Pas du tout old Scholes

C'est comme s'il n'était jamais parti. Comme s'il faisait toujours partie des meubles. Sitôt revenu, Paul Scholes n'a pas tardé à marquer son territoire. Aussi bien dans le vestiaire de Manchester Unites que sur les pelouses d'Angleterre. Il a suffi de deux bouts de matches, face à City (3-2) et contre Bolton (3-0), pour que le "Cantona Roux" rappelle à quel point il était précieux. A quel point il avait manqué aux Red Devils. Dimanche, son expérience et son goût prononcé du combat ne seront pas de trop à l'heure de défier Arsenal. A l'Emirates Stadium, Scholes jouera - probablement - son 678e match avec MU. Depuis deux semaines, il porte à nouveau le maillot d'un club avec lequel il a tant gagné : dix titres de champion d'Angleterre, deux Ligues des Champions et trois Coupes d'Angleterre, excusez du peu.

Scholes n'avait pas prémédité ce come-back inattendu. La preuve ? Juste avant de jouer face à City, il n'avait pas de crampons sous la main. Il avait dû s'en acheter à la dernière minute, dans une boutique de Manchester, pour 48 euros. Bonne idée. Avec lui, United a retrouvé un supplément d'âme. "C'est le genre de joueur qui incarne l'histoire du club. C'est un gros boost pour tout le monde", souligne Patrice Evra sur MU TV.

Mais, plus étonnant, son influence est déjà palpable sur le terrain. Scholes n'a plus ses jambes de 20 ans. D'ailleurs, il en a 37. Mais il reste un formidable travailleur de l'ombre, un infatigable ratisseur, le patron taille XXL d'un entrejeu diminué par les absences de Fletcher, Cleverley ou Anderson. Et, à l'occasion, il se mue un buteur. Pas plus tard que samedi dernier, c'est lui qui a mis son équipe sur les bons rails face à Bolton (3-0), juste avant la pause. Scholes a joué 69 minutes de haut vol. Suscitant l'admiration de Sir Alex Ferguson. "Nous nous attendions simplement à ce qu'il contrôle le milieu de terrain. Mais il a l'instinct du buteur, il l'a toujours eu. (...) Il est l'un de nos plus grands joueurs", s'est enflammé le manager écossais dès le coup de sifflet final.

Quelques jours plus tôt, Fergie avait déjà eu l'occasion de s'extasier sur ce come-back inattendu. Face à City, en Cup, Scholes n'a joué qu'une demi-heure en seconde période. Une demi-heure au cours de laquelle son taux de passes a frôlé la perfection (71 réussies sur 73, soit 97%). Analyse de Sir Alex : "Il a toujours eu ce grand talent, et il l'aura probablement encore quand il aura 50 ans !"

Du haut de ses 74 printemps, Sir Bobby Charlton se montre tout aussi élogieux.  Dans sa chronique sur United Review, il écrit : "Le retour de Paul Scholes dans l'équipe est l'une des meilleures nouvelles que j'ai jamais entendues. C'est un merveilleux footballeur, un grand joueur. Son retour est une aubaine pour nous." Dans la bouche de Chartlon, désormais ambassadeur d'un club qu'il a tant marqué de son empreinte, le compliment vaut toutes les éloges du monde. Entre légendes, on se comprend.