José Mourinho et André Villas Boas se ressemblent beaucoup selon le biographe de Mourinho

T. L. : Mourinho et AVB se sont connus à Porto à l'époque Robson (1994-1996). Villas Boas était le voisin de Robson et d'origine anglaise. Il était encore jeune mais déjà passionné de jeu. À force de bassiner l'entraineur anglais le soir, Robson a fini par lui faire faire quelques rapports de scouting. Pendant les années qui sont suivi, il est toujours resté en contact avec Robson et Mourinho. Lorsque Mourinho revient comme entraineur principal à Porto en 2002, AVB intègre le staff comme superviseur. Il le suit ensuite à Chelsea et à l'Inter avant de revenir au Portugal comme numéro un à Coimbra.

AVB a un talent certain en terme d'analyse et de lecture du jeu. Il est spécial parce qu'il est aussi ambitieux que le Special One. Comme lui, son goût pour le management est très ancien. Il n'a pas hésité à présenter sa candidature à la fédération des îles Vierge pour en être le sélectionneur à seulement 23 ans.

Leur méthodologie est similaire (périodisation tactique, analyse exhaustive des adversaires, planification anthropologique, suivi individualisé). AVB a beaucoup appris des méthodes su Special One.  La vraie différence c'est la personnalité des deux hommes. Mourinho est un charisme sur jambes dont les méthodes sont fondées sur ses qualités de leader. AVB a un profil plus "technocratique" c'est-à-dire une personnalité moins charismatique mais compensée par un souci esthétique supérieur. Le beau jeu est un élément essentiel pour lui. C'est moins prioritaire pour le Mou.

AVB n'a jamais vraiment été le numéro 2 de Mourinho, c'est-à-dire son bras droit. Ça c'est le rôle confié à Rui Faria. AVB était plutôt un assistant chargé d'observer les adversaires. Leur inimitié date de l'époque de l'Inter (2008-2010). AVB quitte alors l'équipe technique après avoir accepté une offre de l'Academica Coimbra sans lui en avoir parlé. Mourinho lui reproche de l'avoir mis devant le fait accompli. Pour Mourinho c'est une entorse au principe de loyauté qu'il exige de toute son équipe. Pour lui c'est impardonnable. Plus généralement, AVB était un jeune adjoint ambitieux mais frustré d'être cantonné à ce rôle d'adjoint par son patron. Au fond AVB et Mourinho se ressemblent beaucoup.