Arsenal FC : agitations autour d’un possible rachat, mais Stan Kroenke dément

Dans le modèle de développement actuel d’Arsenal, la qualification pour la Ligue des champions est un impératif économique absolu, le seul capable de permettre le remboursement des traites pour la construction de l’Emirates et de dégager une marge à deux chiffres pour assumer le train de vie du club, même si celui-ci est plus modeste que naguère, ou en tout cas pas suffisant pour concurrencer les plus grandes équipes européennes. Cinquième de Premier League à cinq points du barrage, Arsenal est plus fragile que jamais depuis sa défaite de dimanche à Tottenham (2-1).

C’est précisément parce qu’Arsenal est sorti de ce gotha des premières puissances sportives européennes que la moindre hypothèse de changement dans la structure du capital des Gunners, et donc de stratégie globale, crée toujours des étincelles en Angleterre. L’étincelle, ce sont les journaux anglais qui l’ont allumée en évoquant ce week-end une offre de rachat de 1,5 milliard de livres (1,75 milliard d'euros) émise conjointement par deux fonds d'investissements du Qatar et des Emirats Arabes Unis.

Dans la foulée, des sources ont fait savoir à l’agence londonienne AP qu’aucun contact avec un potentiel repreneur, direct ou indirect, n’avait eu lieu avec l’actionnaire principal Stan Kroenke (photo ci-contre). Celui-ci voudrait s'investir sur "le long terme" et n'aurait aucune intention de vendre, selon ces mêmes sources. Il n’empêche, ces fuites appuient là où ça fait mal pour Arsenal : voilà un club vertueux, sain sur le plan économique, mais victime de sa rigueur budgétaire au point d’être incapable d’éviter le déclin sportif (aucun titre depuis 2005). Elles soulignent que d’autres que Stan Kroenke, soupçonné par les fans de faire d’Arsenal une machine à cash pour son propre confort, sont capables d’avoir pour le club londonien des ambitions beaucoup plus conquérantes. C’est ce que dit en premier lieu cette fuite sur un possible changement de propriétaire.

Cette fuite intervient cinq semaines après l’entretien accordé à L’Equipe par l’Ouzbek Alicher Ousmanov, actionnaire minoritaire d’Arsenal, dans lequel celui-ci se disait prêt à prendre le contrôle du club londonien pour offrir à Arsène Wenger les meilleurs joueurs du monde. "Pour l’instant, Arsenal ne semble pas avoir besoin de moi, regrettait-il. Mais je reste persuadé qu’Arsenal devrait à chaque compétition n’avoir qu’un seul but : la première place et gagner. Toutes les autres théories ne sont qu’une hypocrisie qui couvre la faiblesse. Moi, je suis un homme fort. Si quelqu’un a besoin de mon aide, de mon argent, de mes connaissances, de tout ce que je possède, je suis toujours prêt",

Arsenal est actuellement détenu par Stan Kroenke (66,83% des parts) et par Alicher Ouzmanov (29,96%) qui ne siège pas au conseil d'administration. Et la part de l'action des Gunners vaudrait 17.000 livres selon le quotidien The Sun. Ouzmanov regrettait récemment n’avoir aucune relation avec Stan Kroenke.