Choisir Swansea pour découvrir la Premier League, le choix s'imposait à Ayew

Pour la deuxième année de suite, l'Olympique de Marseille passe son été à se délester de cadres… gratuitement. L'an dernier, Mathieu Valbuena, qui avait fait le tour de la question, s'en était allé. Cette saison, André-Pierre Gignac a pris le témoin. Le meilleur buteur olympien (21 réalisations) est parti et cherche encore chaussure à son pied. Même si une piste le mènerait actuellement… au Mexique, aux Tigres. Ce que le directeur sportif du club a confirmé.

André Ayew, aussi, a quitté le navire et son cas a été réglé plus vite que la lumière. L'international ghanéen s'est engagé mercredi pour quatre ans avec Swansea. Un choix qui a surpris. Pourquoi André Ayew (25 ans) a-t-il signé avec la formation galloise ? L'envie du joueur, son attrait pour l'Angleterre, dont il a parlé dans les colonnes de L'Equipe jeudi, les conditions salariales et les besoins des clubs potentiellement intéressés : beaucoup de choses sont entrées en ligne de compte. Et sont de nature à expliquer la décision du fils d'Abedi Pelé. Mais des questions restent en suspens. Notamment une : pourquoi Ayew n'a pas visé plus haut ou intéressé d'autres écuries plus prestigieuses en Angleterre ?

L'Olympique de Marseille a-t-il été un frein en termes d'exposition ? Pourquoi aucune écurie appartenant au Top 6 anglais ne s'est-elle tournée vers l'international ghanéen, valeur sûre en France depuis une demi-décennie et qui a réussi deux ou trois coups d'éclats sur la scène européenne ? Ces dernières saisons, peu de joueurs ont réussi à quitter le club phocéen pour une écurie de top niveau. Le dernier s'appelle Cesar Azpilicueta (Chelsea en 2012). Pour lui, la pente du tremplin olympien a été suffisamment inclinée pour permettre un envol vers une écurie de pointe.

Avant l'Espagnol, il faut remonter à Franck Ribéry, parti en 2007 pour le Bayern Munich. Ou Samir Nasri, en 2008 à Arsenal. Les deux ex-internationaux n'étaient pas libres. Mais les Bavarois comme les Gunners n'avaient pas hésité à mettre la main à la poche. La suite leur a donné raison. Taye Taiwo, en fin de contrat au terme de l'exercice 2010/2011, avait aussi réussi à rejoindre une écurie de haut standing - même si en déclin -, l'AC Milan.

Quid d'André Ayew ? Pour Nicolas Onissé, agent de joueurs, l'OM n'est pas le souci. Bien au contraire. En revanche, l'attrait de la L1 et l'intérêt de l'Angleterre pour la France en est un. "Les Anglais se regardent un peu le nombril. Même Samir Nasri, quand il est arrivé à Arsenal, personne ne le connaissait. Leur League One, c'est la Ligue 1 quand on leur parle. L'attractivité de la L1 est très relative", nous explique-t-il. Les grosses écuries regardent ailleurs ou plus haut qu'André Ayew. Hormis si le frère de Jordan était sorti d'une saison exceptionnelle, l'entrée en Premier League ne pouvait se faire dans une énorme écurie. Du moins pas le 10 juin.

En signant au lendemain de l'ouverture du mercato, André Ayew (25 ans) n'a pas perdu de temps. L'accord a même été annoncé dès la veille par un Harry Redknapp bien renseigné. André Ayew est-il allé trop vite ? Ça, l'avenir et sa carrière anglaise le diront. Il n'en reste pas moins que l'on en n'est qu'aux premiers balbutiements du marché et que, comme beaucoup de joueurs, il a probablement souhaité être fixé rapidement. C'est naturel. Et comme les dirigeants de Swansea ont montré au Ghanéen qu'ils avaient envie de lui alors que la Roma temporisait…

"La valse n'a pas commencé. Il y a une question de besoin, nous explique Nicolas Onissé. Peut-être que dans quinze jours, un mois, un gros club aura des besoins. Là, les clubs anglais sont en vacances." Tant que les pions de l'échiquier n'ont pas bougé, les cases restent occupées. C'est aussi simple que cela. Séduit par la proposition du club gallois, Ayew a foncé et mis un pied en Premier League. Et c'est peut-être là l'essentiel. Le Ghanéen est monté sur le tremplin. C'est toujours un exercice périlleux car on n'est jamais sûr de retomber sur ses pattes. Mais pour Ayew, ça ressemble au choix qui s'imposait à ce moment précis du mercato.