Nos débats du week-end : Le PSG est-il déjà Neymar-dépendant ?

Non. Tout du moins, ce n'est pas le constat à dresser après le match du PSG à Montpellier. Même si Paris y a concédé ses premiers points en championnat. Même si Paris est resté muet pour la première fois de la saison. Même s'il n'a cadré qu'un seul tir dans le match. Et même si cela coïncide avec la première absence de Neymar depuis son arrivée dans la capitale. Unai Emery dispose d'un effectif suffisamment riche pour compenser une défection du Brésilien. Julian Draxler, ce n'est quand même pas rien dans un onze qui enregistrait aussi le retour de Marco Verratti.

A La Mosson, le PSG a déjà été victime d'un mal chronique : son incapacité à trouver la solution face à un bloc bas. Il faut aussi souligner l'état catastrophique du terrain de La Mosson qui a considérablement réduit l'écart technique existant entre les deux équipes. Dans ce contexte, le 5-4-1 ultra-défensif et particulièrement dense dans l'axe mis en place par Michel Der Zakarian a pu maîtriser un PSG il est vrai en manque d'idées. Paris est certainement moins inspiré sans un joueur comme Neymar. Mais sur ce match, ce n'est pas forcément ce qui a fait la différence.

Ce serait prématuré de le penser. Neymar n'est là que depuis quelques semaines. Il a juste joué six petits matches toutes compétitions confondues. Et pourtant, le PSG n'a forcément pas le même visage avec lui ou sans lui. C'est une forme de dépendance. Oui, déjà ! Je serais d'ailleurs même prêt à parier que l'histoire aurait été différente à Montpellier s'il avait été là.

Pourquoi ? Car Neymar attire l'attention. Sa présence seule créé des espaces. Les défenseurs sont forcés de s'adapter quand il est là. Surtout, il possède une capacité rare à faire des différences. Et face à un bloc bas comme samedi à La Mosson, c'est un atout de poids. Il peut changer la donne sur un duel. Un face à face. Plus que n'importe quel autre joueur du PSG. C'est pour ça que le PSG connait déjà une forme de Neymar dépendance. Et cela n'a rien d'illogique étant donné le statut du Brésilien.

Il faudrait demander à José Mourinho ce qu'il en pense. Lui demander s'il regrette d'avoir payé quelques millions de plus pour faire venir Romelu Lukaku. Sur le long terme, ce sera peut-être le cas. Mais à l'heure actuelle, rien ne permet d'aller dans ce sens. Loin de là. Car Manchester United a toutes les raisons d'être aux anges avec l'international belge, qui est déjà une valeur sûre de Premier League. Il faut dire que Lukaku fait preuve d'une régularité insolente.

Depuis le début de la saison, il est resté muet une seule fois. Sinon, il a planté à tous ses matches. Et même en Ligue des champions ou en Supercoupe d'Europe contre le Real Madrid. Alors ce n'est pas un triplé de Morata face à Stoke City qui va faire changer d'avis les Mancuniens et laisser penser que Chelsea peut se frotter les mains d'avoir raté son coup avec Lukaku pour finalement hériter du jeune Espagnol. Surtout que l'ancien du Real a en plus calé face à Tottenham ou Arsenal, de quoi avoir encore quelques doutes…

Le clin d'œil statistique mérite l'attention. Comme Romelu Lukaku, qui était le premier choix d'Antonio Conte pour remplacer Diego Costa, Alvaro Morata totalise également six buts après six journées de Premier League. L'Espagnol réussit de très bons débuts sous le maillot de Chelsea. De là à faite oublier l'échec essuyé sur le transfert de l'attaquant belge, parti à Manchester United ? C'est prématuré de tirer une telle conclusion à un stade si avancé de la saison. Mais les premiers pas de Morata en Premier League sont déjà prometteurs.

La capacité d'adaptation de l'Espagnol est remarquable. Il a su immédiatement prendre ses marques dans un championnat bien différent de la Liga. C'est vrai qu'il est resté muet face à Tottenham et Arsenal, et qu'il convient de ne pas s'enflammer pour un triplé face à Stoke. Mais il ne faut pas oublier à quel point les Potters sont difficiles à jouer devant leur public. Morata a un déjà impact fort sur les résultats de Chelsea. C'est ce que les Blues attendaient de lui après avoir manqué Lukaku. Que l'Espagnol réponde présent aussi vite montre au moins qu'ils n'y ont pas perdu au change. Pour savoir s’ils ont vraiment misé sur le meilleur cheval, il faudra encore attendre un peu en revanche.

Le BvB signe une entame de championnat tonitruante, à l'image du carton passé samedi au Borussia Mönchengladbach (6-1). Avec 16 points pris sur 18 possibles, la meilleure attaque (19 buts marqués) et la meilleure défense (1 but concédé) de Bundesliga, une avance de deux points sur Hoffenheim et de trois points sur le Bayern Munich et une différence de buts nettement favorable par rapport au club bavarois (+18 contre +9), Dortmund est clairement la meilleure équipe du début de saison outre-Rhin.

Pour déjouer les pronostics et détrôner le Bayern, il lui faudra tenir ce rythme sur la durée. Est-ce possible ? Probablement pas. L'équipe de Peter Bosz va vraisemblablement s'essouffler à un moment. En revanche, elle peut aussi compter sur des défaillances du Bayern, illustrées vendredi par le nul concédé à domicile face à Wolfsburg (2-2). L'équipe de Carlo Ancelotti reste intrinsèquement supérieure. Mais si elle ne le montre pas sur le terrain, le Borussia aura une chance de créer la surprise. Il le prouve sur ce magnifique début de saison.

Dortmund impressionne. Et notamment par sa capacité à défendre sa cage. Peter Bosz, l'entraîneur néerlandais venu de l'Ajax d'Amsterdam pour remplacer Thomas Tuchel, semble avoir trouvé la formule magique pour ériger un mur devant le but des Borussen. Mais voilà, le Bayern Munich, c'est autre chose. Le rouleau-compresseur bavarois va se mettre en route à un moment ou un autre. Et Dortmund aura du mal à résister. C'est écrit. Mais ce qui est agréable, c'est de voir évoluer cette équipe si prometteuse du Borussia et de se dire qu'on devrait avoir une vraie lutte cette saison en Bundesliga.