le duo n'a pas toujours joué sur la même partition en équipe de France et que les Bleus ont besoin que leurs deux hommes forts en attaque accordent leurs violons pour espérer décrocher une deuxième étoile en Russie. "Kylian a été très percutant", a confirmé Olivier Gioud. "Il faut juste continuer à jouer ensemble, trouver des automatismes et ça présage de belles choses."

Ses statistiques (un but en neuf sélections) encore indignes de son talent restent sa dernière limite tant il semble désormais bien installé sur cette aile droite qui lui offre les espaces pour multiplier ses démarrages assassins. Ce vendredi, il est encore resté muet. Sur le terrain comme en dehors.