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Aux portes de la relégation, Newcastle se confronte à l'échec de son modèle

Florian Maussion

Mis à jour 24/05/2015 à 01:19 GMT+2

PREMIER LEAGUE – Très actif sur le marché des transferts depuis sa remontée en 2010, Newcastle ambitionnait l'Europe. À une journée de la fin de l'exercice 2014/2015, il est à deux unités du premier relégué. Depuis le 4 mars, il n'a pris qu'un point en championnat. Une saison catastrophe qui appelle un changement de stratégie.

Rémy Cabella avec Newcastle - Premier League 2014/2015

Crédit: Panoramic

Dix matches sans victoires. Un point pris depuis le 4 mars, 10 depuis le début de la phase retour le 28 décembre. La fin de saison de Newcastle est un cauchemar. Dix-septièmes de Premier League après 37 journées, les Magpies vont se faire très peur jusqu'au bout, même s'ils ont encore de bonne chance de rester dans l'élite. Quel que soit son résultat face à West Ham dimanche, Newcastle sera maintenu si Hull City, 18e à deux points, ne bat pas Manchester United.
Remonté de Championship en 2010 avec l'ambition de jouer l'Europe tous les ans, Newcastle est très loin de son objectif initial. Hormis l'exercice 2011/2011, qu'ils avaient terminés à la 5e place, qualificative pour la Ligue Europa, les Toons n'ont jamais dépassé la 10e place. Cinq ans après son retour dans l'élite, le club du nord de l'Angleterre est dans une situation critique, qui consacre l'échec du modèle mis en place en 2010.

Un recrutement très français pas à la hauteur

Lourdement endetté au moment de sa relégation en 2009, Newcastle a opté pour une stratégie à moindre coût sur le marché des transferts. À son retour dans l'élite, le club est allé chasser dans des clubs de standing moyen à l'étranger, avec une grosse préférence pour la Ligue 1, particulièrement abordable pour les écuries anglaises.
Le plan : recruter les meilleurs joueurs des équipes concernées pour construire un effectif compétitif pour la Premier League. Une stratégie qui a amené des bonnes affaires, comme Moussa Sissoko, acheté pour 3,5 millions d'euros à Toulouse en janvier 2013, ou Yohan Cabaye, arrivé de Lille en 2011 pour 7 millions d'euros.
Mais derrière ces bons plans, Newcastle traine aussi quelques casseroles made in France. Débarqué de Bordeaux en janvier 2014, Yoan Gouffran n'a inscrit que 11 buts en 80 matches de Premier League sous les couleurs des Toons. Gabriel Obertan, arrivée de Manchester United contre 4 millions d'euros en 2011 compte deux réalisations en 57 matches de Premier League. C'est peu de dire que les deux joueurs n'ont pas percé à Newcastle.
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Gabriel Obertan (Newcastle) face à Liverpool - Premier League 2014/2015

Crédit: Panoramic

Des nouveaux qui peinent à confirmer

Recruter à l'étranger chaque été n'est pas toujours une bonne idée. D'autant que le championnat anglais, plus physique que ses voisins européens, n'est pas connu pour faciliter l'acclimatation des joueurs venus d'ailleurs.
Considéré comme l'un des meilleurs joueurs français de Ligue 1 avec 14 buts la saison dernière, Rémy Cabella peut en témoigner. Débarqué en provenance de Montpellier l'été dernier contre 10 millions d'euros, le milieu offensif tricolore a peiné pour sa première saison chez les Magpies. 21 titularisations en championnat, un but et deux passes décisives, il est encore loin de répondre aux attentes des supporters de Saint James Park.
Pour Emmanuel Rivière, arrivé de Monaco pour 7 millions d'euros, ce n'est pas plus glorieux avec un but et une passe décisive en 14 titularisations. Autre recrue phare de Newcastle l'été dernier, Siem De Jong, acheté à l'Ajax pour 10 millions d'euros, n'a même pas eu l'occasion de s'exprimer, blessé à la cuisse dès le mois de septembre, avec seulement 5 matches joués cette saison toutes compétitions confondues.
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Rémy Cabella Newcastle

Crédit: AFP

Les meilleurs revendus à chaque fin de saison

L'histoire a commencé avec Andy Caroll, cédé à Liverpool contre 40 millions d'euros en janvier 2011. Newcastle recrute beaucoup, mais il a aussi tendance à beaucoup vendre, surtout ses meilleurs éléments. Pour un club qui dit viser l'Europe chaque saison, c'est une posture difficilement tenable.
Depuis 2010/2011, Newcastle a dépensé 127,5 millions d'euros en transferts, et a récupéré 139 millions d'euros de ses ventes, avec souvent de belles plus-values. Arrivé libre de West Ham en 2011, Demba Ba a rapporté près de 10 millions d'euros aux Toons, qui l'ont cédé à Chelsea en 2013. Les ex-Lillois Yohan Cabaye (2011) et Mathieu Debuchy (2012) ont coûté chacun 6 millions d'euros. Le premier a été revendu 20 millions au PSG, le second 17 millions à Arsenal.
Dans l'effectif actuel des Magpies, seuls deux joueurs ont une valeur marchande supérieure à 10 millions d'euros, compte tenu de leurs performances : Moussa Sissoko et Papiss Cissé. Les deux sont annoncés sur le départ l'été prochain. Pas sûr que Newcastle les remplace par des joueurs du même calibre. Il faudra l'expliquer aux supporters.
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Papiss Cissé (Newcastle) félicité par Ayoze Perez après avoir marqué contre Chelsea en Premier League, le 6 décembre 2014

Crédit: AFP

Des finances toujours dans le rouge

Fin mars, Newcastle a publié sur son site internet ses résultats financiers pour la saison 2013/2014. Sur le papier, ils sont excellents : des bénéfices record à 28 millions d'euros et un chiffre d'affaire en hausse à 177 millions d'euros contre 131,5 en 2012/2013. Des résultats tirés vers le haut par les plus-values du club sur le marché des transferts, et qui pourraient en partie expliquer la stratégie des dirigeants sur la vente systématique des meilleurs éléments.
Mais ces bons chiffres masquent aussi une réalité moins optimiste. Selon une étude publiée par le Daily Mail au même moment, Newcastle est le quatrième club le plus endetté de Premier League derrière Chelsea, Manchester United et Arsenal avec 176 millions d'euros de créance. Et, contrairement au trois autres, Newcastle ne pourra pas compter sur les revenus alloués aux clubs qualifiés pour les compétitions européennes. Si les résultats sportifs ne convainquent pas les dirigeants de Newcastle d'opérer un changement de modèle, les finances du club vont le rendre obligatoire.
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