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Podolski et la génération 2006, fondateurs d'une équipe d'Allemagne régénérée

David Lortholary

Mis à jour 22/03/2017 à 22:48 GMT+1

Si l'équipe nationale d'Allemagne, qui joue en amical ce mercredi contre l'Angleterre à Dortmund, est redevenue la référence du football mondial, c'est grâce à la génération 2006. Schweinsteiger, Lahm et Podolski, qui célèbre ici une forme de jubilé avec sa 130e et dernière sélection, ont tout changé. Avec le départ de "Poldi", il est temps de leur rendre hommage.

Lukas Podolski, Philipp Lahm - Allemagne 2006

Crédit: Panoramic

Évidemment, il sera capitaine. À 31 ans, Lukas Podolski va honorer, ce mercredi soir à Dortmund contre l'Angleterre, sa 130e et dernière sélection pour l'équipe nationale d'Allemagne. D'origine polonaise comme Miroslav Klose, un autre monument, "Poldi" est depuis longtemps une légende du football allemand, l'un des fondateurs, s'il en est, de son renouveau. Pas tant par sa palette de joueur – même si son pied gauche magique a provoqué les métaphores les plus frappantes – que par ses qualités sociables. Son état d'esprit. Ses inépuisables dons d'ambianceur doublés d'un positivisme extrême.
Ces dernières heures, l'ancien ailier du Bayern est au coeur des éditoriaux de nos confrères allemands, et pas seulement dans la presse spécialisée. "Poldi" est un monument, un mythe, pour lequel les éditorialistes se transforment, même si parfois à leur corps défendant, en thuriféraires. Il a perdu de son influence statistique de buteur et de passeur au fil des années ? Personne ne le nie.
Mais qu'importe : lorsque le sélectionneur Joachim Löw emmène "Poldi" au Brésil en 2014, dix ans après les débuts de ce dernier en équipe nationale, ce n'est pas pour le titulariser. À peine pour le faire jouer. C'est parce que son protégé incarne cet esprit d'équipe, si diffus pour certains, si vain pour d'autres, si essentiel dans le projet "die Mannschaft" (l'équipe) poussé par Löw et Bierhoff, son directeur sportif. Être là pour les autres. Jouer pour les autres, autant que possible, et au-delà, servir les autres, servir aux autres. Une forme de boute-en-train de luxe, mais tout sauf un bouffon : un exemple.
Personne ne peut remplacer Lukas
Ce mardi, Lukas Podolski a squatté la conférence de presse d'avant-match. Son sélectionneur lui a livré une déclaration d'amour, expliquant que "personne ne peut remplacer Lukas". L'émotion, forcément, a pris le dessus. La genèse de cette dernière a dix ans. En 2006, la Nationalmannschaft échoue à l'avant-dernière marche de la Coupe du monde qu'elle dispute à domicile. Ses footballeurs sont terrassés par l'Italie de Fabio Grosso et d'Alessandro del Piero en prolongation de la demi-finale mais, très vite, une vague de romantisme inédite submerge le pays. La sélection a gagné les coeurs dans une proportion absolument unique, 1990 et la réunification compris.
Les tauliers "à l'ancienne", comme Christoph Metzelder, Jens Lehmann, Oliver Neuville ou Tim Borowski, incarnations plutôt performantes d'une robustesse aussi rustre que séculaire, ont déjà accueilli en leur sein la nouvelle génération des Philipp Lahm, Bastian Schweinsteiger et Lukas Podolski. Ce jour-là, l'Allemagne s'incline à Dortmund pour la première fois de son histoire. C'est dans ce stade, mythique lui aussi, à 90 kilomètres du berceau de sa carrière qu'est Cologne, que "Poldi" va refermer le livre de sa carrière internationale ce mercredi.
Son empreinte, elle, survivra à cette date. Car la générosité du football proposé depuis une bonne décennie par les Allemands dépasse son symbole le plus romantique. Dans son sillage, des esthètes comme Mesut Özil, Mario Götze ou Thomas Müller, garants d'un altruisme inégalé, ont éclos et ont surtout apporté la victoire au Mondial en 2014. Un succès imbibé d'un parfum dichotomique, aux ingrédients d'eau de rose et de camphre indissolublement mêlés.

Le romantisme et les garde-fous

Pour le préserver, le sélectionneur l'a bien intégré, un équilibre stratégique est sans doute nécessaire. En matière de romantisme, le futur est servi : dans le groupe appelé à affronter l'Angleterre (ce 22 mars) puis l'Azerbaïdjan (le 26), des noms tels que Julian Brandt (Bayer Leverkusen), Julian Draxler (Paris Saint-Germain), Leroy Sané (Manchester City), Timo Werner (RB Leipzig), Joshua Kimmich (Bayern Munich) ou Julian Weigl (Borussia Dortmund), tous autour des 20 ans, incarnent une nouvelle génération au talent aussi inépuisable que, parfois, évanescent.
Pour dompter cette fougue, les tauliers que sont Benedikt Höwedes (Schalke 04), Shkodran Mustafi (Arsenal), Sami Khedira (Juventus Turin) ou Toni Kroos (Real Madrid) sont contraints de s'assumer comme garde-fous. Certains de ces derniers auraient fait partie, il y a quelques années, de la première liste. Leur exemplarité et leur palmarès les inscrivent aujourd'hui dans la seconde. La passerelle entre les deux est forcément la clef des réussites à venir.
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Bastian Schweinsteiger et Lukas Podolski

Crédit: Imago

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