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Coupe du Monde - Quatre années après la finale du Mondial 2010, les Pays-Bas tuent le "Tika-Tika"

Alexandre Coiquil

Mis à jour 14/06/2014 à 21:33 GMT+2

Quatre années après avoir perdu la finale de la Coupe du monde 2010 face à l'Espagne, les Pays-Bas ont rendu la pareille à leurs avdersaires, complètement aux abois en seconde période. Un match d'importance pour Louis Van Gaal, qui l'a préparé de manière scientifique. La défaite de l'Espagne est avant tout le succès des Pays-Bas à l'entendre.

Casillas au sol, Robben frappe une nouvelle fois

Crédit: AFP

Le terme de "revanche" dans le sport est-il si infondé que cela ? Pourtant, après la raclée qu'ont infligé les Pays-Bas à l'Espagne, vendredi à Salvador (1-5), on aimerait penser que non. Il semble même plus que crédible. La sélection néerlandaise, battue en prolongations de la finale 2010 par l'Espagne, en a fait la démonstration en faisant avaler la pilule, comme il fallait, à son adversaire, complètement aux abois en seconde période, lâché par sa défense et Iker Casillas.
Avant la rencontre, les cadres que sont Arjen Robben et Wesley Sneidjer avaient pourtant refusé de repenser à 2010, même si la défaite, au fond, n'est jamais vraiment passée. "C'est un match de poule qui n'est pas décisif. Et puis, la défaite de 2010, je ne veux plus y penser. Je regarde vers l'avenir", clamait un Arjen Robben confiant, avant la rencontre. Lui qui avait manqué une occasion en or d'ouvrir la marque à la 62e minute de la finale il y a quatre ans. "Gagner, c'est bien, mais la défaite fait aussi partie du sport. J'arrive à vivre avec ce souvenir", tonnait le joueur du Bayern Munich en conférence de presse.
Pour Wesley Sneidjer, interrogé par la FIFA; le terme de revanche était trop fort. "Nous débutons par l'équipe contre laquelle nous avons disputé notre dernier match il y a quatre ans. Un adversaire d'un tel calibre qu'on ne retrouve que pendant les matches à éliminations directes. Mais ce n'est pas une revanche de la finale perdue de 2010, ce sera complètement différent."

Le milieu de la Roja n'a pas fait le poids

De 2010 à 2014, seuls six joueurs ont survécu au changement de génération et aux blessures. Face à l'Espagne, quatre d'entre eux ont débuté la rencontre : Nigel De Jong, Wesley Sneidjer au milieu de terrain, Arjen Robben et Robin van Persie à la pointe de l'attaque. Les quatre ont été les moteurs du succès batave.
De Jong a fait le ménage dans l'entrejeu et apporté une touche de punch et un pressing qui a particulièrement fait mal à l'Espagne et son milieu en "1-4" (Busquets + Xavi, Xabi Alonso, Iniesta, Silva), qui ne lui convient pas. Sneidjer, excellent en milieu excentré, a été le premier a mettre le danger sur le but espagnol et a lancé la machine, lente comme un diesel mais meutrière. Le passage du 4-3-3 en 5-3-2 posait question. On a eu la réponse de pourquoi un tel changement: l'Espagne.
Ah oui, on leur en a mis cinq, Mais on aurait pu en mettre six, sept, huit...
Sur le front de l'attaque, Arjen Robben et Robin van Persie se sont révélés être des armes létales. Leur capacité à gêner la relance espagnole, à se mettre dans les espaces, leur vitesse, ont tué la relation milieu de terrain-défense de la Roja, la coupant en deux et la condamnant à la nuit. La puissance du bloc-équipes a également fait une énorme différence après la pause.
"On aurait pu leur en mettre cinq... Ah oui, on leur en a mis cinq", s'est félicité avec gourmandise van Persie, le capitaine des Oranje, avant d'ajouter : "Mais on aurait pu en mettre six, sept, huit... Bravo au staff et au groupe pour tout le travail effectué depuis quelques semaines. Quand on voit comment les choses ont abouti aujourd'hui, on peut être très content". Gênant la zone de jeu de Busquets et auteur du but égalisateur, c'est lui, le joueur formé au Feyenoord Rotterdam, qui a été la clé du succès.
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Robin van Persie dans ses oeuvres lors du Mondial 2014

