Wenger voit loin

Si Chelsea - Manchester United n'a pas fait d'heureux sur la pelouse de Stamford Bridge (1-1), il a satisfait une ou deux personnes dans le nord de Londres. Parmi lesquelles un certain Arsène Wenger. Le manager d'Arsenal a surtout apprécié de lire le classement général du championnat et de voir que ses ouailles avaient pris les commandes de la Premier League à l'issue de la 5e journée. Les pensionnaires de l'Emirates Stadium comptent un point d'avance sur Chelsea et Liverpool, tandis que Manchester United pointe sept longueurs derrière. L'épilogue du championnat le plus suivi de la planète est encore loin mais Arsène Wenger ne boude pas son plaisir.

Après une entame "diesel" marquée par une inquiétante et étonnante défaite à Fulham (1-0) lors de la 2e journée, les Gunners ont su relever le gant et occupent le devant de la scène. Samedi, Cesc Fabregas et ses coéquipiers se sont imposés à Bolton (1-3). Menées au score, les jeunes pousses de Wenger ne se sont pas éparpillées et ont logiquement renversé la vapeur. Le manager alsacien est ravi. Et nullement étonné. "Nous n'étions pas loin du compte la saison dernière, je ne vois pas pourquoi nous ne serions pas bien cette année." Implacable. D'autant plus que ses jeunes joueurs ont gagné quelques mois supplémentaires de bouteille. Et à cet âge-là, ça compte énormément.

"L'équipe a appris et s'est améliorée en comparaison avec l'an dernier. (...) A Bolton, nous avions Denilson, 20 ans, Fabregas, 21 ans, Bendtner, 20 ans, Walcott, 19 ans et Song, 20 ans. Quand ces joueurs jouent pour le titre durant une année, vous pouvez espérer qu'ils soient meilleurs la saison suivante." Si Arsène Wenger n'en attendait pas moins de ses hommes, certains observateurs se montraient plus circonspects à l'intersaison. Une nouvelle fois, Arsenal s'était montré discret sur le marché des transferts. Tandis que Manchester United attirait Dimitar Berbatov et conservait Cristiano Ronaldo dans ses rangs, que Chelsea s'attachait les services de Deco, les Gunners allaient chercher à Samir Nasir à Marseille. Moins ronflant... sur le court terme.

"Quand vous n'êtes pas présent sur le marché des transferts, vous êtes quelque peu ignorés au début de la saison, reconnait Wenger. L'attention est portée sur les grosses signatures. La plupart du temps, celles-ci vous classent parmi les favoris". Mais l'ancien entraîneur de Nagoya Grampus Eight a une ligne de conduite. Et il compte la suivre jusqu'au bout. "Nous avons choisi de procéder d'une manière différente. Nous essayons de construire une équipe avec des jeunes et une culture footballistique." L'intention est louable. Sera-t-elle payante ? Wenger y croit : "Nous sommes plus forts que les gens ne l'imaginent."