Racisme: Terry poursuivi

Moins de vingt-quatre heures après l'annonce de la suspension de l'attaquant de Liverpool Luis Suarez (huit matchs), la Premier League est de nouveau confrontée à une affaire de racisme. Mais là, c'est bien plus grave pour le joueur en question, John Terry. Le capitaine de Chelsea et de l'Angleterre va en effet être poursuivi directement par la justice britannique suite à la plainte jugée recevable d'un spectateur de la rencontre entre les Blues et les Queens Park Rangers, le 23 octobre 2011. Ce jour là, le joueur des Blues aurait proféré des paroles à caractère racistes à l'encontre du défenseur Anton Ferdinand. Des preuves vidéos avaient même été remises à Scotland Yard.

La décision, très attendue en Angleterre au point d'éclipser la nouvelle de l'arrivée de David Beckham au PSG, a été annoncée par le procureur Alison Saunders dans un communiqué. "J'ai signifié aux services de police que John Terry devait être poursuivi pour atteinte à l'ordre public aggravé de racisme à la suite de ses propos présumés lors d'un match de Premier League entre Queen’s Park Rangers et Chelsea le 23 October 2011. Après avoir étudié tous les éléments de preuve, j'estime que la possibilité d'une condamnation est réaliste et qu'il est dans l'intérêt public de poursuivre dans cette affaire", a ajouté le magistrat. La date de comparution du joueur des Blues est déjà connue. Ce sera le 1er février 2012.

Aussitôt le couperet tombé, John Terry a réagi, lui aussi par le biais d'un communiqué. "Je n'ai jamais proféré de remarques racistes envers quiconque et je compte des gens de toutes races et croyances parmi mes amis les plus proches. Je me battrai bec et ongles pour prouver mon innocence. Je suis déçu par la décision de poursuivre et j'espère avoir la possibilité de prouver mon innocence aussi vite que possible. J'ai lutté contre le racisme et je pense qu'il n'y a pas de place pour cela dans notre société", a dit le défenseur.

Chelsea a renchéri dans la foulée: "John a été clair. Il nie les accusations. Il va faire tout ce qui est possible pour prouver son innocence. Le Chelsea FC a toujours soutenu John Terry dans cette affaire et continuera à le faire." Sur le papier, le capitaine de Chelsea aurait pu risquer jusqu'à deux ans de prison mais il devrait en fait écoper d'une amende seulement (au maximum 2 500 livres, environ 3000 euros). Les services du bureau du procureur ont en effet d'ores et déjà annoncé qu'il ne comparaîtrait que devant des magistrats (pas des jurés) et qu'il ne risquait donc pas la prison. La Fédération anglaise prendra ensuite le relais pour sa propre sanction.