Giggs le plus grand ?

LE PLUS GRAND
Par Martin MOSNIER
(Twitter: MM_eurosportfr)

Giggs, c'est des records à la pelle, une fidélité sans faille, du talent plein les pattes, une influence prépondérante de plus de 20 ans sur les résultats de MU et surtout une incarnation parfaite du mythe mancunien. Si un joueur symbolise ce club mieux que quiconque, c'est bien Ryan Giggs. Si on se penche sur l'histoire du club, il en est de fait le meilleur joueur. D'abord parce qu'il a fait sa carrière à Manchester de A à Z et participé à l'intégralité de sa période la plus faste. Ryan Giggs n'est peut-être pas l'individualité la plus marquante de chacune des époques qu'il a traversées à Manchester United. Mais il est le seul, avec Paul Scholes et Gary Neville, à avoir marqué au fer rouge aussi bien les années 1990 que les années 2000.

Il est certain que les Cantona, Ronaldo et autres ont davantage attiré la lumière sur eux. C'est inhérent au jeu du Welsh Wizard moins porté vers la finition que CR7 et bien moins égocentré. Et puis, United n'est pas le Real. Sir Alex ne cesse de le répéter : à MU, l'institution, c'est le club et aucune individualité ne peut lui faire de l'ombre. Ronaldo et Beckham sont allés voir ailleurs lorsque leurs orgueils ont débordé d'Old Trafford. A ce titre, Ryan Giggs est l'incarnation parfaite de l'institution mancunienne.

Fidélité sans faille depuis 1992, discrétion totale d'un pur talent, d'une finesse de jeu au service avant tout d'un collectif. Accessoirement, Giggs, c'est 20 saisons à 32 matches minimum (plus souvent entre 45 et 55 rencontres par saison). C'est 33 lignes sur le palmarès avec MU, deux Ligues des Champions, 12 titres de champions d'Angleterre. C'est aussi une encyclopédie de records : de nombres de matches joués et de titularisations avec MU (880), du seul joueur ayant marqué lors de chaque journée de Premier League depuis la création de la compétition, du joueur le plus âgé à avoir inscrit un but en Ligue des Champions. De la longévité oui mais pas seulement. Il n'est pas le vétéran qui rend service pour reposer les titulaires. L'an dernier, il a disputé 38 matches et mercredi en C1 à Lisbonne, il fut une nouvelle fois décisif. Indispensable de 17 à 37 ans...

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

TROP BIEN ENTOURÉ
Par Maxime DUPUIS
(Twitter : MD_eurosportfr)

D’emblée, que les choses soient claires : Ryan Giggs est une légende de Manchester United. Et du football britannique. L’évidence est telle que cela ne saurait souffrir d’aucune contestation. Pour autant, le Gallois n’est, à mon avis, pas le meilleur joueur de l’histoire des Red Devils, titre honorifique qui lui a été décerné par les supporters du club en début d’année.

Il y a dix ans, Eric Cantona, deuxième de ce classement, avait été élu joueur du siècle de MU. La décennie qui vient de s’écouler a-t-elle suffi à changer la donne et faire de Giggs le plus grand, devant Cantona ou George Best ? Pour ma part, je ne crois pas. Avant tout, Ryan Giggs a été récompensé pour ce qu’il représente : un exemple vivant. Une sorte de prime à la longévité exceptionnelle du Gallois, à son attachement au club et ce qu’il réussit encore à 37 ans bien tassés grâce à une hygiène de vie - sportive - rarissime. C’est également une prime à l’immédiateté. Les gens ont parfois la mémoire courte et honorent bien souvent ceux qu’ils voient briller sous leurs yeux. Le constat est valable pour Giggs, comme il le fut pour Cantona, sacré en 2001 devant un certain George Best, légende éternelle du géant anglais.

Durant sa carrière XXL, Ryan Giggs a toujours été très bien entouré à Manchester United. Arrivé juste avant le lancement de la Premier League, le Gallois a notamment joué aux côtés d’Eric Cantona, Roy Keane, David Beckham, Cristiano Ronaldo ou Wayne Rooney. Ces joueurs ont été les visages de Manchester United pour leur leadership, leur talent ou les deux à la fois. Ryan Giggs, sur son aile gauche, dans l’axe désormais, fut toujours un super lieutenant. Indispensable sans être le numéro 1. Comme Paul Scholes. Si l'on veut se prêter au petit jeu des comparaisons, on peut avancer que Giggs a été pour tous ces joueurs ce que Scottie Pippen fut à Michael Jordan aux Bulls de Chicago. Sans Ryan Giggs, MU n’aurait peut-être pas décroché tous ces titres lors des deux dernières décennies, on peut l'imaginer. Mais sans Canto, Ronaldo et compagnie, c’est une certitude.