Crédit: AFP

Le succès des Pays-Bas, aussi inattendu soit-il vu la préparation plutôt tranquille des hommes de van Gaal qui n'ont pas vraiment forcé le trait (nul contre l'Equateur 1-1, succès 1-0 et 2-0 face au Ghana et le Pays de Galles); et surtout cette défaite 2-0 au Stade de France le 5 mars dernier où les jeunes pousses avaient paru bien timides), marque un premier tournant dans ce tournoi. Il remet la sélection à sa place, celle d'un outsider au titre et remet en évidence le travail et la science du jeu de son sélectionneur Louis van Gaal, personnage aussi brillant que fou, formateur, et tacticien de l'impossible.
Vendredi, l'ancien technicien de l'Ajax Amsterdam a démantelé le jeu à possession de balle de son adversaire, le fameux "tiki-taka. Un type de jeu qui n'est ni plus ni moins que le football pratiqué à l'Ajax Amsterdam, sa propre maison. Face à la Roja, il a utilisé un bloc solide comme l'était la Suisse en Afrique du Sud et a utilisé un jeu direct et athlétique comme l'avait fait le Bayern Munich de Jupp Heynckes face au FC Barcelone, lors de la demi-finale de la Ligue des champions 2012/2013 (4-0, 3-0).
Battre l'Espagne était une obsession pour Van Gaal, il l'a reconnu après la rencontre et voulu rétablir quelques vérités tactiques. "J'ai seulement travaillé sur le match de l'Espagne en préparation, on n'a fait que prévisualiser ce match. On va regarder le match Chili-Australie, on va l'analyser, mais on va voir nos plans pour l'Australie à partir de demain (samedi). Le schéma qu'on a utilisé en qualifications, c'est l'école néerlandaise, mais la doctrine néerlandaise, c'est plus que le 4-3-3, c'est jouer le pressing, rester compact, conserver ses positions. On savait que l'Espagne voulait dominer, mais la situation sera complètement différente contre l'Australie qui jouera défensivement", a analysé l'ancien coach du Bayern. "Marquer 5 buts à l'Espagne, ce n'est pas ce qu'on attendait, à vrai dire. La manière de marquer était celle que j'attendais, mais pas autant de buts. J'avais mis en place une stratégie et les joueurs ont exécuté ce plan avec dévouement et conviction. On n'a laissé aux Espagnols qu'une seule occasion, en première période, et ils ont eu un penalty; je ne sais pas s'il était mérité." A écouter Van Gaal, il fallait garder une base tactique et s'inspirer de ce qui a marché ailleurs dans le passé.
Un coup d'éclat pour débuter et la suite ? Y-aura t-il un lendemain à ce qui ressemblait à un objectif vieux de quatre années et restructuré en cours de route. Pour van Persie, tout sera dans la tête, le point faible des Bataves. "On a gagné contre l'équipe N°1 du monde depuis 6 ans. Quand on considère comment on s'était préparés, comment on était prêts, comment on s'est donné, on doit savourer ce soir, mais à partir de demain il faut se concentrer sur le match contre l'Australie. (...) Je ne veux pas être trop excité, ce n'est jamais que trois points, un match, et nous devons progresser", souligne le joueur d'United.
Repris dans la foulée par son futur entraîneur à Manchester. "Lors des trois derniers matches amicaux, on a montré que c'est très difficile de jouer contre nous. Nous avons fait en sorte d'avoir une équipe qui soit prête, car dans ces conditions climatiques, avec la chaleur et l'humidité, il faut être en excellente condition physique. "Nous avons assez de joueurs capables de faire en sorte de ne pas se perdre dans l'euphorie, mais aussi un staff technique qui va s'en assurer. Il y a eu aussi des circonstances exceptionnelles, on savait que l'Espagne attaquerait de cette manière, mais ça s'est passé mieux que quiconque l'avait prévu. Dans les vingt dernières minutes, on a pu voir à quel point nos joueurs sont bons. Ça leur donne confiance et je m'attends à ce qu'on joue encore mieux."
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Iker Casillas a été impuissant devant Arjen Robben

Crédit: Panoramic

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