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Platini = Blatter, vraiment ?

Maxime Dupuis

Mis à jour 21/12/2015 à 21:27 GMT+1

Michel Platini a été condamné lundi à huit ans de suspension. Comme Sepp Blatter, président de la FIFA. La commission d'éthique a-t-elle bien eu raison de mettre les deux accusés sur le même plan ? C'est discutable.

Michel Platini et Sepp Blatter

Crédit: AFP

Cette fois, c'est fait. C'est officiel et écrit noir sur blanc : Michel Platini a été condamné par la commission d'éthique de la FIFA. Plus de bannissement provisoire. Ce lundi matin, le Français a écopé de huit ans de suspension. Comme Sepp Blatter. Niveau portefeuille, "avantage" Platoche, qui doit s'acquitter d'une amende de 80 000 francs suisses, contre 50 000 à Blatter. Cette décision et la relative équité qui en découle revient à laisser penser (ou même dire) que Michel Platini = Sepp Blatter. Ce n'était pas vrai sur le terrain. Ni dans la coulisse. Mais ça l’est devenu devant les prétoires.
Il n'est pas ici question de juger sur le fond. Mais de réfléchir sur la forme. Punir Platini est-il juste ? Peut-être. Sans doute, même. Il faut avoir confiance en la justice. Mais l'ampleur de la sanction dont a écopé le Français peut être troublante pour le quidam, eut égard au passif comparé des deux hommes les plus puissants de la planète football. La commission d'éthique a décidé qu'il en était ainsi. Cette même commission qui avait su se montrer bien plus clémente par le passé, notamment autour du rapport Garcia enterré en bonne et due forme par Hans-Joachim Eckert en 2014. 2015, année du grand revirement.

D'une pierre deux coups

Derrière cette double sanction, une certitude : il était temps de faire table rase du passé. Michel Platini fut un proche de Sepp Blatter. Et même son bras droit après son élection en 1998. Bien plus tard, Michel Platini a eu le tort de voter en faveur du Qatar pour l'attribution du Mondial 2022, convaincu par le président de la République française de l'époque. A force de faire des compromis, Platini a fini par l’être.
Qatar 2022, les conditions du vote et sa résultante ont mené au tourbillon juridique qui secoue le football depuis le printemps dernier avec un but ultime : nettoyer ce qui ressemble de près comme de loin aux écuries d'Augias et tourner la page. Pour ce faire, une faille a été trouvée : ce fameux versement de 1,8 million d'euros accordé par Blatter à Platini, sans contrat écrit en 2011. Année où Blatter briguait une nouvelle fois sa propre succession et lors de laquelle Platini décidait de passer son tour. Les juges, qui pouvaient faire d’une pierre deux coups, ont sauté sur l’aubaine.
"Abus de position", "conflit d'intérêt" et "gestion déloyale" mais pas de corruption. Résultat ? 8 ans de suspension. Doit-on regretter que la justice soit passée ? Quand on voit l'état de la FIFA et les us et coutumes qui avaient cours à Zurich, difficilement. On peut néanmoins se poser des questions quant à la manière de le faire. Le fond, c'est important. La forme, comme les symboles, aussi.
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Michel Platini, candidat à la présidence de la FIFA

Crédit: AFP

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